- Compagnie des mines de Montrelais
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La Compagnie des mines de Montrelais est une société minière d'exploitation de charbon dont l'activité débuta en 1757.
Histoire
Située en Loire-Atlantique, la Compagnie des mines de Montrelais fut l'une des premières mines de charbon françaises, et la deuxième à utiliser, en 1757, la machine à feu de Thomas Newcomen, ses propriétaires ayant envisagé cette possibilité dès 1752[1].
Au moment où la région nantaise participe à l'histoire des indiennes de coton en Europe et au développement de la construction navale, le nouveau code minier imposé par le roi en 1744, qui simplifie les procédures liées aux nombreux conflits d'intérêts, permet le lancement dans les décennies qui suivent de l'exploitation du charbon à Montrelais, à cinq kilomètres d'Ingrandes, sur la Loire[2].
Dans la partie nord de la commune de Montrelais se trouvent des gisements houillers importants. On extrait de la houille aux Berthaudières, à 4,5 km au nord-nord-ouest, jusqu'à environ 300 mètres de profondeur. L'ancienne résidence de l'un des directeurs de la mine de Montrelais est toujours visible au lieu-dit La Grande-Mine, où se trouvait aussi une chapelle dédiée à Sainte Barbe, patronne des mineurs.
L'ingénieur Christophe Mathieu, venu de la Compagnie des mines d'Anzin et passé par la compagnie des Mines de Basse-Bretagne, installe la machine à feu, cette dernière compagnie l'ayant revendue à Montrelais. En 1747, le nouveau contrôleur général des finances, Machault, qui venait de l'intendance de Valenciennes, le charge d'aller monter une pompe à feu à la compagnie des Mines de Basse-Bretagne, où elle est abandonnée car consommant trop de charbon[3].
Fonctionnant au charbon, elle donna toute satisfaction. L'ingénieur des ponts et chaussées de Tours, chargé de l'inspecter six mois plus tard, note que le puits principal descend à 426 pieds de profondeur, soit 140 mètres, alors qu'on s'était jusque là plus ou moins contenté de grapiller dans les veines superficielles. L'inspecteur général des Manufactures Gabriel Jars passa sur le site et rédigea un rapport, constatant que l'exploitation est profonde de 115 mètres[4].
Le principal actionnaire était Antoine Ricouart d'Hérouville (1713-1782), marquis d'Hérouville, colonel du régiment de Hainaut, où il entreprit aussi l'assèchement des Moëres en Flandre, puis lieutenant général de l'armée du roi, le grade le plus important après celui de maréchal de France.
Parmi les autres actionnaires, le chevalier Nicolas Robert d'Arcy, banquier jacobite parisien, responsable des assurances de Paris et spécialiste de la commission aux corsaires, ou le duc de Chaulnes, Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly. Les seigneurs de la région demandèrent à percevoir un impôt traditionnel d'un douzième du charbon extrait[5].
Les premiers techniciens venaient pour la plupart de Charleroi[6]. L'entreprise devient rentable en 1780 avec 205 000 livres de recettes pour 145 000 de dépenses, soit une rentabilité de 28 %[7]. Elle utilise 200 chevaux pour le transport du charbon jusqu'au port d'Ingrandes et les registres paroissiaux font état de plusieurs dizaines de morts par accident dans les trois décennies précédant 1789. Dans la décennie 1760, l'effectif dépasse 300 personnes puis atteint 600 à 700 dans les années 1780[8].
En 1817 est créée une société anonyme, « formée par les concessionnaires-associés pour l'exploitation des mines de houille de Montrelais ».
Notes et références
- La Bataille du charbon en pays d'Ancenis, ou l'histoire des mines nantaises, par Didier Daniel, p 47.
- Op. cit., p 34.
- « Quelques indications sur l'origine de la pompe à feu de Fresnes (1732) » par L. Thébaut.
- Op. cit., p. 52.
- Op. cit., p. 62.
- Op. cit., p. 56.
- Op. cit., p. 54.
- Op. cit., p. 66.
Bibliographie
- « L'exemple des mines », dans La Bretagne des savants et des ingénieurs, Jean Dhombres (dir.), Rennes, 1991, p.144-157
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