- Antilocapra americana
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Antilocapra americana Antilocapra americana Classification Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Infra-classe Eutheria Ordre Artiodactyla Famille Antilocapridae
Gray, 1866Genre Antilocapra
Ord, 1818Nom binominal Antilocapra americana
(Ord, 1815)Statut de conservation UICN :
Statut CITES : Annexe I ,
Révision du 11/06/92Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsAntilocapra americana est la seule espèce du genre Antilocapra, et également la seule représentante actuelle de la famille des antilocapridés (Antilocapridae). Il est appelé Antilope d'Amérique[1] ou Antilocapre[2] en français ou appelé également pronghorn en anglais. Ce mammifère vit à l'ouest de l'Amérique du Nord, dans des milieux très divers. C'est la seule espèce d'ongulé nord-américaine endémique.
Sommaire
Description
Antilocapra americana a une hauteur au garrot comprise entre 0,81 et 1,04 mètre[3]. Avec la tête, il mesure généralement entre un mètre et 1,50 mètre[3]. Sa longueur totale atteint en moyenne 141 cm. Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles. Le pronghorn mâle pèse entre 42 et 59 kg, la femelle entre 41 et 50 kg[4]
Le mammifère possède un pelage à dominante fauve. Cette couleur lui permet de se camoufler dans les hautes herbes de la prairie américaine. Sa peau est couverte de poils drus cuivrés à bruns-rouges sur le dessus. Le ventre, l'intérieur des membres, une zone rectangulaire entre les épaules et les hanches, l'écusson, le croissant sur la gorge et la croupe sont blancs[3]. Le cou porte une courte crinière noire et deux bandes blanches sur la partie inférieure. Le mâle a un masque noir et des tâches noires sur le cou, ses cornes dépassent le bout de ses oreilles ; la femelle ne possède pas ces marques noires. La queue du pronghorn mesure entre 7,5 et 17,8 cm[3].
Antilocapra americana a un corps mince avec de longues pattes très fines, lui permettant de courir à 86,5 km/h. Les sabots pointus sont fendus et garnis de coussinets pour amortir le choc des foulées atteignant huit mètres en pleine course. les deux sexes ont des cornes noires qui tombent et repoussent chaque année.
Antilocapra americana se distingue des cervidés par ses cornes pointues et fourchues, de couleur noire. Elles sont constituées d'un cœur permanent en os recouvert d’une gaine de kératine qui tombe chaque année. Contrairement aux antilopes, ces cornes ne sont pas creuses. La longueur de celles-ci varie de 33 à 38 cm pour le mâle, et de 7 à 13 cm pour la femelle[5].
Les yeux des antilopes sont particulièrement grands et placés sur les côtés au crâne, de sorte que leur vision est panoramique. Cela permet à l'animal de détecter un mouvement à plusieurs kilomètres de distance et de voir arriver ses prédateurs. Les mâles ont un masque facial noir et deux taches noires entre les oreilles, qui servent lors de la parade sexuelle et des démonstrations de supériorité hiérarchique. Les mâles ont neuf glandes sous-cutanées (deux sous les oreilles, deux à la croupe, quatre entre les orteils et une sous la queue) et les femelles six (deux à la croupe et quatre entre les orteils), produisant une odeur en cas de danger. L'odeur dégagée par les glandes subauriculaires servent à marquer le territoire pendant la parade sexuelle.
Distribution et habitat
L'antilope est une espèce endémique de l'Amérique du Nord. À l'époque précolombienne, il était très courant de la Saskatchewan au centre du Mexique. On estime à 35 millions le nombre d'individus avant l'arrivée des Blancs[3]. Aujourd'hui, les 500 000 pronghorns vivent du sud de l’Alberta et de la Saskatchewan au Canada, à Hidalgo en Basse-Californie et à l'ouest du Sonora au Mexique, en passant par l’ouest des États-Unis[3].
Il occupe des milieux naturels très variés : plaines, prairies, milieux semi-désertiques et en montagne, jusqu'à 3300 mètres d'altitude[6],[3]. On le trouve plus rarement dans les bois clairs de conifères. Aux États-Unis, on le rencontre dans le Grand Bassin, les Montagnes Rocheuses, le plateau de la Columbia, le bassin du Wyoming et du Missouri, le plateau du Colorado, les Hautes et les Grandes Plaines[7].
Comportement
En hiver, Antilocapra americana est grégaire et se déplace en troupeaux qui peuvent parcourir entre 3,2 et 9,7 km par jour[3]. Ces troupeaux comportent parfois jusqu'à 1 000 individus[3]. Ils se séparent en été en groupes sexués plus restreints. En cas de danger, le pronghorn prévient ses congénères en hérissant la crinière située derrière le cou ainsi que les poils blancs de la croupe. Il peut également avertir d'une menace en secrétant une odeur grâce à ses glandes[4].
Antilocapra americana est un animal véloce à la course rapide. S'il ne saute pas, il peut néanmoins courir à 86 km/h sur de courtes distances : il est l'animal le plus rapide du continent américain[3],[6].
