Charles de Louviers

Charles de Louviers, seigneur de Maurevert (?-1583) est l'auteur probable du coup d'arquebuse tiré sur l'amiral Gaspard de Coligny le 22 août 1572. Le jour du crime, personne n'a identifié le tireur, qui s'est enfui.

Biographie

Charles de Louviers est un gentilhomme issu d'une famille de noblesse récente dont les seigneuries et les domaines sont situés aux alentours de Melun, Fontainebleau et Provins. D'abord page dans la maison du duc François de Guise, il sert ensuite sous de Claude II d'Aumale, catholique intransigeant.

Une affaire de meurtre le conduit à fuir le royaume, et à son retour, on le trouve paradoxalement dans les troupes de Condé, chef du parti huguenot. Il est à son service jusqu'au 7 octobre 1569, lorsqu'il tue Arthus de Vaudray, sieur de Mouy, l'un des lieutenants de Coligny, d'un coup de pistolet. Il est possible que cet assassinat ne soit qu'un épisode d'une vendetta privée n'ayant rien à voir avec des motifs politiques ou religieux, Maurevert et de Mouy faisant partie de clans rivaux. Toutefois, cet acte lui attire la haine de Coligny et le rejette du côté du duc d'Anjou et du duc de Guise. Ce dernier est l'un des commanditaires possibles de l'attentat manqué contre Coligny, avec la reine mère Catherine de Médicis et le roi d'Espagne Philippe II.

Le 22 août, en sortant d'une séance du Conseil tenue au Louvre, l'amiral de Coligny est atteint par une arquebusade qui le blesse au bras et lui arrache un doigt. Le coup est parti d'une maison appartenant au chanoine de Villemur, un ancien précepteur du duc de Guise. Le tueur s'enfuit sur un cheval qui a été préparé par des complices.

Charles de Louviers est à son tour victime de plusieurs tentatives d'assassinat dans les années 1570, et le 14 avril 1583, il est mortellement blessé lors d'un duel l'opposant au fils de De Mouy, qui est lui-même tué pendant l'affrontement. Dans son Registre-journal du règne de Henri III, Pierre de l'Estoile note : « Maurevert mourut la nuit ensuivant, regretté de nul, haï de tous; même les princes, qui vivant l'avaient favorisé et soutenu de moyens, furent bien aises qu'un tel assassin fût hors du monde, pour ce que sa mort les délivra de crainte et de charge. »

Bibliographie

• Pierre de Vaissière, Récits du temps des troubles (XVI^e siècle). De quelques assassins, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1912, p. 93-156.
• Denis Crouzet, La Nuit de la Saint-Barthélémy, Paris, Fayard, 1994, p. 462-468.

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