- Basilique du Pater Noster
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Basilique du Pater Noster
Vue extérieurePrésentation Culte Catholicisme Type Basilique Début de la construction IVe siècle Géographie Pays Territoire français de Jérusalem ( Israël) Ville Jérusalem Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Israël
modifier La Basilique du Pater Noster est une église située à Jérusalem. Elle est aussi appelée Éléona (Du Grec eliaon, qui signifie oliveraie). Son emplacement, évoqué dans Luc 11:1-4[1], et dans les Actes de Jean à Rome, Apocryphes bibliques du IIIe siècle[2], serait au-dessus de l'excavation où Jésus-Christ enseigna la prière du Notre Père[3], tradition confirmée par Arculfe[4] au VIIe siècle[5]
Le site est mentionné par Égérie vers 384 lors de son pélérinage[6], dans le Burdigalensis[7] et par Eusèbe de Césarée.
Sommaire
Construction initiale
Sur le site a tout d'abord été construite au IVe siècle une basilique liée à l'Ascension[8] par Constantin sous la direction de sa mère Hélène qui lui donna comme nom Église des Disciples[9]. Égérie nous donne dans le Peregrinatio Silviae des indications sur le Rite de l'Église de Jérusalem de l'époque en expliquant que l'archidiacre invitait d'abord les fidèles à rentrer dans l'Eleona, d'où une procession partait vers le mont des Oliviers. Après cela, on descendait à nouveau dans l'église, où les vêpres étaient chantées[10] et où étaient lus Mt:24 et Mt:25[11].
Adossé au Mont des Oliviers, le bâtiment était construit sur trois niveaux reliés par des escaliers :
- L'église, au plus haut niveau, sur un rectangle de 30 x 18,6 mètres carrés, formée d'une allée flanquée de deux rangées de colonnes. L'abside était bien entendu à l'Est face au soleil levant. Un baptistère se trouve à sa porte sud.
- Atrium: Une avant-cour à colonnades de 25 mètres de longueur, avec au centre une citerne voûtée sur piliers qui recueille l'égout des toits[12].
- Le plus bas niveau coté Ouest: Un portique sur six colonnes.
Un couvent, un monastère et une chapelle appelée l'Apostolium furent ajoutés vers 430 par Mélanie la Jeune, chapelle où elle fut inhumée avec sa mère. Au cours du VIe siècle, la crypte et l'église étaient désignées sous se nom de Matzi ou Matheteion. Treize évêques et patriarches de Jérusalem y auraient été inhumés, dont Cyrille de Jérusalem[13] et Modeste de Jérusalem.
La Grotte du Pater
Son emplacement avait été complètement oublié, et elle ne fut redécouverte qu'en 1911[14]. L'excavation qui s'enfonce dans une tombe du Ier siècle[15] se trouve sous le côté Est de l'église. Sur le fronton de l'entrée est gravée l'inscription latine: Spelunga in qua docebat Dominus apostolos in Monte Oliveti[16] qui signifie Grotte dans laquelle le Seigneur a enseigné à ses apôtres sur le mont des Oliviers. Il ne reste de l'édifice originel que quelques éléments architecturaux. Des travaux de reconnaissance non-destructifs y ont été entamés en 2008[17].
Elle est encore appelée crypte du Credo[18] ou grotte du Credo[19],[20].
Destructions
Selon Eutychius, elle fut incendiée par les Perses dirigés par Schahr-Barâz en 614[21] faisant environ un millier de victimes sur le Mont des Oliviers, d'après Stratègios. Plus tard en 638, elle fut rasée par les Arabes Musulmans de Omar ibn al-Khattâb[22]. À la fin du VIIe siècle, Adomnan d'Iona dans De Locis sanctis l'évoque comme étant toujours debout ou reconstruite.
