- Base de défense
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Une base de défense (BdD) est une aire géographique au sein de laquelle les formations du ministère de la Défense français bénéficient de soutiens mutualisés et coordonnés. Pour ce faire, des officiers relevant du chef d’état-major des armées et portant le titre de commandant de base de défense, assurent la responsabilité de l’administration générale et du soutien commun délivrés par les groupements de soutien de bases de défense (GSBdD). Ils assurent, en outre, la coordination locale des soutiens délivrés par les directions et services du ministère à ces formations et organismes (santé, essences, systèmes d'information et de communication, infrastructure...).
Sommaire
Les raisons de cette révolution
- Rationaliser les soutiens pour réduire les coûts
- Réinjecter les économies dégagées dans le budget des armées pour renforcer le niveau d’efficacité opérationnelle (notamment grâce au renouvellement des équipements)
- Améliorer la condition du personnel
- Participer sans faillir au soutien des unités
Depuis 1996, notre armée est entrée dans une nouvelle ère, celle de la professionnalisation et de la modernisation. Avec la réorganisation du ministère, elle connaît aujourd’hui une profonde transformation. Décidée par le président de la République sous la double impulsion du Livre blanc et de la Réforme générale des politiques publiques (RGPP) et dans le respect de la nouvelle loi de programmation militaire (LPM), la rationalisation de l’administration générale et du soutien commun (AGSC) a été mise œuvre il y a bientôt deux ans. Elle vise à adapter les capacités opérationnelles des armées aux exigences économiques notamment en réduisant le coût global de soutien et de fonctionnement.
La base de défense: un des moyens de la réforme
Sur les 54 000 réductions de poste prévues par la réforme, une part importante sera réalisée au sein des fonctions de soutien, par la mise en place d’une organisation en bases de défense. Si la mise en place des BdD est aujourd’hui le projet le plus connu, elle ne constitue qu’une partie d’un changement plus global dont l’objectif est de réduire les coûts de fonctionnement pour réinvestir les économies sur d’autres lignes budgétaires réputées plus importantes aux yeux du Président de la République
Le déploiement des BdD se fera par le biais de la restructuration des fonctions achats/finances et RH, de la convergence des systèmes d’information et de communication pour pallier la réduction des effectifs, de la création des centres médicaux des armées et de la réorganisation de la fonction infrastructure.
La base de défense: un modèle de réorganisation qui se veut pragmatique
Conduite sous l’autorité du CEMA, la mise en œuvre des bases de défenses fait partie intégrante de la nouvelle organisation interarmées du soutien (OIAS) dont l’enjeu est la rationalisation des moyens logistiques, financiers et humains, mais dont la finalité reste avant tout le gain financier dégagé par cette « révolution ». L’objectif des bases de défense, de permettre aux forces de se recentrer sur leur activité opérationnelle, reste secondaire et non pas une finalité en soi.
L’organisation en bases de défense vise à garantir le soutien de toutes les formations et organismes du ministère de la défense rattachés à la BdD (armées, DGA, SGA) dans le cadre :
- du soutien général à l’activité métier,
- des entraînements,
- de la formation,
- des exercices,
et pour les missions opérationnelles, en France et à l’étranger.
Les BdD : Déploiement en trois phases de 2009 à 2011
2009 : Expérimentation – Phase I
Mise en œuvre et premier retour d’expérience
Il s’agissait de tester la capacité des unités et des chaînes métiers à réaliser les mutations administratives, financières et organiques nécessaires à la mise en place de cette nouvelle architecture, tout en préservant la qualité du service rendu aux formations soutenues au sein de la BdD.
Conformément à la lettre de mission qui leur a été adressée par le CEMA, les Com BdD ont, tout au long de cette phase, identifié les bonnes pratiques et conduit leur plan d’action. Les enseignements de cette phase initiale de l'expérimentation ont été recueillis au cours du premier retour d'expérience effectué à l'été 2009. Ils ont été traduits dans une directive définissant les modalités d'organisation et de fonctionnement pour les bases de défense pilotes créées au 1er janvier 2010.
2010 : Expérimentation – Phase II
Passage des « BdD expérimentales » aux « BdD Pilotes »
L'expérimentation se poursuit en 2010 avec la phase pilote et la création de 7 nouvelles bases de défense. Avec les 11 bases expérimentales déjà existantes, elles constituent la génération des 18 bases pilotes qui permettront d’approfondir les organisations et les procédures, préalable indispensable au déploiement de la totalité des bases de défense de plein exercice en 2011. Cette phase pilote a été ponctuée d'un second retour d'expérience en février 2010 qui a permis de dresser le bilan du processus budgétaire sur un exercice complet. Un troisième et dernier retour d’expérience s’est déroulé au mois de juin 2010.
