Antoine Madelin

Antoine Madelin

Antoine Madelin, né le 20 janvier 1903 à Châteauroux (Indre), mort le 19 janvier 1989 à Paris, est un militaire et résistant français, issu d’une famille qui donna de nombreux magistrats et officiers supérieurs.

Sommaire

Sa famille

Il est le fils de René Madelin, général de division, et de Jeanne de Sainte Marie. C’est également le neveu de Louis Madelin de l’Académie française.

Après avoir été élève à Saint-Cyr en 1922-24 (promotion Metz et Strasbourg), il est officier des tirailleurs marocains, il épouse en 1929 Nicole Magon de La Villehuchet, issue d'une ancienne famille d'armateurs malouins.

Le Maroc -la Guerre de 39-40

Sous Lieutenant pendant la guerre du Rif il est blessé grièvement au bras droit et reçoit la Légion d’honneur.

En 1931, il est capitaine au 117e régiment d’infanterie basé au camp d’Auvours près du Mans. Reçu en 1939 à l’École de Guerre, il est ensuite nommé sur la ligne Maginot au moment de la déclaration de guerre.

Au moment de l’armistice, il est fait prisonnier par les allemands et tente de s’évader à plusieurs reprises. Rapatrié en France le 11 avril 1943 pour raison sanitaire, il cherche à rejoindre l’armée d’Afrique du Nord et prend contact avec son cousin Henri Zeller, en poste à Vichy mais très engagé dans la Résistance. Henri Zeller le rattache au commandant Masson (qui se trouve être son ancien camarade de promotion) au Ministère de la Guerre.

La Résistance

Après une mission de renseignement à Saint-Malo confiée par l’armée, le commandant Masson demande à Antoine Madelin d’examiner les possibilités de recruter en Touraine des groupes de résistance et de rechercher le chef qui pourrait prendre la direction d’un tel mouvement. Sur l’insistance du commandant Masson, Antoine Madelin qui désire toujours rejoindre l’Afrique du Nord pour se battre, accepte de prendre cette responsabilité. Il rencontre en aout 1943 Chambarran (alias le commandant Cogny), commandant de la Zone Nord.

On demande au capitaine Madelin d’organiser la résistance en Touraine, Anjou, maine (TAM), dans le cadre plus général de l’ORA (Organisation de résistance de l'armée, Armée Secrète) et en liaison avec Londres.

Aux derniers jours de 1943, le commandant puis lieutenant colonel Madelin, alias René Château, commande quatre départements : Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe. Il possède d’autres noms de guerre : Nicolas, Méneval, Demones et est doublé par le capitaine puis commandant de Nadaillac, alias Simon.

Il constitue trois groupes : les groupes de réserve, les groupes actifs et les groupes territoriaux Le lieutenant colonel Madelin et le commandant de Nadaillac sont arrêtés le 14 juin 1944 de très bonne heure par la Gestapo. Le 16 juin Antoine Madelin est transféré à la prison d’Angers et mis au secret.

200 prisonniers sont emmenés en train dans la nuit du 20 au 21 juillet vers une destination inconnue. Les SS qui les gardent commencent par leur dire que pas un seul ne reverra la France. Le train passe par Sarreguemines, Homburg, Erfurt, Weimar et s’arrête à Buchenwald le 21 vers midi. Le camp est surchargé et les détenus sont employés à des travaux de terrassement et de déblaiement.

Le 13 septembre le lieutenant colonel Madelin est envoyé à Staßfurt dans une mine de sel transformée en mine souterraine. Il travaille d’abord à l’extérieur puis pousse des wagonnets, il est ensuite utilisé comme aide maçon et aide électricien. À partir de décembre 1944 les décès se multiplient, au mois d’avril on enregistre 98 morts, décédés officiellement de congestion ou de dysenterie, en réalité plus de faim ou d’épuisement, quelques-uns tués à coup de bâton.

Le 11 avril 1945 devant l’avance américaine, le commando est évacué précipitamment, les malades, les trainards sont jetés à terre à coup de bâton puis abattus d’un coup de feu. Le 6 mai le détachement est compté pour la dernière fois. Il reste 194 survivants sur les 400 français qui ont quitté Stassfurt le 11 avril. Le 8 mai 1945 à Anaberg, c’est la panique et les SS fuient en abandonnant le détachement qui se disperse.

Antoine Madelin finit par atteindre un camp de travailleurs du STO. Il est recueilli et conduit dans un autre camp plus grand rassemblant des français, des belges, des tchèques, des hollandais.. Il est ensuite rapatrié en France et arrive en héros à l’hôtel Lutétia, à Paris.

Ses décorations

Sources

  • Généalogie de la famille Haentjens (p. 178 : une grande figure de la Résistance, le colonel Madelin), 1999.
  • Antoine Madelin (1903-1989) résitant et déporté, VPF
  • "L'ORA, la résistance de l'armée" Colonel A. de Dainville (éd Lavauzelle, 1974)

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Antoine Madelin de Wikipédia en français (auteurs)

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