Boris Kegel-Konietzko

Boris Kegel-Konietzko

Boris Konietzko (* 8 février 1925 à Hambourg, Allemagne, Boris Kegel-Konietzko) depuis son adoption par le Dr. Georg Kegel en 1962. Allemand, négociant en art africain traditionnel. Fils du chercheur–ethnographe Julius Konietzko (1886 –1952) et de Lore Konietzko, née Lessing, artiste peintre (1901-1980), épouse Kegel à partir de 1939.

Biographie

Il a passé son enfance à Hambourg et aussi chez ses grands-parents à Düsseldorf, pendant les longues absences de ses parents, dues à de fréquentes expéditions d’études et de collection d’objets ethnographiques destinés à des musées et aussi à leur propre galerie.

En 1931, il entre à la « Goethe Schule, une école anthroposophe, et y reste jusqu’en 1937, date de la suppression de cet établissement par le régime nazi. Puis il est envoyé dans un lycée de l’État, où il termine ses études secondaires et passe le baccalauréat en 1943, à l’âge de 18 ans.

Seulement quelques jours plus tard, il reçoit sa convocation militaire comme radiotéléphoniste–télégraphiste. En 1944, blessé par un éclat d’obus au front russe, il retourne à Hambourg, où il trouve la maison paternelle complètement détruite par le bombardement de juillet 1943.

Entre-temps, ses parents ont été évacués vers différents endroits de l’Allemagne, mais il les retrouve vivants et en bonne santé. Heureusement, mue par une intuition prémonitoire[non neutre], sa mère avait déjà fait transporter dans la maison de campagne qu’elle possédait au nord de Hambourg une grande partie de leur collection ethnographique, ainsi que les travaux du sculpteur Friedrich Wield, un ancien ami de la famille, dont elle était l’héritière (celui-ci s’était suicidé en 1940). C’est ainsi que ces œuvres ont pu échapper à la destruction.

Remobilisé comme télégraphiste dans une unité d’antichars, Boris Kegel-Konietzko est fait prisonnier par l’armée américaine. Peu après, grâce à sa connaissance de plusieurs langues, il trouve un emploi d’interprète et de messager au PW-Camp de Rennes. Transféré quelque temps plus tard au Camp de déminage 113 de l’armée française à Lannion près de Quimper en Bretagne, il y travaille comme interprète et comme secrétaire à l’infirmerie du camp. Il sert d’intermédiaire entre le camp et l’hôpital de la ville jusqu’à son rapatriement en juin 1946.

Rentré à Hambourg dans la zone d’occupation britannique, il doit apprendre que son baccalauréat de l’année 1943 n’est pas reconnu par le gouvernement anglais. Pour pouvoir commencer des études universitaires, il doit donc, après avoir suivi un cours supplémentaire, passer son baccalauréat pour la deuxième fois.

Ses études universitaires comprennent la zoologie, la botanique, la chimie, la physique, l’hydrobiologie et la biologie marine et de pêche. Il les termine en 1952, avec le titre de licencié en biologie. Ayant présenté sa thèse au Musée Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, il obtient immédiatement un contrat de collaborateur scientifique, chargé de faire des recherches sur les eaux latérales du Bas-Escaut. Peu après la parution de cette étude, l’Institut des Parcs Nationaux lui offre un contrat pour une étude sur la rivière Semliki au Congo belge. Il passe l’année 1954 au Congo dans la région des Grands Lacs au pied du Ruwenzori, où il entreprend les travaux préliminaires qui, à cause des grandes distances et du mauvais état des routes, s’avèrent très difficiles. Au bout d’un an, l’Institut abandonne l’étude et résilie son contrat mais il décide de rester au Congo pour faire ses propres recherches sur la vie des tribus africaines, surtout sur leur musique et leurs langues, dont il en parle déjà deux, le kinguana et le tshilouba. Il comprend aussi le lingala, une langue véhiculaire. Mais son but principal est de collectionner des objets d’art des différentes tribus congolaises pour le commerce et la collection de sa mère, Lore Kegel. En 1953, celle-ci avait déjà effectué un voyage au Congo pour des raisons analogues. Elle pouvait donc lui donner des conseils et des adresses utiles.