2011 : Le déploiement - Phase III
Le déploiement de la totalité des 60 bases de défense retenues est réalisé depuis le 1er janvier 2011. Ces dernières monteront en puissance progressivement au cours du 1er semestre 2011 afin d’assurer la totalité de leurs responsabilités une fois la période de mutations estivales 2011 achevée. Les difficultés importantes rencontrées, tant culturelles que pratique, ne peuvent remettre en cause ce déploiement. Cette phase permet également de déployer la chaîne OIAS de commandement centralisé.
Les BdD : Typologie et liste
Base de Défense - Trigramme – Type de BdD
- 08 bases de Type 1 : BdD soutenant une seule formation majeure à laquelle peuvent se rajouter des micro-organismes relevant d’autres subordinations ;
- Brive BLG
- Calvi CVI
- Charleville-Mézières CVM
- Évreux EVX
- Gap GAP
- Mont-de-Marsan MDM
- Saint-Christol STC
- Ventiseri - Solenzara VTI
- 40 bases de Type 2 : BdD soutenant plusieurs formations et organismes importants, relevant, ou non, de subordinations différentes ;
- Angers - Le Mans Saumur AMS
- Angoulême AGE
- Belfort BFT
- Besançon BSN
- Bordeaux - Mérignac BDX
- Bourges - Avord BGA
- Carcassonne CCN
- Cazaux CZX
- Cherbourg CBG
- Clermont-Ferrand CFD
- Colmar CLR
- Creil CRL
- Dijon DIJ
- Draguignan DGN
- Épinal - Luxeuil LXE
- Grenoble - Annecy – Chambéry GVC
- Istres - Salon de Provence ISP
- La Valbonne LVB
- Lille LLE
- Lyon - Mont-Verdun LNM
- Marseille - Aubagne MRS
- Metz MTZ
- Montauban - Agen MTN
- Montlhéry MHY
- Mourmelon - Mailly MNM
- Nancy NCY
- Nîmes - Orange - Laudun NMO
- Orléans - Bricy OAN
- Pau - Bayonne - Tarbes PAU
- Phalsbourg PBG
- Poitiers - Saint-Maixent SMP
- Rennes RNS
- Rochefort - Cognac RSC
- Saint-Dizier - Chaumont SDC
- Strasbourg - Haguenau SGH
- Toulouse - Castres TLS
- Tours TRS
- Valence VLC
- Vannes - Coëtquidan CQV
- Verdun VRN
- 03 bases Type 3 : BdD soutenant un effectif important (plus de 10.000 personnes) ou correspondant à des situations particulières ;
- Brest - Lorient BSL
- Île-de-France IDF - avec 5 GSBDD, Paris-École militaire, Saint Germain en Laye, Versailles, Villacoublay, Vincennes
- Toulon TLN
- 09 bases de Type 4 : BdD soutenant des forces de souveraineté ou des forces de présence.
- Antilles
- Djibouti, “base des forces françaises de Djibouti”
- Émirats Arabes Unis, “base des forces françaises des EAU”
- Gabon, “base des forces françaises du Gabon”
- Guyane
- La Réunion - Mayotte
- Nouvelle - Calédonie
- Polynésie française
- Sénégal, “base des éléments français du Sénégal”
Responsabilités au niveau central
A travers ce nouveau schéma d’organisation, l’EMA veut passer d’un système différencié entre armées et services à une chaîne ultra-centralisée, interarmées et interservices du soutien. Contrairement aux précédentes réorganisations, conçues de façon organique et verticale, cette nouvelle organisation interarmées du soutien (OIAS) créée une chaîne horizontale interarmées destinées à regrouper près de 30 000 personnes à terme, dont une grande majorité de spécialistes, militaires et civils.
Au regard de la nouvelle organisation de l’EMA, le sous-chef d'état-major « soutien » est le commandant interarmées du soutien (COMIAS) et les chefs de formations soutenues.
Dans ce cadre :
- Il exerce une autorité directe sur les commandants de base de défense (Com BdD) et les échelons intermédiaires expérimentaux. Il arbitre les décisions dans le domaine de l’administration générale et du soutien commun (AGSC) ;
- Il coordonne l’action des services interarmées (le service de santé des armées, le service des essences des armées, la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information, le nouveau service du commissariat des armées, et le futur service interarmées des munitions).