Certaines migrent sur des centaines de kilomètres à travers les Grandes Plaines, depuis le centre-nord du Montana jusque dans le sud du Saskatchewan et de l'Alberta.
Alimentation
Le régime alimentaire d’Antilocapra americana varie selon la flore locale, mais les plantes le plus souvent consommées sont les plantes basses (autres que les graminées), les arbustes, les herbes et d'autres plantes (cactus, cultures, ...). Les plantes basses sont broutées du printemps à la fin de l'automne et sont essentielles pour la reproduction. Les arbustes, consommés toute l'année, le sont davantage en hiver. Les herbes sont consommées au printemps, et les autres aliments ont un intérêt variant selon les régions. La présence de feuilles charnues est un critère important décidant du choix de la nourriture, de l'emplacement et de l'attrait des territoires, de la durée des migrations et de la reproduction. Les dents d’Antilocapra americana sont conçues pour un broutement sélectif, et elles croissent continuellement pour compenser l'usure et fournir une surface unie pouvant broyer les végétaux les plus coriaces.
Reproduction
Les mâles comme les femelles atteignent la maturité sexuelle à 15 ou 16 mois[3]. Le Antilocapra americana est polygame et rassemble un harem de 2 à 15 femelles[5]. Seuls les mâles dominants s'accouplent, ce qui retarde ainsi le premier accouplement d'un mâle à l'âge de 5 ans. Les mâles marquent et défendent un territoire de début mars jusqu'à la fin du rut de 0,23 à 4,34 km², les domaines vitaux des femelles pouvant atteindre 6,35 à 10,5 km². Les jeunes mâles disposent de territoires périphériques, où le fourrage est moins bon. Le pronghorn est, avec le chevreuil, le seul ongulé territorial des latitudes septentrionales. Les femelles s'accouplent plus souvent avec les mâles des meilleurs territoires (c'est-à-dire, où le fourrage est de meilleure qualité et le sol plus riche), qui sont par conséquent dominants, et elles peuvent retourner toute leur vie s'accoupler sur le même territoire. 30 à 40 % des accouplements peuvent ainsi avoir lieu sur le ou les meilleurs territoires d'une région donnée. Un mâle dominant, qui peut conserver son domaine pendant 4 à 5 ans, peut ainsi être le géniteur de 15 à 30 % des faons nés une même année, et jusqu'à 50 % des mâles d'une classe d'âge donnée peuvent n'avoir jamais aucune descendance. Le rut se déroule de fin août à début octobre dans les régions du nord[3] et ne dure que deux à trois semaines.
La gestation dure en moyenne 252 jours[3]. Les jumeaux sont fréquents sur les bons territoires et les femelles ont de quatre à sept ovules. Ainsi, quatre œufs peuvent être fécondés en même temps, et dans ce cas, le sommet de l'embryon se trouvant dans les compartiment supérieur de la matrice à deux poches se développe et perce la membrane fœtale de l'embryon inférieur, le tuant à l'intérieur de l'utérus. Généralement, la portée compte donc un à deux individus.
Les mères mettent bas entre avril et juin[5], et les faons nouveau-nés peuvent peser jusqu'à 3,9 kg sur les bons territoires. Dès l'âge de deux jours, le faon court plus vite qu'un cheval, mais il manque d'endurance pour suivre une harde en pleine vitesse. Il se cache donc dans le feuillage pendant 21 à 26 jours. Les faons ne sont en contact avec leur mère que 20 à 25 minutes par jour pour l'allaitement, pour éviter d'attirer l'attention des prédateurs. Plus vieux, les faons se réunissent en petits groupes, les contacts avec leurs mères sont toujours très limités. L'allaitement et le grooming continuent jusqu'à 4 à 5 mois, mais le développement du comportement agressif des mâles peut causer leur sevrage 2 à 3 semaines plus tôt que chez les femelles. Le jeune garde un pelage gris jusqu'à l'âge de trois mois environ.
Menaces et protection
Il y avait peut-être entre 30 à 60 millions d’individus au début du XIXe siècle en Amérique du Nord[5]. Ce nombre est tombé à moins de 15 000 en 1915[5] et l'espèce était alors presque entièrement éteinte. Les autorités instaurèrent un moratoire sur la chasse dans les années 1940. Des fonds furent collectés pour la préservation de l’espèce par des taxes prélevées sur les armes à feu et sur les articles de sport[5].
Actuellement, on compte environ 500 000 individus au Canada et aux États-Unis[3],[6]. L'espèce est en revanche menacée au Mexique avec environ 1200 animaux[3]. Plus de 4 000 pronghorns ont été transplantés au Nouveau-Mexique entre 1936 et 1957[3]
Antilocapra americana est aujourd'hui victime de collisions avec les automobiles et de la disparition de son habitat naturel. Il peut vivre 11 années en captivité[3]. Le zoo de Winnipeg a eu un mâle de 15 ans[6].
Les principaux prédateurs d’Antilocapra americana sont le loup[5] et le coyote, qui s'attaque aux faons.