Sous Charlemagne qui, ayant obtenu en 807[23] de Hâroun ar-Rachîd la protection des Lieux Saints pour entre autres y fonder des établissements religieux[24], des Bénédictins la relevèrent de ses ruines[25]. En 808, le Commemoratorium de Casis Dei, un recensement des monastères de Terre sainte, apprend qu'elle était desservie par trois moines et prêtre. Elle semble avoir été détruite à nouveau en 1009 par Al-Hakim bi-Amr Allah[26]. Les Croisés ayant reconquis la ville après le Siège de Jérusalem en 1099, ils construisirent un petit oratoire au milieu des ruines entre 1202[27] et 1106[28], et le Croisé Bartolf of Nangis semble la décrire dans sa chronique Gesta Francorum Iherusalem expugnantium, et son état de ruine est confirmé par Saewulf. Une église est totalement reconstruite en 1152[29] grâce à Svend Svendsson, évêque de Viborg[30], et à son frère Sveinsson Eskill, amiral du Jutland, qui furent enterrés dans l'église en 1153[31] (leurs tombes furent redécouvertes en 1869 et ils furent réinhumés dans la nouvelle église).
Cette église, décrite en 1172 par un pèlerin allemand, Théodoric, aurait été fortement endommagée pendant le siège de Jérusalem en 1187 par Saladin[32], au point d'être abandonnée. Odoric de Pordenone mentionne encore une église en 1330 et Ludolph de Sudheim (Ludolph Schilder) parle d'une chapelle en 1336[33]. Selon le pèlerin franciscain Nicolás de Poggibonsi, elle tombe en ruines en 1345, pendant la domination Mamelouk. En 1851, on en exploita les ruines pour les vendre comme pierres tombales[34].
Renaissance contemporaine
Ayant entendu un sermon du Père Poyet, patriarche latin de Jérusalem sur la désolation des Lieux Saints, la princesse Héloïse de la Tour d'Auvergne, fille de Joseph Aurèle de Bossi, partit pour Jérusalem en novembre 1856, et en dix ans, réussit à acquérir six hectares de terrain au Mont des Oliviers[35]. Elle y fit bâtir en 1868 un cloître, sur le modèle du Campo Santo de Pise, dont les plans sont attribués à Eugène Viollet-le-Duc, puis se livra à deux années de fouilles, aidée de Charles Simon Clermont-Ganneau, qui était depuis 1867 drogman-chancelier du Consulat français de Jérusalem[36], qui permirent notamment de dégager une mosaïque du Ve siècle où étaient inscrits en grec les Psaumes 121:8 et 118:20. On y a aussi retrouvé l'épitaphe de Césaire de Heisterbach[37].
Avec l'aide du Père Alphonse Ratisbonne, elle y fonda un couvent de carmélites en 1872, le Carmel du Pater[38], et en 1874, divisa le terrain entre les Pères blancs et les sœurs carmélites, et offrit le monastère à la France. Des plaques reproduisant des traductions du Pater Noster en cent-cinquante langues sont apposées sur les murs de la propriété[39],[40]. Décédée à Florence en 1889, elle fut le 22 décembre 1957, conformément à ses dernières volontés, enterrée dans le cloître[41], dans un mausolée de marbre blanc, surmonté de son effigie, que Napoléon III fit exécuter. Une urne, déposée dans une niche au-dessus du mausolée, renferme le cœur du père de la princesse.
En 1910, les fondations au-dessus de la grotte, qui s'effondra partiellement lors des fouilles, ont été retrouvées en partie sous le cloître. Le couvent a été déplacé à proximité et à la reconstruction de l'église byzantine a commencé en 1920, pour s'interrompre en 1927, sans avoir construit le toit, par manque de fonds.
Avec l'Église Sainte-Anne, le Tombeau des Rois, et l'Abbaye bénédictine d'Abou Gosh, elle fait partie des quatre territoires français de Jérusalem[42].
Elle est adjacente à l'Apostoleion qui est un des Lieux de station de la liturgie de Jérusalem[43] ainsi que de l'Imbomon.
Notes et références
- Le Premier ministre israélien annonce un programme pour préserver les lieux saints et les sites nationaux, dont deux en Cisjordanie Cette église est construite sur le site traditionnel à Jérusalem où Jésus enseigna à ses disciples la Prière du Seigneur (Luc 11:1-4) ou Notre Père (en latin Pater Noster).
- Actes de Jean (extrait). Écrits apocryphes chrétiens, La Pléiade, 1997, p. 1005-1008 97. ... je m'enfuis sur le mont des Oliviers, en pleurant à cause de ce qui était arrivé. Lorsqu'il fut suspendu le vendredi à la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre ; et mon Seigneur se tint au milieu de la grotte ...
