Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble

Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble
Conservatoire de Grenoble

Le Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble est un établissement municipal contrôlé pédagogiquement par le ministère de la Culture, trouvant son origine dans le Conservatoire de musique crée en 1922. Situé 6 chemin de Gordes à l'extrémité sud du quartier Exposition-Bajatière de Grenoble, il est installé à proximité immédiate d'un autre établissement culturel majeur, la MC2.

Sommaire

Histoire du Conservatoire

L'enseignement connu de la musique à Grenoble remonte au 20 décembre 1787[1], date à laquelle le sieur Garnier établit une école de musique sous l'autorité des magistrats de la ville, dont Mayen, premier Consul de la ville. Les élèves payent d'avance la somme de 24 livres pour trois mois, soit 96 livres pour l'année entière. L'article 6 du prospectus précise que « On ne recevra personne que d'après un examen sur leurs dispositions naturelles à la musique »

L'année 1836 voit la création d'un cours de musique vocale à l'école professionnelle Vaucanson, puis celle d'un cours de musique instrumentale à partir de 1883. À cette période, les sociétés de musique foisonnent à Grenoble comme l'Orphéon fondée en 1860 ou l'Écho des Alpes, et sans compter les musiques militaires des troupes de garnison. Pourtant, plusieurs projets de création d'un conservatoire échouent entre 1871 et 1907. En 1907, la municipalité de Charles Rivail s'emploie à contacter une quinzaine de villes françaises avec un questionnaire sur le fonctionnement de leur école de musique. Il faut attendre 1922 pour voir la création d'une école de musique à Grenoble dans les locaux de l'association professionnelle post scolaire (apps)[2].

C'est dans sa séance du 23 novembre 1935, que le conseil municipal approuve le changement de statut de l'institution installée au 11 rue Millet qui devient un conservatoire municipal. À l'époque, dans l'esprit de la municipalité de Paul Cocat, cette transformation vise à doter la ville d'un organisme susceptible de donner à l'art musical un caractère et un développement que ne peut lui assurer une simple école de musique. L'école s'installe provisoirement le 21 avril 1939 dans un bâtiment dépendant de l'hôtel Majestic au 1 rue de Palanka avec un budget d'installation de 20 000 francs[3], mais l'école ferme durant une partie de la seconde guerre mondiale.

Le 18 janvier 1943, le Conservatoire municipal de musique, avec à sa tête monsieur Edinger, s'installe finalement dans une aile restée inoccupée du Couvent des Minimes de Grenoble, ainsi que dans l'ancienne chapelle du couvent qui prendra plus tard la dénomination d'amphithéâtre Marcel Reymond, en hommage au président-fondateur du comité de patronage des étudiants étrangers. Installé dans cet ancien couvent de la rue du Vieux Temple, un nouveau directeur du conservatoire, Eric-Paul Stekel, réfléchit cependant dès son arrivée en 1950, au projet d'un nouveau bâtiment plus adapté.

Projet non réalisé de Conservatoire de musique dans le parc Paul Mistral vers 1953

Des projets et des plans d'architecte sont établis pour construire un nouveau bâtiment dans le parc Paul Mistral, le long du boulevard Jean Pain, mais ce projet ne sera pas réalisé. Durant la municipalité de Léon Martin, la séance du conseil municipal du 16 avril 1953 accepte l'offre du ministère de la Culture élevant l'institution au rang d'École nationale de musique de 2e catégorie. L'année suivante, en janvier 1954, la dénomination devient École nationale de musique et d'art dramatique, puis le 17 juin, l'école est enfin élevée en 1re catégorie avec 26 disciplines au minimum.

Eric-Paul Stekel (1898-1978), directeur du Conservatoire

Ainsi dans les années 1960, la municipalité d'Albert Michallon puis celle d'Hubert Dubedout avec notamment Robert Silber, adjoint aux affaires culturelles, réfléchissent au transfert de cette institution.

Dès 1962, un concours est lancé par la ville mais des difficultés, dues au choix de l'emplacement, retardent le projet, principalement avec l'emplacement prévu dans l'avenue Albert 1er de Belgique. Initialement, il est prévu que le nouveau bâtiment puisse être inauguré au moment du déroulement des Jeux olympiques d'hiver de 1968, et le "climat olympique" incite le Ministère de l'éducation nationale à faire de cette réalisation un modèle et un test. Achevé un an après les Jeux Olympiques de 1968, le projet devient de ce fait une opération relais pour les entreprises adjudicataires et peut bénéficier ainsi de conditions techniques et financières particulièrement favorables[4].

