- Comté de Créhange
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Créhange en Moselle fut le siège d'une seigneurie, puis d'un comté de Créhange, du XIIe siècle au XVIIIe siècle.
Sommaire
Origines
Les Malberg, barons de Fénétrange, détachèrent de leurs possessions une seigneurie de Créhange (Kriechingen en allemand) au XIIe siècle pour la confier à une famille qui leur était apparentée. Dans la zone germanophone de la Lorraine, la seigneurie formait une enclave ressortissant de l’Empire germanique. Cette première famille de Créhange y fit construire un château à triple enceinte, dont des vestiges sont toujours visibles.
Augmentée de nombreux héritages par les femmes, la seigneurie de Créhange comprit des territoires éparpillés sur la Lorraine actuelle, le Luxembourg, la Sarre, relevant alors du Saint-Empire. Quoique sans continuité territoriale, elle fut érigée d'abord en baronnie, puis en comté en 1239. Hermann (mort en 1259), frère de Burcard seigneur de Créhange, fonda à son tour la seigneurie de Helfedange (un château d'Helfedange, principalement du XVIIe siècle, se voit toujours près de Guinglange sur la rive droite de la Nied).
Ascension
La famille de Torcheville (ou Dorsweiler) hérita des possessions et des titres des comtes de Créhange à la fin du XIIIe siècle, en prit le nom à son tour et continua à les augmenter, s'étant rapprochée de la dynastie de Luxembourg et notamment de l'empereur Charles IV.
Au XVe siècle, Jean, comte de Créhange, épousa Irmengarde de Pettange (ou Pittange), héritière d'une part de cette seigneurie et de son château ainsi que du château de Larochette au Luxembourg. Il se fit construire à Pittange un logis qui porte toujours son nom. Il semble que ces possessions annexes furent intégrées au comté de Créhange[1].
Au XVIe siècle, comme beaucoup de princes germaniques possessionnés en Lorraine et en Alsace, les comtes de Créhange embrassèrent la Réforme protestante, qu'ils introduisirent dans le comté. Héritiers des Raville, ils commencèrent la construction du château de Hombourg-Budange (Hombourg~sur-Canner).
Dans les guerres européennes
Au cours de la guerre de Trente Ans, en 1677, le maréchal de Créquy avait laissé en se retirant vers Metz, un détachement de 60 hommes dans le château de Créhange, où ils furent attaqués et faits prisonniers par Charles IV de Lorraine.
Le comté appartint à partir de 1697 à la Maison d’Ostfriesland puis après 1726 à la Maison de Wied-Runkel, laquelle donna plus tard une reine à la Roumanie et un roi à l’Albanie.
En 1789, il se composait de quatre enclaves :
- Créhange, à l'ouest de Faulquemont ;
- Pontpierre, Folschviller, une partie de Lelling et Teting, à l'est de Faulquemont ;
- Momerstroff, une partie de Denting, Coume et Niedervisse, à l'est de Boulay ;
- Biding, au sud-est de Saint-Avold.
Il fut annexé par la France révolutionnaire à la fin du XVIIIe siècle, et les princes possessionnés en furent dédommagés par des terres de l’archevêché de Trêves en 1803.
Le traité de Lunéville en 1801 confirma le rattachement de Créhange à la France, et les terres furent revendues aux habitants de la commune. Le comté comprenait alors les villages de Rémilly, Voimhaut, Raville (Rollingen), Pontpierre, Helfedange, Laning, Teting, et Münzingen[2].
Notes et références
- La seigneurie de Pettingen.
- Christophe-Guillaume de Koch et Frédéric Schoell, « Histoire abrégée des traités de paix », Paris, 1817.
Liens externes
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