- Pater Noster sur le site Art-sacré
- Science Catholique, revue des questions sacrées et profanes, 15 août 1894 Arculfus, de locis, ap. Itinera et descriptiones Terrae Sanctae, p. 160.
- Impressions et souvenirs. Terre Sainte par Martine Daire, 1908 Arnulphe, au VIIe siècle, rattache à ce sanctuaire le souvenir des repas du Maître avec ses disciples, et voit dans la grotte quatre tables de pierre, où Jésus et ses apôtres s'asseyaient en convives.
- Le Carmel en Terre Sainte: des origines à nos jours Silvano Giordano,Girolamo Salvatico
- Science Catholique, revue des questions sacrées et profanes, 15 août 1894 Ilin. Burdig. Tobler et Molinier, I, 18. « Ibi facta est jussu Constantini Basilica mire pulchritudinis. » Pseudo-Eucher, de locis sanctis parle des deux églises célèbres du Mont des Oliviers, l'une où le Christ enseignait ses disciples, l'autre où il quitta la terre.
- L’église du Pater Noster Elle fut construite à l'origine pour rappeler l'évènement de l'Ascension du Christ, fondamental pour les premiers chrétiens.
- blog Radio Notre Dame
- A Study of the Roman Breviary ...the archdeacon invited the people to assemble in the 'Eleona,' from whence a procession was made to the summit of the Mount of Olives. Here, psalms and antiphons were sung, the Gospel was read and the blessing given. After this, the people descended again into the 'Eleona,' where Vespers were sung...
- Textes et rites de la Liturgie Pascale dans l'ancienne Église Copte
- Jérusalem, hier et aujourd'hui. Notes de voyage Vogüé, Melchior (1829-1916 ; marquis de) 1912, page 47 Au centre de l'atrium de la basilique d'Eléona se trouve une belle citerne voûtée sur piliers, à la romaine, qui recueillait l'égout des toits et fournissait d'eau la fontaine des ablutions rituelles. Au flanc méridional de la basilique est accolé un baptistère avec bassin central, pavé en mosaïque.
- Éléona, ou l’église du Pater Il est aussi intéressant de noter que c’est dans cette église que les évêques de Jérusalem étaient ensevelis, depuis 350 environ, dont le célèbre Cyrille de Jérusalem, mort en 386.
- A princess built the church Excavations by archaeologists in 1911 found the cave exactly where she (Princess de la Tour d’Auvergne) had predicted it to be. It was partly collapsed when it was discovered.
- Church of the Pater Noster The cave itself cuts partially into a 1st century tomb and was somewhat collapsed when rediscovered in the early 1900s.
- Le fronton sur le site TravelPod
- Reconnaissances des structures en béton armé de la chapelle et de la grotte du Pater. Domaine de L’ELEONA (Mont des Oliviers, Jérusalem).Le LERM a réalisé une étude exploratoire sur site visant à reconnaitre les structures anciennes en béton surplombant la chapelle et la grotte du Pater, par auscultation par radar géophysique : Cette méthode d’investigation non destructive a permis de localiser très précisément l’étendue et l’épaisseur d’une dalle en béton armé, dans un contexte archéologique dense où toutes autres formes de reconnaissances étaient proscrites.
- Nouveau guide de Terre Sainte, Père Barnabé Meistermann, Missionnaire Apostolique, Paris, Alphonse Picard et Fils, éditeurs, 1907 En traversant la grande cour située à droite du cloitre, on rencontre à gauche, près de la porte de sortie, une ancienne citerne transformée depuis peu en oratoire sous le nom de Crypte du Credo.