Il passe plus d’une année au Kassaï et dans la région des rivières Kwilu et Kwango. Suite à une sollicitation adressée un an auparavant au Ministère des Colonies à Paris, on lui offre un contrat de deux ans comme directeur du Parc Zoologique de Brazzaville, capitale de l’Afrique-Équatoriale française. Il est non seulement chargé d'administrer le zoo, mais aussi de capturer des animaux sauvages et de les adapter à la vie en captivité. Il s’agissait pour la plupart d’anthropoïdes. Cette fonction, qui l’amène d’un bout de la colonie à l’autre, lui permet d’élargir ses connaissances ethnologiques et anthropologiques et de collectionner des objets d’art rares et intéressants. Il se procure un magnétophone portable pour enregistrer les chants et idiomes des différentes tribus. Au cours de ses voyages dans la colonie, il enregistre une centaine d’heures de chants et de musiques indigènes, complétées de nombreuses photos et de prises cinématographiques de leurs danses et cérémonies.

Avec ce matériel, il contribuait à la diversité des programmes folkloriques de la Radio de l’AEF Brazzaville, qui quotidiennement en diffusait plusieurs. En échange, on l’approvisionnait en bandes magnétiques vierges, qui étaient difficiles à obtenir sur place.

Au mois de juin 1956, il retrouve sa mère, qui effectue son deuxième voyage d’études et de collections en Afrique, accompagnée cette fois de son mari, le docteur Georg Kegel, grand connaisseur et collectionneur d’art africain.

En 1957, Madame Kegel fait enregistrer son fils comme associé dans son affaire, qui depuis porte le nom de « Kegel und Konietzko, Exotische Kunst ».

Au cours des années 1958 et 1959, Boris Kegel-Konietzko entreprend avec sa mère deux voyages de collection dans des pays d'Afrique centrale, et de l'Ouest, voyages couronnés d’un très grand succès. De retour à Hambourg, il se consacre à la gestion de la galerie et aux contacts avec des collectionneurs et des musées d’Europe. Son père, Julius Konietzko, étant décédé en 1952, son beau-père le docteur Georg–Arthur Kegel l’adopte, en 1960. Il porte depuis le nom de Boris Kegel-Konietzko.

À la fin de 1963, sa mère se retire du commerce pour se consacrer à des activités artistiques, la peinture et la poésie. Son œuvre comprend surtout des réminiscences de ses multiples voyages et aussi de nombreux poèmes lyriques.

Entre 1969 et 1999, en plus de ses activités de galeriste, il a exposé des œuvres d’art africaines dans plus de 70 salons d’art et d’antiquités à Hanovre, Cologne, Düsseldorf, Munich et Hambourg, toujours en collaboration avec sa femme, Ingeborg Kegel-Konietzko. Ces salons sont organisées par l’association des antiquaires allemands « Bundesverband des deutschen Kunst-und Antiquitätenhandels » BdKA. Il est membre de la Confédération internationale des négociants en œuvres d’art (CINOA).

Sa mère, héritière du sculpteur et dessinateur Friedrich Wield (1880–1940) était chargée de la conservation et de l’administration de son œuvre. À la mort de Lore Kegel en 1980, Boris Kegel-Konietzko a repris cette tâche.

Aujourd’hui, ses activités commerciales se réduisent aux ventes dans sa galerie, des ventes aux enchères et par internet. En plus, il fait des expertises et des estimations.

Boris Kegel–Konietzko est le père de Sascha Konietzko, fondateur et frontman de l'« Industrial-Rock-Band KMDFM » de renommée internationale.

Publications

  • Boris Konietzko - Gestickte Raffia-Plüsche vom Kongo, eine untergehende textile Kunst - Textilkunst Heft 2 - Juin 1980 - Verl. M+H Schaper - Hanovre
  • Boris Konietzko - Lieder Zentral u.West-Afrikas - Lieder der Welt Band 1 - Christian Wegner Verlag Hambourg - 1960
  • Boris Konietzko - Recherches sur les Fossés latéraux de l’Elbe soumis à l’influence des marées (Diplomarbeit 1952). Mémoires de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Série 2 Fascicule 5. 1954
  • Eugène Leloup & Boris Konietzko - Recherches biologiques sur les eaux du Bas-Escaut - Mémoires de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Numéro 132.
  • Boris Konietzko - Note sur les Oligochètes de Belgique 1. Eaux saumatres du Bas-Escaut - Mémoires de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique Tome XXIX - 1953
  • Boris Konietzko - Sur la Présence en Belgique de l’Hirudinée Trocheta subviridis Durtochet 1817 - Mémoires de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique - Tome XXVIII 66 - 1952

Liens externes


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