- Catiche
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En Picardie et dans le nord de la France, dans la zone de la craie, notamment aux environs de Lille, on parle de « catiche » (mot qui désignait aussi autrefois la tanière de loutres) pour désigner un ancien site d'extraction souterraine de craies, marnes, silex, souvent plus ou moins anarchiquement creusé dans le sous-sol au cours des siècles.
Dans l'arrageois, on parle plutôt de « boves ».
Le matériau des galeries était lui-même exploité. Des structures similaires, mais plus étroites datent de la préhistoire, qui ont servi à l'exploitation de gros rognons de silex par l'Homme préhistorique, encore visibles à Samarra (Picardie) par exemple.Sommaire
Description et utilisation
Une catiche désigne spécifiquement des Cavité souterraine artificielles, anciennes carrières souterraines de craie, dont la structure est généralement une constellation de "cellules" de taille moyenne à petites tailles (quelques mètres à dizaines de mètres de diamètre), dans lesquelles on descendait généralement par un trou dans le "plafond", au moyen d'un treuil.
Certaines catiches dateraient de l'époque romaine[1]. On en extrayait la craie qui servait à construire, produire de la craie pour les fours à chaux ou comme amendement agricole (En remplacement de la marne, des morceaux de craie, se fragmentent sous l'effet du gel hivernal et enrichissent les sols agricoles en calcium).
Au fur et à mesure de son creusement, chaque "cellule" ou catiche prenait la forme d'une bouteille dont le goulot était - en fin d'exploitation - scellé par une sorte de voûte en encorbellement de pierre sèche (agencée un peu comme le sont les briques de glace d'un igloo). Cette voûte était surmontée de quelques dizaines de cm de terre. Ce type d'exploitation après un apogée aux XVème - XVIIIème siècles s'est éteint à la fin du XIXème siècle.
Quand une cellule était exploitée, on creusait une galerie puis une autre catiche. Localement, suite à des remontées de nappes, ou arrêts de pompages, le sol de certaines catiches peut être aujourd'hui situé sous le niveau hivernal du plafond de la nappe phréatique.
Les catiches ont parfois été transformées en champignonnières ou en site de blanchiment d'endive (Barbe de capucin, cultivée par les « barbeux ». Il y en avait une cinquantaine dans les années 1960, et il en restait deux quarante ans plus tard[2].
Le réseau des catiches de Lezennes et des environs est le plus grand réseau de carrières souterraines de France s'étendant notamment sous les communes de Lezennes, Faches-Thumesnil, Hellemmes, et moindrement Lomme, Loos, Haubourdin) et environs[1],[3].
Les parois fragilisées par les mouvements de nappe, ou des bouchons fragilisés sont une source de danger pour les activités et constructions occupant le sol situé au dessus de ce réseau. En 2000-2010, selon les pompiers[4], au nord de la France, une douzaine de plafonds de catiches s'effondrent chaque année, souvent brutalement et après une période de forte pluie et/ou gel, et parfois de manière spectaculaire[4]. La presse fait régulièrement état de découverte de catiches en zone habitée, voire près d'immeubles [5], et une association de riverains[6] s'est créée pour tenter de trouver des solutions.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Glossaire
- Dossiers sur les carrières souterraines et leur réutilisation, principalement dans le Val de Loire
- Mise en avant par la photographie de mines, carrière, catacombes
Bibliographie
- Roulleau Jacky Girault Pascal Le Puy-Notre-Dame, de cave en cave
- Girault Pascal Doué-la-Souterraine, une cité oubliée
Notes et références=
- Article (illustré) de la Voix du nord intitulé « Les catiches âgées de plusieurs siècles mardi ; La Voix du Nord » 2009/01/27, consulté 2010 04 29
- Reportage sur la culture souterraine de 3000 m2 d'endives (ou chicorée) dans d'anciennes catiches situées sous le centre de Faches Thumesnil, dans le département du Nord, dans le noir, à 12 mètres de profondeur, à 12-13°C et 98 % d'hygrométrie)
- page illustrée sur les catiches du Nord
- [Reportage Lille/Métropole/FR3 sur l'effondrement d'une Catiche à Faches-Thumesnil dans le fond d'un jardin 2009/01/27]
- Des catiches repérées au pied des tours, à Lille-Sud : un risque d'effondrement « pas imminent, mais avéré » Art. de la Voix du Nord du 2010/05/06
- Victimes de catiches, ils créent une asso pour dire non à « la loi du silence » Art. Voix du Nord du 2010/01/26
Catégories :- Cavité naturelle
- Carrière (géologie)
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