- Revue de l'Orient Chrétien Recueil trimestriel, Cinquième année, Paris, Librairie A.Picard et Fils, 1900Quant à l'histoire de la grotte du Credo, seul vestige apparent de la basilique constantinienne de l'Ascension, je renvoie à la savante et lumineuse dissertation du P. Léon Cré, des Missions africaines (La crypte du Credo au mont des Oliviers dans La Terre Sainte, 1897, p. 105,209,226, 241 et 257)
- Le Palais de Caïphe et le nouveau jardin Saint-Pierre des Pères Assomptionnistes du Mont Sion, par le P. Urbain Coppens, A. Picard et fils (Paris)-1904 Dans une propriété des Pères Blancs, sur la même montagne, se trouve une petite piscine oblongue, une espèce de citerne, où, d'après Quaresmius, s'éleva jadis une chapelle dédiée à l'évangéliste saint Marc. Or, le R. P. Cré prétend que cette citerne est le saint Cénacle habituel du Christ, la grotte où il instruisit ses apôtres et prédit la fin du monde, la retraite où il passa généralement la nuit avec ses disciples, la crypte de la basilique Eléona, le lieu où les apôtres composèrent le Credo, d'où elle porte aujourd'hui le titre de Crypte du Credo (La Crypte du Credo. Comment on vient de trouver le grand sanctuaire chrétien construit au mont des Oliviers au IV siècle, ap. Œuvres d'Orient, Paris, 1897)
- The Churches of the Crusader Kingdom of Jerusalem: The city of Jerusalem Denys Pringle
- L'entrée triomphale à Jérusalem
- Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem Au début, le chef musulman de Jérusalem toléraient les fondations chrétiennes et les pèlerins, reconnaissant officiellement, en 807, le nouvel Empereur d'Occident, Charlemagne, en sa qualité de protecteur des chrétiens.
- Encyclopedia of the Middle Ages, Volume 1, André Vauchez,Richard Barrie Dobson,Michael Lapidge Charlemagne obtained from Hâroun ar-Rachîd ... a right of protection over the Latin establishments of Palestine ... Several establishments were founded at this time - an abbey at the mount of Olives
- Souvenirs d'un voyage en Palestine, 2 mai-12 juin 1903, Élisabeth de Boutiny Chosroès la rasa impitoyablement, mais, sous Charlemagne, des Bénédictins la relevèrent de ses ruines que les Croisés eurent plus tard à réparer de nouveau.
- Carmel of The Pater
- [La topographie légendaire des Évangiles en Terre Sainte, Maurice Halbwachs, 1941]
- Glossaire topographique de Jérusalem (Nouveau Testament)
- The Churches of the Crusader Kingdom of Jerusalem: The city of Jerusalem Denys Pringle
- Svend Svendsson, Bishop in Viborg
- Family of Ulf "Galicienfari" Svend (-Jerusalem 30 Mar [1153], bur Jerusalem, Pater Noster Church, Mount of Olives). Bishop of Viborg [1132]
- Church of Pater Noster
- The Churches of the Crusader Kingdom of Jerusalem: The city of Jerusalem Denys Pringle
- Dictionaire des antiquites bibliques, Félicien de Saulcy, 1859 : Des débris de corniches, des chapiteaux corinthiens et des fûts de colonnes ornés de moulures évidemment romaines, ne laissent pas de doute sur l'origine de ce monument ruiné. Ses débris sont charriés à grand-peine, du point où ils ont été déterrés, vers le fond de la vallée de Josaphat, où ils sont vendus aux Juifs, pour être dépecés par eux et devenir des pierres tumulaires à ajouter à l'innombrable quantité de pierres de ce genre, qui tapissent tout le flanc de la vallée, depuis le tombeau d'Absalom jusqu'au village de Siloam.
- Le Carmel en Terre Sainte: des origines à nos jours, Silvano Giordano, Girolamo Salvatico, 1995
- Clermont-Ganneau, Charles
- Who was a Christian in the Holy Land? His epitaph was discovered in the ruins of the Church of the Eleona on the Mount of Olives (see Revue Eleona, 1975, Octobre, p. 8)
- Les Carmélites de Terre Sainte La fondation des monastères des Carmélites en Terre Sainte date de la fin du XIXème siècle.
- La République française est la seule puissance étrangère à posséder des biens dans Jérusalem.
- Le Carmel du Pater Des milliers de pèlerins provenant de tous les pays et de toutes les confessions viennent visiter la "Grotte mystique" des enseignements eschatologiques du Christ pour prier le Pater dans différentes langues, inscrites sur les murs du Sanctuaire et du cloître, qui sont approximativement au nombre de 150.
- List of Christians in the Holy Land
- L’Eléona
- ...the 'Church of the Apostles' (Apostoleion), which was probably adjacent to the Church of the Eleona on the Mount of Olives.
Catégories :- Basilique
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