Da Vinci (chirurgie)

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Un Da Vinci.

Un Da Vinci est un robot médical, et plus précisément une machine dirigée par un chirurgien pour réaliser des opérations^[1]. Il est fabriqué par l'entreprise américaine Intuitive Surgical depuis 2003. Près de 1 400 exemplaires avaient été vendus début 2010, dont plus de 1 000 aux États-Unis^[2]. En avril 2011, le fabricant indique que 1 750 exemplaires sont en service dans le monde^[3].

L'utilisation du Da Vinci par un chirurgien apporte plusieurs avantages : ses bras manipulateurs possèdent sept degrés de liberté, contrairement au poignet humain qui n'en possède que trois, et ils permettent une plus grande précision, car les petits mouvements (tremblements) du chirurgien n'ont pas d'effet sur eux^{[S&V 1]}. D'autre part une opération réalisée à l'aide du Da Vinci est moins invasive que si elle est pratiquée directement par le chirurgien, il y a donc moins de risques de complications postopératoires et les temps d'hospitalisation sont plus courts^{[S&V 2]}.

Début 2010, il n'existait pas de concurrent au robot Da Vinci^[4].

Description

Le Da Vinci est équipé de trois (première version) ou quatre (Da Vinci S) bras manipulateurs. Un bras tient une caméra endoscopique qui donne une vue en trois dimensions au chirurgien, les autres tiennent des objets tels qu'un bistouri, ou plus précisément un électrobistouri qui découpe les tissus à l'aide d'un courant électrique^[5]

Le Da Vinci coûte entre un^[6] et deux millions d'euros en France^{[S&V 3]}. Suivant les versions, il peut peser 650 kg^[4], ou 500 kg^[7]. Une version mesure environ deux mètres de haut et un mètre de profondeur^[7].

Modèle Da Vinci S-HD

Le Da Vinci S-HD fournit des images en 3D et en haute définition.

Historique

L'autorisation par la FDA

En 2000, la Food and Drug Administration (FDA) autorise aux USA l'utilisation du Da Vinci pour un certain nombre d'opérations^[8].

Les premières utilisations du robot

Fin 2000, des expérimentations sont organisées partout dans le monde. En 2001, les premières opérations sont réalisées à l'aide du Da Vinci.

Les opérations réalisées avec le Da Vinci

Début 2011, 20 % des prostatectomies réalisées en France sont faites à l'aide d'un Da Vinci en France, contre 80 % aux États-Unis^[1].

Les opérations remarquables

• novembre 2008 : Un Da Vinci est utilisé pour opérer un cancer de la langue.
• 25 septembre 2009 : Un Da Vinci est utilisé pour une ablation totale de la glande thyroïde au CHU de Nîmes^[9],[10].
• début 2010 : Un Da Vinci est utilisé au CHU de Nancy pour opérer une tumeur thoracique d'un enfant de 5 ans^[11].
• 19 juillet 2010 : Un Da Vinci est utilisé pour réaliser la première laryngectomie totale par voie transorale de France (et la quatrième dans le monde), à l’hôpital européen Georges-Pompidou^[12].
• 27 septembre 2010 : Un Da Vinci est utilisé pour la première greffe de pancréas peu invasive au monde, à l'hôpital universitaire de Pise^[13] ;
• mai 2011 : Un Da Vinci est utilisé pour la première fois pour réaliser une ablation de l'utérus par voie vaginale au CHRU de Lille^[14].

Le surcoût engendré par l'utilisation du Da Vinci

Mi-2010, au CHU de Nantes, l'utilisation du Da Vinci pour une opération augmente son coût d'environ 2 000 €^[15]. Début 2011, une dépêche AFP annonce un coût de maintenance de 120 000 € par an^[1]

Don de rein

Début 2010, le CHU de Nancy utilise un Da Vinci pour réaliser des dons de rein. Il offre au donneur une cicatrisation plus rapide et une douleur post-opératoire atténuée, et permet d’obtenir un greffon de grande qualité^[16].

Ablation de la thyroïde

L'ablation de la thyroïde réalisée avec un Da Vinci est plus longue, mais évite des effets secondaires, tels qu'une altération de la voix, une baisse du taux de calcium dans le sang après l’opération, une cicatrice importante sur le cou^[17]. Il existe certaines contre-indications à l'utilisation d'un Da Vinci pour l'opération, telle que l'obésité^[17].

Les inconvénients du Da Vinci

Le Da Vinci coûte cher à l'achat : plus d'un million d'euros. D'autre part les interventions réalisées avec le Da Vinci sont plus chères : 2 000 € de plus au CHU de Nantes^[15], 25 à 30 % de plus aux hôpitaux universitaires de Genève^[18]. Elles sont également environ deux fois plus longues en moyenne, d'après Intuitive Surgical, notamment lorsque le chirurgien n'est pas habitué au Da Vinci^[19].

Le Da Vinci ne procure pas de sensation tactile au chirurgien lorsque les pinces touchent un organe^[1], bien que cette amélioration soit prévue à l'avenir par le fabricant^[20].

D'autre part, la société Intuitive Surgical qui fabrique le Da Vinci est en situation de monopole^[4].

Les Da Vinci en usage dans le monde

En France

En mars 2011, 42 Da Vinci avaient été vendus en France^[1].

