Discographie de George Harrison

Discographie de George Harrison
Discographie de George Harrison
George Harrison en 1974
George Harrison en 1974
Sorties
Albums studio 10
Albums live 2
Compilations 3
Singles 32

La discographie de George Harrison contient tous les disques qu'il a enregistrés entre 1968 et sa mort en 2001 hors des Beatles et des Traveling Wilburys, ainsi que plusieurs publications posthumes. Le total comprend ainsi 17 albums et 32 singles.

Dix albums studio ont été publiés, dont un posthume (Brainwashed). Avec Cloud Nine, ce sont les deux seuls albums studios qu'il publie après 1982 ; auparavant, il a connu une grande dégringolade dans les classements, après l'immense succès de All Things Must Pass. À ces dix albums s'ajoutent un album de musique expérimentale (Electronic Sound) et une bande originale de film aux sonorités indiennes, Wonderwall Music. Enfin, Harrison a publié trois compilations, dont une après sa mort, Let It Roll.

George Harrison a également publié 32 singles, dont la plupart ont eu un succès très limité. Plusieurs d'entre eux ont cependant été plébiscités par le public (Give Me Love (Give Me Peace on Earth) en 1973 et Got My Mind Set on You), et son titre phare, My Sweet Lord, lui a valu un succès international et s'est replacé en tête des charts pour une réédition trente ans après sa sortie.

Sommaire

Albums

Albums studio

Harrison chantant Hare Krishna
Plusieurs albums de George Harrison sont marqués par son intérêt pour la culture et la spiritualité indiennes, ce qui n'a pas toujours été apprécié par la critique.

George Harrison a réalisé un total de dix albums studios, dont un posthume. De son vivant, il n'a en revanche réalisé qu'un seul album après 1982. En 1970, il débute avec le triple album All Things Must Pass, qui marque sa consécration. Cet album contient en effet un grand nombre de ses chansons emblématiques et se classe numéro 1 dans de nombreux pays[1]. Resté le classique indémodable du guitariste, il est réédité en 2000 avec des prises inédites en bonus[2]. L'album suivant, Living in the Material World, paru en 1973, souffre de son prédécesseur : s'il connait un grand succès commercial à sa sortie, il est par la suite plutôt sous-estimé par la critique et les fans[3],[4]. L'année suivante, en revanche, l'album Dark Horse marque le début d'une rapide chute dans les charts : avec une voix rauque suite à une laryngite[5] et des messages plus spirituels et sérieux, l'album est particulièrement éreinté par la critique. S'il se classe quatrième aux États-Unis, il n'entre même pas dans les charts britanniques[6].

En 1975, c'est un Harrison conscient de sa perte de popularité qui publie Extra Texture (Read All About It), sur lequel la pomme d'Apple Corps est devenue un trognon (il s'agit du tout dernier album publié sur ce label). À l'intérieur, Harrison ajoute la mention « Produced by OHNONOTHIMAGEN George Harrison » (« Produit par OHNONPASENCORELUI George Harrison »)[7]. Une fois encore, même si les ventes et la critique sont légèrement meilleures, l'album est un échec qui n'entraîne que peu de rééditions[8]. Poursuivant à la cadence d'un album par an, Harrison publie ensuite Thirty Three & 1/3, que la critique voit comme un léger retour en grâce, même si les ventes continuent de chuter[9]. Harrison attend ensuite 1979, et une période de sérénité retrouvée dans sa vie (avec son mariage et la naissance de son fils Dhani), pour publier un album principalement caractérisé par son dépouillement, jusque dans son titre, George Harrison[10]. La critique se montre partagée à son sujet, mais le public continue à bouder l'artiste qui poursuit sa descente dans les classements[11].

En 1981, Somewhere in England gagne un net regain d'intérêt de la part du public : l'album est en effet propulsé par le single All Those Years Ago dédié à John Lennon, assassiné un an plus tôt. Cependant, le reste du disque est assez peu apprécié par la critique, tandis que l'album quitte rapidement les classements après son soubresaut[12]. Ce regain de popularité est cependant annonciateur d'une chute plus dure encore : publié l'année suivante, l'album Gone Troppo est un échec total qui n'entre quasiment dans aucun classement. Harrison, débarrassé de ses obligations contractuelles, quitte la scène musicale pour cinq ans[13].