Taxinomie
Ruminantia Tragulina Tragulidae (chevrotains)
Pecora Antilocapridae Giraffoidea ↕ (girafes)
Cervidae (cerfs…)
Moschidae ↕ (chevrotains porte-musc)
Bovidae Boodontia (bovins)
Aegodontia (antilopinés, caprins…)
↕ cladification incertaine avec l'un de ses voisins
Le pronghorn[8] est aussi appelé Prongbuck, Pronghorned Antelope et American Antelope en anglais. Ce nom a été donné par les Européens qui la comparaient, à tort, à une antilope africaine[6],[9], dont il n’est pourtant pourtant pas directement parent.
Les fossiles nous indiquent que Antilocapra americana remonte à l'époque du Miocène[3]. Antilocapra est le seul représentant d'une famille qui comptait au moins 12 espèces au Pléistocène[4] Aujourd'hui, le pronghorn est le seul représentant de la famille des Antilocapridae.
Les différences entre les sous-espèces sont difficiles à établir à cause des mélanges et des transplantations opérées par les Hommes. On établit généralement cinq sous-espèces connues[10] :
- Antilocapra americana peninsularis (Nelson 1912) : présente au Mexique avec un statut d’espèce en danger[11] ; il ne reste que 100 à 250 animaux[5] ;
- Antilocapra americana sonoriensis (Goldman 1945)[10] : présente en Arizona et au Mexique (dans la province de Sonora) ; il ne reste que 500 individus environ dans le Cabeza Prieta National Wildlife Refuge[5] ;
- Antilocapra americana americana(Ord 1815) : la plus commune et la plus répandue ;
- Antilocapra americana oregona (Bailey, 1932) : au sud-est de l’Oregon[5] ;
- Antilocapra americana mexicana (Merriam 1901) : au Nouveau-Mexique et au Texas[5].
Notes
- Antilope d'Amérique sur Ville de Winnipeg. Consulté le 15 mai 2009
- Antilocapre sur Musée canadien de la Nature. Consulté le 15 mai 2009
- (en) Antonia Gorog, « Antilocapra americana, pronghorn », Université du Michigan. Consulté le 23-09-2007
- (en) Antilocapra americana, National Museum of Natural History (Washington DC). Consulté le 26-09-2007
- (en) Pronghorn, U.S. Fish & Wildlife Service, 2002. Consulté le 23-09-2007
- (fr) [PDF] Antilope d'Amérique, zoo de Winnipeg (Canada). Consulté le 26-09-2007
- (en) WILDLIFE SPECIES: Antilocapra americana, Service national des forêts aux États-Unis. Consulté le 26-09-2007
- « corne pointue » en anglais
- (en) Antilocapra americana, UICN. Consulté le 23-09-2007
- (en) Species Profile: Sonoran pronghorn (Antilocapra americana sonoriensis), U.S. Fish & Wildlife Service. Consulté le 23-09-2007
- (en) Species Profile: Peninsular pronghorn (Antilocapra americana peninsularis), U.S. Fish & Wildlife Service. Consulté le 23-09-2007
Liens externes
Famille Antilocapridae
- Référence Mammal Species of the World : Antilocapridae Gray, 1866 (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Antilocapridae (en)
- Référence Catalogue of Life : Antilocapridae (en)
- Référence The Paleobiology database : Antilocapridae Owen 1841 (en)
- Référence ITIS : Antilocapridae Gray, 1866 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Antilocapridae (en)
- Référence NCBI : Antilocapridae (en)
- Référence UICN : taxon Antilocapridae (en)
- Référence CITES : famille Antilocapridae (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
Genre Antilocapra
- Référence Mammal Species of the World : Antilocapra (en)
- Référence Catalogue of Life : Antilocapra (en)
- Référence The Paleobiology database : Antilocapra Ord 1818 (en)
- Référence ITIS : Antilocapra Ord, 1818 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Antilocapra (en)
- Référence NCBI : Antilocapra (en)
- Référence UICN : taxon Antilocapra (en)
- Référence CITES : genre Antilocapra (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
Espèce Antilocapra americana
- Référence Mammal Species of the World : Antilocapra americana Ord, 1815 (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Antilocapra americana (en)
- Référence Catalogue of Life : Antilocapra americana (Ord, 1815) (en)
- Référence The Paleobiology database : Antilocapra americana (Ord 1815) (en)
- Référence ITIS : Antilocapra americana (Ord, 1815) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Antilocapra americana (en)
- Référence NCBI : Antilocapra americana (en)
- Référence UICN : espèce Antilocapra americana (Ord, 1815) (en)
- Référence CITES : espèce Antilocapra americana (Ord, 1815) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Antilocapra americana (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
- North American Mammals : Antilocapra americana : fiche sur le site du National Museum of Natural History de Washington DC (carte, photographie du crâne, croquis des os, etc.) (en)
- WILDLIFE SPECIES: Antilocapra americana : nombreuses données sur le site du Service national des forêts aux États-Unis d'Amérique (en)
- Fiche sur le pronghorn : site du Cabeza Prieta National Wildlife Refuge en Arizona (en)
- Antilope d'Amérique, zoo de Winnipeg (Canada) (fr) [PDF]
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