Des Da Vinci sont ou ont été utilisés :

• au CHU de Nancy depuis 2001, plus de 1 300 opérations ayant été réalisées en urologie, chirurgie digestive, chirurgie cardiaque, chirurgie endocrinienne, ORL, chirurgie pédiatrique, chirurgie vasculaire. En 2010, 50 % des interventions de chirurgie digestive réalisées en France à l'aide d'un Da Vinci l'ont été au CHU de Nancy^{[réf. nécessaire]} ;
• à la clinique des Ormeaux située au Havre, au Centre d'urologie et de robotique des Ormeaux (CURO)^[21] ;
• à la clinique Claude Bernard à Ermont ;
• à la clinique st augustin de bordeaux depuis janvier 2005^[22] ;
• à la Clinique de Turin, à Paris^[23] ;
• à l'Institut Montsouris à Paris depuis 2003 dans le département d'urologie ;
• au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg ;
• au pôle santé sud du Mans^[6], qui regroupe les trois cliniques du Mans en un seul site^{[note 1]}. Installé depuis janvier 2010, il doit être utilisé dans le domaine de l'urologie dans un premier temps, puis pour des opérations d'ordre digestif, et ensuite pour des opérations gynécologiques^[6] ;
• au CHU de Nîmes, où il avait été utilisé pour plus de 50 interventions en novembre 2009, notamment en chirurgie digestive, en gynécologie, en ORL, en Urologie^[9] ;
• à la polyclinique Kenval de Nîmes (qui regroupe les cliniques de Valdegour et Kennedy) où il avait réalisé en un an 130 ablations totales de la prostate en avril 2010, ainsi que des courts-circuits gastriques^[24] ;
• au CHU de Nantes depuis février 2008, en urologie, et en chirurgie digestive et endocrinienne^[25],[15] ;
• dans plusieurs cliniques du groupe Vedici (les cliniques Saint Augustin, Brétéché, et la polyclinique de l'Atlantique), à Nantes, à partir de mars 2010^[25]. Le Da Vinci sera utilisé en urologie, en gynécologie et en ORL^[26] ;
• au Centre d'Urologie et d'Andrologie de Paris où il sert notamment à réaliser des prostatectomies^[27] ;
• au CHU de Tours, pour l’ablation de tumeurs de la prostate et de la vessie, ou d’une partie du rein, ainsi que pour le prélèvement de rein sur donneur vivant en vue d’une transplantation. Il est aussi utilisé en pédiatrie, en gynécologie, en chirurgie digestive et en ORL. En deux ans, le CHU a pratiqué plus de 250 interventions avec le Da Vinci^[28] ;
• au CHU de Brest à partir du mois de mai^[29] ;
• au CHU de Rennes à partir du mois de juin 2010^[29], où il sera utilisé pour les domaines de l'urologie (chirurgie de la prostate, du rein et de la vessie), de la chirurgie digestive (principalement sur l’oesophage), et plus tard en chirurgie gynécologique (notamment dans le domaine du cancer de l’utérus)^[30] ;
• à la clinique du Tonkin depuis le 1er septembre 2010, notamment pour la chirurgie vasculaire, urologique, digestif, gynécologie et cardiaque...^{[réf. nécessaire]} ;
• au centre hospitalier Lyon Sud, où un centre de chirurgie robotique est créé en septembre 2010 afin de permettre à des chirurgiens de spécialités différentes d'utiliser le Da Vinci acheté en 2003 (et ainsi mieux rentabiliser son coût d'achat de 1,2 millions d'euros) ; les chirurgiens travaillent pour les hospices civils de Lyon pourront utiliser le Da Vinci, avec un objectif de 500 opérations par an^[31] ;
• à la clinique Océane, à Vannes, pour opérer des cancers de la prostate^[32] ;
• à la clinique de la Louvière, à Lille, en urologie^[33] ;
• à la clinique St-Vincent de Besançon, en urologie^[34] ;
• à l'hôpital Rangueil de Toulouse pour des ablations de la prostate, des opérations sur des tumeurs du rein, et pour corriger des malformations rénales^[35]
• Au CHRU de Lille en urologie, pour la réalisation des prostatectomies notamment.

En Suisse

• Les hôpitaux universitaires de Genève possèdent deux Da Vinci^[18] et ont ouvert un centre de formation pour son utilisation en 2008^[36]. Le premier Da Vinci a notamment servi à réaliser des courts-circuits gastriques^[18].
• La clinique générale-Beaulieu de Genève possédait en 2007 deux robots Da Vinci^[37].

Au canada

L'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, a été le premier hôpital canadien à utiliser le Da Vinci^[38].

L'enseignement autour du Da Vinci

En France

En France, plusieurs centres proposent des formations pour apprendre aux chirurgiens et aux infirmiers à se servir du Da Vinci :

• l'école de chirurgie de Nancy, qui dépend du CHU de la ville^[39]. Cette dernière a mis en place un « Diplôme interuniversitaire de chirurgie robotique » afin de valider la maîtrise du Da Vinci^[40]. Elle dispose pour la formation de trois simulateurs dV-Trainer (les seuls en Europe) ainsi que d'un Da Vinci de dernière génération Si HD double console prêté par son constructeur, Intuitive Surgical.
• l'école européenne de chirurgie, à Paris.

Notes et références

Notes

Références

• S&V Hors Série juin 2009 (voir dans la bibliographie)

Voir aussi

Articles connexes

• Cyberknife : un autre robot médical qui détruit des tumeurs de manière non-invasive

Liens externes

• (en) Da Vinci sur le site de son fabricant.
• dossier sur le Da Vinci par le Dr Rigaud
• dossier de presse sur le Da Vinci, daté du 27 avril 2005

Bibliographie

• Lise Barnéoud, « Les robots s'invitent au bloc », dans Science & Vie « Le siècle des robots (Hors Série) », juin 2009 

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