Le retour se fait en fanfare avec l'album Cloud Nine qui est plébiscité par la critique comme un de ses meilleurs albums, et permet au guitariste de revenir dans les top 10[14]. C'est pourtant une rapide parenthèse, puisque le guitariste ne publie ensuite plus aucun album studio jusqu'à sa mort en 2001[15]. Il n'est pourtant pas inactif durant ces quatorze années, puisqu'il participe épisodiquement à la préparation d'un dernier album, qui sort finalement en 2002. Barinwashed, s'il n'atteint pas les scores de son prédécesseur, connaît une carrière honorable et est reconnu comme un album de bonne facture[16]. Ainsi, Stephen Thomas Erlewine considère qu'il s'agit d'un adieu comparable au Double Fantasy de Lennon, « et peut-être même plus agréable »[17].

Année Album Charts britanniques Charts américains
1970 All Things Must Pass N°1 N°1
1973 Living in the Material World N°2 N°1
1974 Dark Horse N°4
1975 Extra Texture (Read All About It) N°16 N°8
1976 Thirty Three & 1/3 N°35 N°11
1979 George Harrison N°39 N°14
1981 Somewhere in England N°13 N°11
1982 Gone Troppo N°108
1987 Cloud Nine N°10 N°8
2002 Brainwashed (posthume) N°29 N°18

Album expérimental

un synthétiseur Moog
Sur son album de musique expérimentale, George Harrison s'essaie au synthétiseur Moog, dont il découvre les possibilités.

À l'instar de John Lennon et Yoko Ono qui publient en 1968 et 1969 des disques de musique expérimentale, George Harrison s'essaie lui aussi à ce genre de musique aux antipodes des productions des Beatles à la même époque. Dans le cas de Harrison, il s'agit d'expérimentations sur un synthétiseur Moog, instrument qu'il a récemment découvert aux États-Unis. Le tout est donc publié sous le titre Electronic Sound en 1969 avec pour pochette un dessin d'enfant du musicien. Le disque est produit dans l'éphémère label Zapple Records, créé pour héberger les compositions de ce type (seul un autre disque sera produit sous ce label)[18]. Lors de la réédition en CD en 1996, les deux pistes qui composent l'album ont été inversées, et leurs noms (et crédits) échangés, de façon assez étonnante[19].

Commercialement, l'album est un échec qui ne pénètre qu'en 191e place des charts américaines et n'entre pas dans les classements britanniques. En revanche, d'un point de vue critique, les avis sont partagés : Richard S. Ginell du site Allmusic parle ainsi de « poèmes aux tons abstraits » dont il fait un commentaire élogieux[20]. De façon plus mitigée, François Plassat trouve qu'il s'agit principalement d'une « audacieuse curiosité », tout en ajoutant que Harrison a fait un bien meilleur usage de cet instrument quelques mois plus tard sur Abbey Road avec les Beatles[18].

Année Album Charts britanniques Charts américains
1969 Electronic Sound N°191

Bande originale

L'apprentissage du sitar par Ravi Shankar (ici en 1970) a grandement initié Harrison à la musique indienne, qui est la source de Wonderwall Music.

En 1968, Harrison, qui était jusque là perçu comme le Beatle tranquille resté dans l'ombre du duo Lennon/McCartney s'émancipe en enregistrant la bande originale du film Wonderwall, publiée sur l'album Wonderwall Music. Lorsqu'il reçoit cette commande, il décide instantanément de se diriger vers la musique indienne, qu'il avait déjà introduite dans les albums du groupe après y avoir été initié par Ravi Shankar : « Il [le réalisateur] m'a dit que quoi que je lui donne, il l'utiliserait. Ça paraissait très simple et je me suis dit « je vais leur faire une anthologie de la musique indienne, ça va peut-être initier quelques hippies » »[21]. Ce faisant, il signe la première réalisation d'un Beatle en solo[22], et surtout la première publication sur le label Apple Records[23].

Harrison y officie principalement comme chef d'orchestre d'un orchestre de musiciens indiens, bien que certaines chansons se rapprochent parfois du rock. En cela, elle peut-être classée parmi les productions expérimentales du musiciens, comme le fait Richard S. Ginell d'Allmusic[24]. L'album ne se vend qu'assez médiocrement, mais a un certain nombre de fidèles parmi les admirateurs de Harrison[25].

Année Album Charts britanniques Charts américains
1968 Wonderwall Music N°49

Albums live

Harrison et Clapton en 1987 sur scène.
George Harrison et Eric Clapton au concert du Prince's Trust de 1987, une des rares apparitions scéniques de Harrison en solo.

