- Bande Noire (Charleroi)
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La bande Noire était une organisation criminelle qui a sévi dans la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse en Belgique au XIXe siècle.
Sommaire
Les méfaits de la bande Noire
La bande Noire était une bande de truands qui semait la terreur dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, la région de Charleroi et de Namur au XIXe siècle, leurs crimes étaient sanglants. Le nom de la bande Noire venait du fait que les brigands se barbouillaient le visage avec du charbon (ou du cirage). Ils perpétrèrent une cinquantaine de vols connus dont certains se soldèrent par le décès de leurs victimes. Les vols étaient préparés avec minutie : repérage, langage codé, etc... et les victimes étaient très souvent des personnes âgées. Après chaque opération, les voleurs reprenaient leurs activités normales. Pour brouiller les pistes, les brigands se faisait régulièrement passer pour des flamands (ce détail eu son importance dans le procès de Pieter Goethals et Jan Coucke).
Liste non exhaustive des méfaits perpétrés par la bande noire
- Un vol de victuailles, la nuit du 17 au 18 mars 1855 à Tourinnes-Saint-Lambert.
- Le vol d’une montre en or et de 4 000 florins de Brabant, la nuit du 11 au 12 mai 1856 à Waret-la-Chaussée.
- Un vol de victuailles, la nuit du 14 au 15 mai 1856 à Mellery.
- Le vol de 12 600 francs le 5 octobre 1856 à Montignies-sur-Sambre. Les victimes furent grièvement blessées.
- Un vol de vêtements, le 30 juin 1857 à Orbais.
- Un vol d’argent chez les frères Hannecart, réputés très riches, la nuit du 15 au 16 septembre 1857 à Erpion.
- Des cambriolages, la nuit du 2 au 3 novembre 1857 à Gerpinnes et le 8 novembre 1857 à Wanfercée-Baulet.
- Un vol d’argent et de titres, la nuit du 15 au 16 janvier 1858 à Corroy-le-Château où les brigands manquèrent de se faire prendre.
- Un vol, la nuit du 23 au 24 mai 1858, à Émines.
- Un vol d’argent la nuit du 30 au 31 mai 1858 à Silenrieux.
- Un vol d’argent le 22 août 1858 à Castillon.
- Un vol, le 10 octobre 1858 à Wanfercée-Baulet.
- Un vol d’argent et de vêtements, la nuit du 24 au 25 décembre 1858 à Silenrieux.
- Un vol, la nuit du 27 au 28 décembre 1858, dans une ferme de Gilly.
- Un cambriolage, la nuit du 16 au 17 janvier 1859, à Baisy-Thy.
- Un vol, la nuit du 2 au 3 mars 1859, à Malèves-Sainte-Marie-Wastines.
- Des cambriolages, la nuit du 6 au 7 mars 1859 à Courcelles et à Roux.
- Un petit larcin, la nuit du 24 au 25 avril 1859 à Renlies.
- Le vol de 1500 francs, le 10 août 1859 à Bilande-sous-Wavre.
- Le vol de 700 francs, la nuit du 30 au 31 octobre 1859 à Obaix.
- Un vol, la nuit du 29 au 30 décembre 1859 à Hanzinelle.
- Un vol de vêtements et de victuailles, le 3 juin 1860 à Vodecée.
- Trois vols, la nuit du 7 au 8 juin 1860 à Walhain-Saint-Paul.
- Le détroussement d’un vieillard, la nuit du 10 au 11 juillet 1860 à Jemelle.
- Un vol, la nuit du 12 au 13 octobre 1860 à Wanfercée-Baulet.
- Le vol de 800 francs, la nuit du 4 au 5 août 1860 à Villers-le-Gambon.
- Un vol de porcs, la nuit du 5 au 6 novembre 1860 à Ligny.
- Un vol de vivres et de vêtements, le 4 décembre 1860 à Cerfontaine.
- Un vol d’argent, le 25 décembre 1860 à Tamines.
- Un vol suivi d’une agression, la nuit du 1 au 2 février 1861 à Aiseau.
- Deux cambriolages, la nuit du 11 au 12 février à Jamagne et à Chaumont.
- Un vol et agression, la nuit du 12 au 13 mars 1861 à Jauche.
- Un vol, la nuit du 25 au 26 mars 1861 à Chastre-Villeroux-Blanmont.
- Un vol, la nuit du 2 au 3 avril 1861 à Hanzinne.
On dénombra aussi des agressions et vols manqués.
Les méfaits les plus graves
L’assassinat de Maximilien Quairiat à Temploux
- La nuit du 3 au 4 septembre 1855, deux sexagénaires, les époux Quairiat furent réveillés par un cambriolage. Surpris, l’un des membre de la bande noire tira sur Maximilien Quairiat qui décéda 10 jours plus tard de ses blessures.
