- Annonciation (Fra Angelico, Madrid)
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Cette Annonciation de Fra Angelico exécutée vers 1425, pour le Couvent San Domenico de Fiesole, est un retable conservé aujourd'hui au musée du Prado, en Espagne.
Sommaire
Histoire
Cette Annonciation a été peinte par Fra Angelico entre 1430 et 1432[1], et réalisée en tempera et or sur panneau de 194 cm x 194 cm (avec la prédelle).
Il s'agit de l'une des trois Annonciations de Fra Angelico sur tableau (les deux autres sont au Museo della Basilica di Santa Maria delle Grazie[2] de San Giovanni Valdarno et au Museo Diocesano de Cortone[3]). Deux autres, mais à fresque, figurent au couvent San Marco de Florence, celle en haut de l'escalier de l'accès et celle de la troisième cellule.
Il existe également des scènes du thème combinée à une Adoration des mages au musée San Marco, et sur un diptyque à la Galleria Nazionale dell'Umbria de Pérouse.
Thème
Scène typique de l'iconographie chrétienne, L'Annonciation faite à Marie par l'archange Gabriel, est décrite dans le seul Évangile de Luc et d'une façon très détaillée dans La Légende dorée de Jacques de Voragine, l'ouvrage de référence des peintres de la Renaissance, qui permet de la représenter dans toute sa symbolique (jardin clos, colonnade, chambre et lit de la maison de Marie, son livre, présence du Saint-Esprit, évocation d'Adam et Ève chassés du Paradis).
Description
L'Annonciation avec l’Archange Gabriel et Marie au centre et, à gauche, Adam et Ève chassés du Paradis, scène particulièrement grande et détaillée a contrario des autres Annonciations de Fra Angelico.
Sous ce panneau central du retable, une prédelle comporte plusieurs panneaux des scènes de la Vie de Marie :
- Naissance de Marie,
- Noces de la Vierge,
- Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth,
- Nativité,
- Présentation de l’Enfant au Temple,
- Mise au Tombeau de la Vierge avec le Christ recueillant son âme.
Analyse
Une perspective assez simple domine le tableau, sans carrelage, deux arcades de face, deux latérales limitées aux seules colonnes. La chambre de Marie ne laisse entrevoir qu'un banc et un coffre.
À noter, une alouette perchée sur un tirant à l'aplomb du chapiteau placé au centre du tableau. Dans l'antiquité du Moyen-Orient, l'alouette était considérée comme un oiseau messager d'où sa présence dans cette pièce.
Le médaillon en bas-relief ne représente pas Dieu le père mais un évangéliste (avec son livre)[4].
Ce tableau particulier apporte une Espérance au monde d'aujourd'hui : il oppose Adam et Eve chassés du Paradis, avec L'annonce de l'Ange à Marie et donc la promesse du Sauveur. C'est le paradoxe entre l'homme pécheur, l'homme « trop » humain et la mère du Seigneur, « éminemment » humaine, conformément au dogme : Marie en « nouvelle Ève » et Jésus en « nouvel Adam ».
Argumentation contre la paternité de l'œuvre
Un paradoxe contraire à l'iconographie de la peinture chrétienne est à souligner : Adam et Ève chassés du Paradis, foulent de leurs pieds les roses du jardin de Marie[5], car rien ne les sépare (comme dans les autres Annonciations par des palissade, clôture, mur crénelé...) ce qui fait dire à l'historien de l'art Daniel Arasse que ce tableau ne serait pas de Fra Angelico à cause de cette « absurdité théologique »[6].
Notes et références
- Diane Cole Ahl, Fra Angelico, Phaidon, p. 50
- Annunciazione di San Giovanni Valdarno
- Annonciation de Cortone
- Daniel Arasse, l'Annonciation italinne, Hazan, 1999-2010.
- hortus conclusus, clos car vierge, en métaphore de Marie
- Daniel Arasse, Histoires de peintures, p. 67-70
Sources
Bibliographie
- Xavier Morales, L'ange du frère angélique : Une vision de l'Annonciation du Prado, Communio, 2002 (ISSN 0338-781X)
- (fr) Diane Cole Ahl, Fra Angelico, Phaidon, 2008 (ISBN 978-0-7148-5858-6)
Lien externe
- [flash] Visualisation du tableau en ultra haute résolution, Gigaproject / Google Earth, 16 janvier 2009.
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- Œuvre conservée au musée du Prado
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