À l'instar de John Lennon, George Harrison s'est très peu adonné aux tournées durant sa carrière solo. Les difficultés dues à sa perte de voix lors de la tournée suivant la sortie de Dark Horse l'ont en effet passablement dégouté de la chose, et ses apparitions sur scène se sont réduites, ne permettant que peu d'albums live. Cependant, le tout premier qu'il produit est également l'un des plus grandioses, et un de ses plus célèbres disques. The Concert for Bangladesh est en effet l'enregistrement de l'intégralité du concert du même nom, qui est également l'un des premiers concerts de charité, lancé à l'initiative de l'artiste. L'album est ainsi triple, et contient non seulement les prestations de Harrison, mais aussi celles de ses invités, notamment Bob Dylan et Ravi Shankar qui se voient tous les deux consacrer une face. Le public, comme la critique, sont immédiatement au rendez vous[26].

Sorti en 1992, Live in Japan est le seul témoignage officiel des concerts de George Harrison en solo. Il a été enregistré lors de plusieurs concerts donnés par le guitariste accompagné par le groupe de son ami Eric Clapton sur les scènes japonaises. Il revêt ainsi un caractère historique, qui ne l'a pas empêché de ne connaître qu'un succès quasi-inexistant dans les charts[27]. La critique lui trouve, surtout depuis la mort du musicien, un intérêt comme témoignage de sa carrière live. Stephen Thomas Erlewine du site Allmusic va jusqu'à dire que l'album surpasse plusieurs enregistrements scéniques de Paul McCartney, concluant : « Pas mal pour un gars qui ne veut pas donner de concerts »[28].

Année Album Charts britanniques Charts américains
1971 The Concert for Bangladesh N°1 N°2
1992 Live in Japan N°126

Compilations

L’œuvre de George Harrison n'a fait l'objet que de peu de compilations. La première vient en 1976, alors que le musicien a déjà amorcé une certaine chute dans les charts. The Best of George Harrison prend le parti de proposer une face contenant les compositions d'Harrison au sein des Beatles et l'autre des chansons en solo. Comme les autres productions de Harrison à cette période, l'album connait un accueil froid du public[29]. En 1989, il publie Best of Dark Horse (1976–1989), qui regroupe le meilleur de ses publications sous le label Dark Horse Records, qu'il a créé après la fin d'Apple Records en 1975. Si l'album est un relatif succès critique, il peine également à monter dans les charts[30]. Enfin, la compilation la plus unanimement appréciée est Let It Roll, préparée en 2009 par Olivia Harrison et son fils Dhani, et remastérisés par Gilles Martin[31].

Par ailleurs, en 2004 a été publié le coffret The Dark Horse Years regroupant les albums Thirty Three & 1/3, George Harrison Somewhere in England, Gone Troppo, Cloud Nine et Live in Japan, ainsi qu'un grand nombre d'inédits[32].

Année Album Charts britanniques Charts américains
1976 The Best of George Harrison N°100 N°31
1989 Best of Dark Horse (1976–1989) N°132
2009 Let It Roll: Songs By George Harrison N°4 N°24

Singles

George Harrison a publié une trentaine de singles, dont une dizaine, exclusivement promotionnels, n'ont eu qu'une visibilité limitée[33]. Le premier publié, en 1970, est également le plus célèbre. My Sweet Lord se classe en effet en 1e place des charts de nombreux pays et devient le hit majeur de Harrison[34]. En 2002, suite à la mort du guitariste, il est réédité et atteint à nouveau la tête des charts britanniques[35]. En 1973, le single Give Me Love (Give Me Peace on Earth) connaît également un succès fort, même si plus honorable que son prédécesseur, et devient un des titres phares du guitariste. Par la suite, ses singles ne connaissent plus le même succès et s'effondrent dans les charts, pour ne plus y apparaître pendant certaines périodes[36].

En 1981, Harrison renoue provisoirement avec le succès avec son hommage à John Lennon, assassiné l'année précédente. All Those Years Ago, enregistrée avec la participation de Ringo Starr et Paul McCartney (bien que tous n'aient pas été ensemble en studio en même temps[37]), marque le retour de Harrison dans le top 30 britannique, et lui permet d'atteindre la deuxième place des charts américaines[38].

La suite des années 1980 est bien plus difficile pour le guitariste, qui dégringole dans les charts avec les singles issus de son album Gone Troppo. I Don't Want to Do It, chanson de Bob Dylan enregistrée par Harrison pour la bande originale de Porky's Contre-Attaque n'entre pas non plus dans les classements[39]. En 1987, en même temps que le succès de son album Cloud Nine, il connaît à nouveau le succès et son meilleur classement depuis My Sweet Lord avec une reprise de Got My Mind Set on You : il s'agit de son dernier succès en single avant une dernière chute dans les charts[40].