Le COMIAS dispose d’un centre de pilotage et de conduite du soutien (CPCS) qui l’appuie dans sa mission de commandement et de coordination Le CPCS est placé aux ordres d’un officier général, adjoint du COMIAS.
Le CPCS se voit confier, pour le compte du COMIAS, deux types de missions.
- Faire appliquer les ordres de commandement et assurer la liaison avec les composantes de la chaîne organique du COMIAS (commandant des bases de défense, groupements de soutien des bases de défense, échelons intermédiaires le cas échéant); garantir un pilotage resserré et réactif du soutien AGSC.
Il s’agit de s’assurer de la satisfaction au quotidien du besoin des organismes et formations soutenus dans le cadre des bases de défense dans le domaine de l'administration générale et du soutien commun, et également de veiller à la mise à disposition des moyens humains et matériels nécessaires aux forces pour leur préparation opérationnelle et leur projection.
- Assister le COMIAS afin de coordonner le soutien fourni par sa chaîne dans le cadre de l’AGSC avec ceux relevant des services de soutien interarmées spécialisés.
Responsabilités au niveau local
La BdD et le Com BdD
La base de Défense est l’unique formation administrative de la défense à l’échelle locale. Elle a pour mission d’assurer l’administration générale et le soutien commun des formations implantées dans son secteur de responsabilité administrative
Elle comprend :
- Le commandant de la base de défense (Com BdD)
- Le chef du groupement de soutien de la base de défense (Com GSBdD)
- Les services (budget de fonctionnement courant, actes administratifs, ressources humaines, action sociale, communication, soutien santé, une partie du maintien en condition, transports, carburants, moyens généraux, alimentation, loisirs, infrastructure, habillement, informatique courante, moyens commun d’instruction, service général et sécurité)
- Des formations et unités de taille variées (régiment, école, état-major, mais aussi centre centres de la DGA et du SGA, etc.).
Toutes les bases de défense sont liées aux unités qu’elles soutiennent avec un objectif de performance et un suivi qualité. Ces contrats incluent le soutien opérationnel des unités de la base de défense en mission, en France et à l’étranger.
Une partie seulement du personnel de soutien qui arme les BdD est amené à être projeté pour assurer le soutien des forces en opération, mais ce n’est pas là sa vocation première puisque, réduit au plus strict minimum, il ne pourra délaisser son poste AGSC au profit d’une projection. C’est une des limites de ce système.
Ces Bases, n’étant dépositaires d’aucune filiation historique, ne sont pas prévues être dotées d’un drapeau. Les insignes seront quant à eux, normés par le service historique de la Défense.
Le Com BdD et son rôle
Les responsabilités du Com BdD s’exercent sur les fonctions d’administration générale et de soutien commun au profit de la totalité des formations stationnées dans son aire de responsabilité. Il dépend hiérarchiquement de la chaîne spécifique en charge du soutien (le COMIAS). Il n’est donc pas l’autorité d’emploi de ces formations qui relèvent de leur chaîne opérationnelle (ou chaîne métier) propre.
De plus, il a vocation à être le principal point de contact de la Défense vis-à-vis de l’environnement et des institutions civiles locales. Il peut cumuler sa fonction de Com BdD avec celle de commandant d’armes (ou commandant d’armes adjoint) ou avec celle de délégué militaire départemental, mais chacun de ces rôles reste bien distinct. Enfin, il est le garant d’un soutien interarmées organisé en fonction des priorités opérationnelles.
Conformément à la lettre de mission qui leur a été adressée par le COMIAS, les Com BdD garantissent le soutien des formations dans un esprit de performance et de suivi qualité. Ils définissent un plan d’action pour l’année 2010 en ciblant cinq principaux objectifs :
- assurer la continuité du soutien conformément à l’activité de chaque formation,
- veiller à la préparation opérationnelle du personnel de soutien,
- développer la concertation avec les formations soutenues,
- identifier les marges de bénéfice dans le budget de fonctionnement de la BdD,
- mettre en place des dispositifs d’évaluation afin de mesurer les gains réalisés.
Chargé d'assurer l'efficience et l'appropriation de ce nouveau système par le personnel de la BdD, ils prennent en compte la dimension humaine des transformations.
Le GSBdD et le Chef du GSBDD
Les services d'administration générale et de soutien commun de la base de défense sont organisés au sein d’un groupement de soutien (GSBdD). Le GSBdD doit répondre aux besoins exprimés par les formations présentes dans l'aire de responsabilité de la base. La structure de ce groupement est imposée à partir d’un modèle générique définit par l’EMA sur une enveloppe réduite en effectif.
Références
Catégorie :- Unité militaire française
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