C'est finalement en avril 1969, trois mois avant le départ en retraite d'Eric-Paul Stekel, que le Conservatoire national de Région quitte l'ancien couvent du centre ville afin d'intégrer le bâtiment actuel dans le chemin de Gordes. L'inauguration officielle se déroule l'année suivante, le 27 juin 1970 en présence du ministre de la culture, Edmond Michelet.

Dessiné par les architectes Jean-Constant Duboin et Jacques Goubet, l'édifice est réalisé par l'entreprise Cuynat et comporte deux grands volumes sur 5 435 m² : Une galette plate contenant une salle de ballet et annexes, une salle d'orgue de 144 places, une salle de concours et d'audition de 196 places, une bibliothèque, discothèque et la centrale du son. Joint à ce premier bloc, un bâtiment comprenant 35 classes insonorisées, une salle d'art dramatique, deux logements de fonction et l'administration au rez de chaussée. Sur un plan artistique, un mur relief installé à l'entrée de l'édifice ainsi que dans le hall a été réalisé par le sculpteur autrichien Hans Bischoffshausen (1927-1987) et l'œuvre en acier Rythme héroïque VIII, du sculpteur Berto Lardera, a été installée devant le parvis du bâtiment.

Depuis un décret du 12 octobre 2006, la nouvelle dénomination des Conservatoires nationaux de région est devenue Conservatoire à rayonnement régional.

Disciplines proposées

Le Conservatoire à rayonnement régional a pour objectif de développer la sensibilité artistique, la créativité, l’esprit critique et l'ouverture sur le monde. À Grenoble, 120 enseignants proposent à 2 000 élèves des formations artistiques multiples, globales et ouvertes sur la création en musique, danse et théâtre, en conformité avec les orientations du ministère de la Culture[5]. Sa mission principale est le développement d'une pratique en amateur de haut niveau, mais également la participation à l'animation culturelle de la ville et, pour certains élèves, une orientation professionnelle en fin de cursus. Pour chaque discipline, il existe en fin d'étude un cycle à vocation pré-professionnelle qui délivre un diplôme reconnu par le ministère de la Culture.

La pratique instrumentale nécessite l'acquisition d'un instrument personnel avec la possibilité d'un prêt la première année pour certains instruments. Les études sont organisées en cycles pour permettre à chacun d'avancer à son propre rythme dans la limite des durées prévues par le règlement des études.

Disciplines musicales

Les instruments étudiés sont les suivants : Flûte traversière, hautbois, clarinette, basson, saxophone, Violon, alto, violoncelle, contrebasse, Cor, trompette, trombone, tuba, Accordéon, guitare, harpe, percussions, piano, Clavecin, flûte à bec, orgue, viole de gambe, hautbois baroque, trompette naturelle, sacqueboute, traverso, violon baroque, violoncelle baroque Chant, chant choral Musiques actuelles : à partir de 13 ans en partenariat avec une régie municipale de spectacles, La Chaufferie - Régie 2C.

Formation musicale, ateliers d'improvisation, histoire de la musique-analyse musicale, écriture, composition, informatique musicale, techniques du son. Orchestres à cordes, à vents ou symphoniques, Jazz Ensemble, musique de chambre, musique ancienne et de multiples pratiques collectives instrumentales, chœurs d'enfants, d'adolescents, chœur atelier, atelier vocal du Maghreb.

Disciplines chorégraphiques

Deux types de danses sont enseignés, danse classique et danse contemporaine. Formation musicale pour danseurs, analyse fonctionnelle du mouvement dansé, culture chorégraphique. Deux ateliers d'improvisation, de composition, de création et de répertoire. L'apprentissage du théâtre avec une formation globale de l'acteur, incluant la danse, le travail vocal et le chant choral.

Bibliothèque du Conservatoire

La bibliothèque du Conservatoire de Grenoble fait partie du réseau de la Bibliothèque municipale de Grenoble.

Personnalités liées au Conservatoire

Plusieurs personnalités sont liées au Conservatoire de Grenoble en qualité d'étudiant, d'enseignant, de concertiste ou de directeur :

Accès

L'établissement est desservi par la ligne A du tramway de Grenoble, station MC2, maison de la culture.

Liens externes

Notes et références

  1. Selon Prospectus de l'établissement d'une école de musique à Grenoble sous l'autorité de M.M. les magistrats, Bibliothèque municipale de Grenoble, 1787, cote O.13670.
  2. Selon archives municipales de Grenoble, cote 2R2.
  3. Selon archives municipales de Grenoble, cote 4M361.
  4. Selon archives municipales de Grenoble, cote 2R1.
  5. Selon les Affiches de Grenoble et du Dauphiné N°4081 du 22 novembre 2002, page 20.

45°10′24.93″N 5°44′04.28″E / 45.1735917, 5.7345222


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble de Wikipédia en français (auteurs)

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