- Babatha
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Document d'enregistrement de l'acquisition de quatre palmeraies par Babatha
Babatha bat Shimon (en araméen בבתא, en grec Βαβαθα) est une femme juive qui vivait dans la région d'Ein Gedi à l'époque du Second Temple au début du IIe siècle. C'était une femme aisée qui possédait des terres et qui est probablement morte lors de la révolte de Bar Kokhba après avoir trouvé refuge dans une grotte. Bien qu'elle n'ait pas été un personnage historique d'importance, les archives qu'elle a laissées dans la grotte constituent une source importante pour reconstituer la vie quotidienne, économique et juridique à cette époque. Elles décrivent la vie d'une femme juive de la classe moyenne dotée d'une certaine indépendance. Les archives de Babatha ont été découvertes par une équipe sous la direction de l'archéologue israélien Yigaël Yadin en 1960 dans la Grotte aux lettres du Nahal Hever.
Sommaire
Biographie de Babatha
Babatha est née autour de 104. Elle est l'ainée, ou la seule fille, de Shimon et Myriam, un couple aisé vivant dans le village de Mahoza, à proximité de la ville de Tzoar, sur la rive sud est de la Mer morte. Le village, peuplé d'une population mixte de juifs et de nabatéens, appartenait alors au royaume nabatéen. En 106, avec l'invasion du royaume par les Romains, le village est intégré à la province romaine d'Arabie. Le nom de Babatha est semble-t-il la forme féminine du nom Baba (בבא) dont la signification est porte en araméen. A la mort de ses parents, Babatha hérite d'une plantation de palmiers à Tzoar.
Malgré son statut, Babatha ne savait pas écrire, ses affaires étaient conduites avec l'aide d'un greffier.
Babatha s'est mariée et a été veuve deux fois. Son premier mari était Yeshoua ben Yehosef (Josué ben Joseph), avec qui elle a eu un fils appelé lui aussi Yeshoua. A la mort de son mari, elle entame une procédure judiciaire contre la famille de son mari à propos de la garde de son fils Yeshoua, de l'insuffisance des sommes pour sa subsistance et de sa part à elle dans l'héritage.
Son deuxième mari s'appelait Yehoudah (Judas) ben Eleazar connu comme Khtousion et lui servait d'administrateur. Yehoudah était riche propriétaire de plantations à Ein Gedi. Il avait une deuxième épouse, Myriam ben Beian, avec qui il avait une fille nommée Shlomtzion (Salomé). Il semble que Babatha soit partie s'installer à Ein Gedi.
Yehoudah tombe malade et meurt en 130 sans avoir eu d'enfant avec Babatha. Ses palmeraies d'Ein Gedi reviennent à Babatha en vertu de leur contrat de mariage comme garantie face aux dettes contractées par son mari.
Lors de la révolte de Bar Kokhba en 135, des unités romaines sont envoyées pour détruire les villages juifs de la vallée de la Mer morte. Une partie des habitants d'Ein Guedi s'enfuit et se cache dans les grottes du Nahal Hever. Babatha s'enfuit semble-t-il avec son fils Yeshoua, l'autre femme de son mari Myriam, qui était aussi la sœur de Yehonathan (Jonathan) ben Beian, l'un des chefs des insurgés à Ein Guedi, et la fille de Myriam, Shlomtzion. Elle emmena avec elle ses documents, des clefs, des objets de valeurs et des accessoires de maquillage. Ils sont restés dans la grotte dite Grotte aux lettres dans laquelle on a retrouvé les lettres de Bar Kokhba. Ils avaient été enfouis dans la grotte. Les soldats romains installèrent un camp au dessus de la falaise, bloquant l'accès de la grotte. Tous les habitants de la grotte moururent semble-t-il de faim et de soif, et nul ne revient récupérer les objets enterrés.
Les os de Babatha figurent probablement parmi les vingt squelettes retrouvés dans la grotte. Les ossements ont été stockés par l'autorité des antiquités d'Israël, puis enterrés dans les tombes des rebelles du Nahal Hever par le grand-rabbin Shlomo Goren lors d'une cérémonie officielle en 1981.
La découverte archéologique
Ces archives ont été découpvertes en 1960 par Yigaël Yadin dans la Grotte aux lettres. Elles comptent 35 documents juridiques en araméen, en nabatéen et en grec ancien, classés par sujets et enveloppés dans un sac de cuir qui était placé dans un panier d'osier. Le panier était caché dans une fente profonde de la grotte qui avait ensuite été obstruée. Parmi les documents figuraient des actes de vente, des contrats de fermage, les contrats de mariage de Babatha et de Shlomtzion bat Yehoudah, les accords concernant la tutelle de Yeshoua, le fils de Babatha, et les droits sur l'utilisation de l'eau pour les terrains irrigués. Une partie des documents figurent en deux exemplaires ou aussi avec une traduction en grec. La situation d'indépendance financière de Babatha apparait dans le fait qu'elle ait accordé un prêt à son mari.
Dans le panier où les archéologues ont trouvés les documents, on a aussi trouvé des objets tels que des clefs, un miroir en cuivre, des sandales, une boite à bijoux en métal poli et un flacon de parfum de baumier. Des assiettes et des bols provenant d'Alexandrie ont aussi été trouvés dans la grotte.
Babatha dans la culture
Une pièce de théâtre sur la vie de Babatha a été écrite par Miriam Kini et présentée au théâtre Habima de Tel-Aviv avec l'actrice Yona Elian.
La poétesse israélienne Esther Raab a écrit un poème sur sa vie.
Le zoologue Giora Ilany a donné les noms de Babatha et de ses proches (Shlomtzion, Khtousion) à plusieurs panthères du désert (Panthera pardus nimr).
Liens externes
- Objets en verre de la grotte aux lettres sur le site du Musée d'Israël
Sources
- (he) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en hébreu intitulé « בבתא » (voir la liste des auteurs)
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