L'agression du docteur Hannoteau à Gilly
Une nuit en 1861, trois membres de la bande noire tentèrent de cambrioler le docteur Hanoteau (ancien bourgmestre de Gilly) mais celui-ci se défendit malgré ses 66 ans, aidé par ses domestiques. Le docteur lutta mais fut violemment agressé par les bandits qui durent fuir, des coups de feu furent tirés sans blesser personne. Le docteur perdit un œil suite à cette agression.
Le crime de Gozée
Peu de temps après, à Gozée, des truands agressèrent une dame de 62 ans, lui cassèrent volontairement le bras et la brutalisèrent. Elle décéda quelques jours plus tard de ses blessures. Léopold Ravet fut dénoncé par Félicité Hubert, une de ses maîtresses. Il avouera avoir participé à un vol à Villers-le-Gambon, c'est le point de départ à une vague d'arrestation qui s'étendit jusqu'au namurois et même en France durant laquelle toute la bande Noire fut appréhendée.
Le crime de Couillet
Le fameux crime de Couillet était un cambriolage qui aboutit au décès d'une vieille dame, la veuve Dubois (née Scholastique Dussart). Les voleurs furent particulièrement violents pour faire avouer l’endroit où la veuve cachait son argent. Ils lui assénèrent notamment un violent coup de pioche qui lui détruisit complètement l’omoplate, elle mourut quatre jours plus tard des suites d’une gangrène, le butin s'élevant à 600 francs. Ce fut suite à l'envoi d'une lettre anonyme au parquet de Charleroi dénonçant les auteurs du crime qu'après enquête et interrogatoires l'on inculpa Coucke et Goethals, ainsi que deux autres complices de la bande. Goethals et Coucke étaient flamands, ils furent néanmoins jugés en français, une langue qu'ils ne maîtrisaient pas bien. Ils furent exécutés le 17 novembre 1860 sur la grand-place de la Ville Haute de Charleroi.
Le procès
Les deux principaux protagonistes étaient Jean-Baptiste Boucher, 44 ans, colporteur de Sombreffe et Auguste Leclercq, 33 ans, marchand de volaille de Wanfercée-Baulet. Les autres membres principaux de la bande étaient Philippe Boucher (frère de Jean-Baptiste), Joseph et Alexandre Leclercq (frères d'Auguste), Marie-Joseph Leclercq (sœur d'Auguste), Xavier et Francois Hubinon, Pierre Vanderavo et François Arvisius. Les autres inculpés étaient des complices utilisés ponctuellement en fonction des délits. En dehors de leurs cambriolages, tous gagnaient leur vie honnêtement. Ce furent finalement douze personnes qui furent jugées, devant la cour d'assises du Hainaut à Mons, pour plus de cinquante méfaits et trois meurtres, 139 personnes vinrent témoigner. Le procès se déroula du 23 décembre 1861 au 9 janvier 1862 dans une atmosphère très tendue. Durant toute sa durée, de nombreuses bousculades tournèrent presque à l'émeute.
Condamnations
Au final, trois personnes furent acquittées et neuf membres de la Bande noire furent reconnus coupables et condamnés à mort. Le 29 mars 1862, sur la place de la Ville Haute de Charleroi, plus de 15.000 personnes assistèrent à l'exécution par la guillotine de Auguste Leclercq et Jean-Baptiste Boucher. Les sept autres condamnés furent graciés par le roi Léopold Ier, leurs peines de mort furent commuées en travaux forcés à perpétuité.
La polémique
Durant le procès de la bande Noire, Léopold Ravet affirma avoir participé au crime de Couillet, minimisant sa participation et accusant François Hubinon, Auguste et Joseph Leclercq d'avoir perpétré le cambriolage et par là même le meurtre de la veuve Dubois. Ravet se contredit à plusieurs reprises ce qui fit dire au procureur général, Charles-Victor De Bavay, que ce n'était qu'une tactique pour s'attirer les bonnes grâces de la justice. Bien que fort peu probables, vu le nombre de preuves les accablant, ces déclarations remirent le procès des deux Flamands au-devant de l'actualité et laissèrent planer le doute d'une possible erreur judiciaire, un an plus tôt.
Liens externes
- Grands Dossiers Criminels en Belgique
- Les derniers guillotinés victimes d'erreurs judiciaires?, dans La Dernière Heure du 31 août 2001.
Bibliographie
- Emmanuel Laurent - La Bande noire de l’entre-Sambre-et-Meuse Coecke et Goethals étaient-ils innocents ? – Print Express Bruxelles.
Catégories :- Histoire de Charleroi
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