Année Single hit-parades britanniques hit-parades américains
1970 My Sweet Lord N°1 N°1
1971 What Is Life non publié N°10
1971 Bangla Desh N° 10 N° 23
1973 Give Me Love (Give Me Peace on Earth) N°8 N°1
1974 Ding Dong, Ding Dong N°38 N°36
1974 Dark Horse N°15
1975 You N° 38 N° 20
1975 This Guitar (Can't Keep from Crying)
1976 This Song N°25
1977 Crackerbox Palace N°19
1977 True Love
1977 It's What You Value
1979 Blow Away N°51 N°16
1979 Love Comes to Everyone
1979 Faster
1981 All Those Years Ago N°13 N°2
1981 Teardrops N°102
1982 Wake Up My Love N°53
1982 I Really Love You
1982 Dream Away (Japon seulement) (Japon seulement)
1985 I Don't Want to Do It
1986 Shanghai Surprise[41]
1987 Got My Mind Set on You N°2 N°1
1987 Devil's Radio[41]
1988 When We Was Fab N°25 N°23
1988 Cloud 9[41]
1988 This Is Love N°55
1989 Cheer Down
1989 Poor Little Girl[41]
2002 My Sweet Lord (réédition) N°1 N°94
2002 Stuck Inside a Cloud[41]
2003 Any Road N°37

Notes et références

Sources des ventes de disques et classements

Autres sources

  1. Daniel Ichbiah 2009, p. 252
  2. François Plassat 2011, p. 41
  3. (en) Bruce Eder, « Living in the Material World », Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  4. François Plassat 2011, p. 51
  5. (en) Richard S. Ginell, « Dark Horse », Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  6. François Plassat 2011, p. 58
  7. (en) Graham Calkin, Extra Texture, Graham Calkin's Beatles Pages. Consulté le 8 novembre 2011
  8. François Plassat 2011, p. 59
  9. François Plassat 2011, p. 63
  10. François Plassat 2011, p. 72
  11. (en) « George Harrison », Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  12. Daniel Ichbiah 2009, p. 258
  13. François Plassat 2011, p. 82
  14. Daniel Ichbiah 2009, p. 259 - 260
  15. François Plassat 2011, p. 89
  16. François Plassat 2011, p. 130 - 131
  17. (en) Stephen Thomas Erlewine, Brainwashed, Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  18. a et b François Plassat 2011, p. 30
  19. (en) Graham Calkin, « Electronic Sound », Graham Calkin's Beatles Pages. Consulté le 8 novembre 2011
  20. (en) « Electronic Sound », Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  21. The Beatles 2000, p. 280
  22. La bande originale composée par Paul McCartney The Family Way est sortie l'année précédente, mais est souvent ignorée comme production solo, notamment à cause du rôle prépondérant de George Martin.
  23. (en) Graham Calkin, « Wonderwall Music », Graham Calkin's Beatles Pages. Consulté le 8 novembre 2011
  24. (en) Richard S. Ginell, « Wonderwall Music », Allmusic. Consulté le 8 novembre 2011
  25. François Plassat 2011, p. 26
  26. (en) Richard S. Ginell, « The Concert for Bangladesh », Allmusic. Consulté le 10 novembre 2011
  27. François Plassat 2011, p. 106
  28. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Live in Japan », Allmusic. Consulté le 10 novembre 2011
  29. François Plassat 2011, p. 52
  30. François Plassat 2011, p. 96 - 97
  31. François Plassat 2011, p. 153
  32. François Plassat 2011, p. 137
  33. François Plassat 2011, p. 190
  34. Daniel Ichbiah 2009, p. 205
  35. (en) Graham Calkin, « My Sweet Lord », Graham Calkin's Beatles Pages. Consulté le 14 novembre 2011
  36. François Plassat 2011, p. 57
  37. (en) Graham Calkin, « All Those Years Ago », Graham Calkin's Beatles Pages. Consulté le 14 novembre 2011
  38. (en) Jason Elias, « All Those Years Ago », Allmusic. Consulté le 14 novembre 2011
  39. François Plassat 2011, p. 85
  40. (en) Lindsay Planer, « Got My Mind Set on You », Allmusic. Consulté le 14 novembre 2011
  41. a, b, c, d et e Single promotionnel uniquement.

Bibliographie

  • (fr) Daniel Ichbiah, Et Dieu créa les Beatles, Les Cahiers de l'Info, 2009, 293 p. (ISBN 978-2-9166-2850-9) 
  • (fr) François Plassat, The Beatles Discomania, Hugo et Compagnie, 2011, 191 p. (ISBN 2755608552) 



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