- Cour d'amour
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Les cours d’amour sont des jeux courtois médiévaux au cours desquels, dans une organisation calquée sur l’institution judiciaire, les questions de droit et d'amour étaient discutées.
Sommaire
Existence de Cours d'amour
Origines
Les Cours d'amour doivent être rattachées à la tradition de l'amour courtois, florissante en territoire occitan puis, peu à peu en France (Provence, Poitou, Champagne, Auvergne, …) à partir du XIIe siècle grâce à l'influence de célèbres protectrices comme Aliénor d'Aquitaine (1124 - 1204) et la comtesse de Champagne Marie de France (1145- 1198).
Celle-ci participa à la cour lettrée d’Aliénor d'Aquitaine à Poitiers (1170-1173) et tint elle-même, dès l'année suivante, une cour brillante et protégea ou encouragea plusieurs écrivains, dont Chrétien de Troyes, Gace Brulé, Gautier d'Arras, Guyot de Provins, Huon d'Oisy, Geoffroi de Villehardouin.
Dans leur entourage, sont également connues pour avoir participé à ces cours, Isabelle, comtesse de Flandre, et Ermengarde, vicomtesse de Narbonne.
Cours attestées
À Courthézon, au XIIe siècle, le château appartient au troubadour Raimbaut d'Orange et il s'y tient des Cours d'amour.
Stendhal (p. 299, op. cité): "Il se tenait (en Provence) cour d'amour ouverte et plainière à Signe et Pierrefeu, ou à Romanin, ou à autres, et là-dessus, en faisaient arrêts qu'on nommait « Lous Arrests d'Amoras. »
Voici les noms de quelques-unes des dames qui présidaient aux cours d'amour de Pierrefeu et de Signe : « Stephanette, dame de Bruis, fille du comte de Provence; « Adalarie, vicomtesse d'Avignon ; « Alalète, dame d'Ongle ; « Hermissende, dame de Posquières ; « Bertrane, dame d'Urgon; « Habille, dame d'Yères (Hyères); « La comtesse de Dye (Dié); « Rostangue, dame de Pierrefeu; « Bertrane, dame de Signe ; « Jausserande de Claustral.
Il est vraisemblable que la même cour d'amour s'assemblait tantôt dans le château de Pierrefeu, tantôt dans celui de Signe. Ces deux villages sont très-voisins l'un de l'autre, et situés à peu près à égale distance de Toulon et de Brignoles.
Dans la Vie de Bertrand d'Alamanon, Jean de Nostradamus dit : « Ce troubadour fut amoureux de Phanette ou Stephanette de Romanin, dame dudit lieu, de la maison de Gantelmes, qui tenait de son temps, cour d'amour ouverte et plainière en son château de Romanin, près la ville de Saint-Rémy, en Provence, tante de Laurette d'Avignon, de la maison de Sado, tant célébrée par le poète Pétrarque. »
Évolution
Martial d'Auvergne, dans ses "Arrests d'Amour"au ((XVe)) siècle, sous le règne de Charles VI, relate encore les débats de ces cours d'amour. C'est apparemment la dernière fois où une telle mention est relevée.
Cependant l’existence même de ces cours poétiques est remise en cause aujourd'hui[1].
Fonctionnement des Cours d'amour
Celui-ci est très lié à la présence des troubadours tel Arnaut-Guilhem de Marsan, coseigneur de Marsan (Landes), Arnaut-Guilhem de Marsan était l'auteur d'un ouvrage, en langue d'oc célèbre (au Moyen Âge) Ensenhamen de l'escuder, un guide qui expliquait comment se comporter en bon chevalier. Il est très lié à Aliénor d'Aquitaine qui était sans doute son mécène.
Les jugements
De composition variable: grandes dames (en majorité), troubadours (quelques-uns), chevaliers (très peu) ces tribunaux comme toute cour devait rendre un jugement ès matière amoureuse et juger:
- soit un point de droit: "L'amour est-il possible entre époux?"
- soit des querelles entre amante et amant.
Le seul code en vigueur y était celui de l'Amour courtois. Avec une seule question: "La Dame ou le Chevalier, se sont-ils conduits conformément à ce Code?".
Ainsi, Andreas Capellanus, dans son Livre de l'art de l'amour - De amore détaille dans un très long chapitre "Divers jugements sur l'amour ".
Le plus célèbre reste le verdict dit de 1174, prononcé à Troyes par Marie de France et qui juge impossible l'amour entre personnes mariées[2] : « Notre jugement, publié après maints conseils et soutenu par l'avis de moult autres dames, doit être accepté par vous comme indubitable et constamment vrai. Décrété en l'an 1174, le premier mai, en l'indiction septième. » (Marie, comtesse de Champagne)
Andreas fut chapelain à la cour de Champagne de 1181 à 1187, Marie étant comtesse de Champagne.
Sources
- Des troubadours et des cours d'amour. François Juste Marie Raynouard - 1817 - 124 pages
- Essai sur les cours d'amour. Friedrich Diez, Professeur de belles-lettres à l'Université de Bonn; Ferdinand de Roisin - 1842 - 129 pages.
- Les mystères de la chevalerie et de l'amour platonique au moyen âge Eugène Aroux - 1858 - 196 pages.
- "Les cours d'amour: les comtesses et châtelaines de Provence". Auteur Capefigue (Jean Baptiste Honoré Raymond, M.) Éditeur Amyot, Paris, 1863. Original provenant de Université de Gand. Numérisé 26 juin 2009. 203 pages [1].
- Les Cours d'amour : La vie au temps des cours d'amour : croyances, usages et mœurs intimes des .... Antony Méray - 1876 - 379 pages
- De l'amour de Stendhal (Henri Beyle), Éd. Michel Lévy frères, Paris. 1859, 367 pages.
- Troubadours et cours d'amour. Jacques Lafitte-Houssat - 1979 - 124 pages
Notes et références
- 1996 (non consulté) K. M. Broadhurst. « Henry II of England and Eleanor of Aquitaine. Patrons of Literature in french ? », Viator n° 27,
- Epistolæ: Letter sent by Marie of France, countess of Champagne and Troyes
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