- La bande Noire (Charleroi)
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La bande Noire (Charleroi)
La bande Noire était une organisation criminelle qui a sévit dans la région de Charleroi au 19ème siècle.
Sommaire
Les méfaits de la bande Noire
La bande Noire était une bande de truands qui semait la terreur dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, la région de Charleroi et de Namur au 19ème siècle, leurs crimes étaient sanglants. Le nom de la bande Noire venait du fait que les brigands se barbouillaient le visage avec du charbon. Ils perpétrèrent une cinquantaine de vols connus dont certains se soldèrent par le décès de leurs victimes. Les vols étaient préparés avec minutie : repérage, langage codé, etc... Après chaque opération, les voleurs reprenaient leurs activités normales.
Le crime de Couillet
Le fameux crime de Couillet était un cambriolage qui aboutit au décès d'une vieille dame, la veuve Dubois (née Scholastique Dussart). Les voleurs furent particulièrement violents pour faire avouer l’endroit où la veuve cachait son argent. Ils lui assénèrent notamment un violent coup de pioche qui lui détruisit complètement l’omoplate, elle mourût quatre jours plus tard des suites d’une gangrène, le butin s'élevant à 600 francs. Ce fut suite à l'envoi d'une lettre anonyme au parquet de Charleroi dénonçant les auteurs du crime qu'après enquête et interrogatoires l'on inculpa Pieter Goethals et Jan Coucke, ainsi que deux autres complices de la bande. Goethals et Coucke étaient flamands, ils furent néanmoins jugés en français, une langue qu'ils ne maîtrisaient pas bien. Ils furent exécutés le 17 novembre 1860 sur la grand-place de la Ville Haute de Charleroi.
Les méfaits continuèrent
Une nuit en 1861, trois membres de la bande noire tentèrent de cambrioler le docteur Hanoteau (ancien Bourgmestre de Gilly) mais celui-ci se défendit malgré ses 66 ans, aidé par ses domestiques. Les bandits durent fuir, des coups de feux furent tirés sans blesser personne. Peu de temps après, à Gozée, des truands agressèrent une dame de 62 ans, lui cassèrent volontairement le bras et la brutalisèrent. Elle décéda quelques jours plus tard de ses blessures. Léopold Ravet fut dénoncé par, Félicité Hubert, une de ses maîtresses. Il avouera avoir participé à un vol à Villers-le-Gambon, c'est le point de départ à une vague d'arrestation qui s'étendit jusqu'au namurois et même en France durant laquelle toute la bande Noire fut appréhendée.
Le procès
Les deux principaux protagonistes étaient Jean-Baptiste Boucher, 44 ans, colporteur de Sombreffe et Auguste Leclercq, 33 ans, marchand de volaille de Wanfercée-Baulet. Les autres membres principaux de la bande étaient Philippe Boucher (frère de Jean-Baptiste), Joseph et Alexandre Leclercq (frères d'Auguste), Marie-Joseph Leclercq (sœur d'Auguste), Xavier et Francois Hubinon, Pierre Vanderavo et François Arvisius. Les autres inculpés étaient des complices utilisés ponctuellement en fonctions des délits. En dehors de leurs cambriolages, tous gagnaient leurs vies honnêtement. Ce fut finalement douze personnes qui furent jugées, devant la cour d'assises du Hainaut à Mons, pour plus de cinquante méfaits et trois meurtres, 130 personnes vinrent témoigner. Durant tout le procès, de nombreuses bousculades tournèrent presque à l'émeute, celui-ci se déroula dans une atmosphère très tendue.
Condamnations
Au final, trois personnes furent acquittées et neuf membres de la Bande noire furent reconnus coupables et condamnés à mort. Le 29 mars 1862, sur la place de la Ville Haute de Charleroi, plus de 15.000 personnes assistèrent à l'exécution par la guillotine de Auguste Leclercq et Jean-Baptiste Boucher. Les sept autres condamnés furent graciés par le roi Léopold Ier, leurs peines de mort furent commuées en travaux forcés à perpétuité.
La polémique
Durant le procès de la bande Noire, Léopold Ravet affirma avoir participé au crime de Couillet, minimisant sa participation et accusant François Hubinon, Auguste et Joseph Leclercq d'avoir perpétré le cambriolage et par là même le meurtre de la veuve Dubois. Ravet se contredit à plusieurs reprises ce qui fit dire au procureur général, Charles-Victor de Bavay, que ce n'était qu'une tactique pour s'attirer les bonnes grâces de la justice. Bien que fort peu probables, ces déclarations remirent le procès des deux flamands au devant de l'actualité et laissèrent planer le doute d'une possible erreur judiciaire, un an plus tôt.
Liens externes
- Grands Dossiers Criminels en Belgique
- Les derniers guillotinés victimes d'erreurs judiciaires?, dans La Dernière Heure du 31 août 2001.
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