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Marguerite de Parme
Marguerite de Parme ou Marguerite d'Autriche, en italien Margherita d'Austria (née à Audenarde le 28 décembre 1522, morte à Ortona le 18 janvier 1586), duchesse de Parme et Plaisance, est une fille naturelle de Charles Quint.
Sommaire
La jeunesse
Marguerite nait à Audenarde, dans les Flandres, de l'empereur Charles Quint et de Johanna van der Gheynst, fille d'un tapissier, servante de Charles de Lalaing, seigneur de Montigny. Elle est reconnue par son père et éduquée selon les préceptes prévus pour son rang. Sa préceptrice est Marguerite fille de Maximilien d'Autriche gouverneur des Pays-Bas puis Marie de Hongrie à la mort de Marguerite.
Dans une époque caractérisée par des guerres politiques et religieuses qui enflamment toute l'Europe, elle devient un pion essentiel dans le jeu des alliances.
En 1533 elle reçoit en dot les fiefs de Penne, Campli, Leonessa, Cittaducale et Montereale et elle est promise à Alexandre de Médicis dit Alexandre le Maure, duc de Toscane, suivant l'accord passé à Barcelone[1] entre l'Empereur et le pape Clément VII[2]. Leur mariage n'est pas heureux à cause du caractère d'Alexandre. En 1537, Alexandre est assassiné par son cousin Lorenzino de Médicis et Marguerite est de nouveau libre.
Le mariage avec Octave Farnèse
La condition de veuve de Marguerite convainc Paul III, en 1538, de demander sa main pour son petit fils Octave Farnèse, fils de Pierre Louis Farnèse et duc héritier de Castro, mais Marguerite, âgée de dix sept ans, après avoir été duchesse de Florence, aspire à bien d'autres choses que d'épouser Octave âgé de seulement quinze ans.
Marguerite n'aime pas Octave qu'elle ne juge pas digne de son rang même si le pape accumule pour lui les honneurs, les charges, les richesses. Elle doit céder pour raisons d'état et elle se présente à Rome vêtue de noir pour montrer à tous son désaccord.
Le mariage est célébré le 4 novembre dans la Chapelle Sixtine en présence du pape.
Paul III met tout en œuvre pour que les propriétés d'Alexandre de Médicis à Rome soient acquises à sa nouvelle petite fille.
Le mariage ne se révéle pas heureux ; Octave se montra peu compréhensif et manque de délicatesse alors que Marguerite cherche par tous les moyens à ne pas consommer le mariage en raison de sa préférence pour les femmes ce qui fit beaucoup discuter ses contemporains, elle songe continuellement à la cour des Médicis.
Selon les dépêches que reçoit Charles Quint, il semble de Paul III et Pierre Louis font tout pour remonter le moral de Marguerite pendant qu'Octave mène une vie nocturne indigne d'un petit-fils de pape.
En 1545, il y a deux évènements fondamentaux : la création du duché de Parme en faveur de Pierre Louis Farnèse, avec pour conséquence l'investiture par Octave du duché de Castro et la naissance de jumeaux.
Marguerite reste duchesse de Castro jusqu'en 1547, année de la mort de Pierre Louis, Octave assume la charge de duc de Parme.
Le 27 août 1545, Charles et Alexandre naissent. Leur baptême a lieu à Sant'Eustachio, en présence de dix-neuf cardinaux et de parrains d'exception : Charles Quint et la reine de France.
1547, année néfaste en raison de la mort de Pierre Louis, est aussi l'année où le couple Marguerite-Octave se ressoude. Le courage montré par Octave pour la reconquête de Parme face aux ambitions de l'Empereur et du pape amène Marguerite à porter un jugement nouveau envers son mari, sentiment composé d'amitié et de compréhension. Pendant la guerre de Parme qui oppose Octave allié au roi de France et le pape allié à Charles Quint, Marguerite demeure en ville et réconforte, par sa présence, les Parmesans. Après la guerre, l'empereur, sentant sa mort venir, recommande Marguerite à son demi frère Philippe II d'Espagne qui développe une politique de rapprochement avec le duché de Parme.
Parmi les accords scellés, une clause prévoit que son fils Alexandre soit placé sous la tutelle du roi d'Espagne et, en 1556, Marguerite en personne accompagne Alexandre à Bruxelles où se trouve Philippe II.
Gouvernante des Pays-Bas
En 1559, Philippe II nomme Marguerite gouverneur des Pays-Bas. Marguerite part de Plaisance le 25 mai au milieu des acclamations de la foule. Quand elle rejoint Gand, le roi la présente aux États-Généraux et il lui confère les pleins pouvoirs. Il s'agit d'une position largement théorique : la gouvernante est flanquée d'un conseil occulte, la Consulte, qui prépare la politique et court-circuite les institutions mises en place par Charles-Quint. Le pouvoir effectif passe ainsi du conseil d'Etat dominé par les grandes clans aristocratiques des Flandres, à la Consulte qui ne compte que les trois membres du conseil qui, précisément, n'appartiennent pas à ces grands clans : le chancelier Viglius, Berlaymont et surtout Granvelle. Ce dernier exaspère à la fois ces nobles exclus et la gouvernante.
Elle cherche une voie médiane pour éviter que n'éclate une révolte, attisée par le mécontentement des nobles et la grogne face aux placards réprimant l'hérésie. Face à l'impossible application de ces derniers, elle cherche à adoucir la politique anticalviniste que mène Philippe II. Il s'agit également de calmer les grandes familles flamandes, exaspérés par Granvelle et partisans de l'apaisement avec les calvinistes. Le conflit finit par éclater à l'été 1566 avec de violentes actions iconoclastes en Flandre et en Hollande. Suivant les conseils des gouverneurs de provinces appartenant à la noblesse, comme le comte d'Egmond en Flandre, elle tente une politique de clémence que désapprouve le roi. Coincée entre la sympathie des nobles pour les calvinistes et l'intransigeance de son frère, elle finit par demander son congé. L'autorité royale et le culte catholique sont rétablis par Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe dont le gouvernement sanglant fit amèrement regretter aux néerlandais la fille de l'Empereur.
De 1579 à 1581, elle retourne dans les Flandres accompagné de son fils Alexandre comme gouverneur de ce pays mais en raison de son hostilité, Philippe II la révoque le 13 décembre.
En 1586, à l'âge de 64 ans et la même année que son époux Octave, elle meurt à Ortona, dans les Abruzzes. Elle est enterrée dans l'église de San Sisto à Plaisance.
Elle aimait se faire appelé "Madama", c'est pour cette raison que le palais romain hérité des Médicis s'appelle Palais Madama, siège de l'actuel Sénat italien et c'est pour la même raison que se trouve une villa Madame à Monte Mario et un Castel Madama (château) à Tivoli.
Précédé par Marguerite de Parme Suivi par Emmanuel-Philibert de Savoie Gouverneurs des Pays-Bas espagnols
1559-1567Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe Notes et références
- ↑ Traité de Barcelone entre le pape et Charles Quint. L’État pontifical est consolidé et le pape et l’empereur s’allient contre les hérétiques et les musulmans (juin 1529).
- ↑ (it)Évènements de 1533
Voir aussi
Bibliographie
- (it) Romano Canosa, Vita di Margherita d'Austria, D'Abruzzo libri, Ortona-Pescara 1998
Articles connexes
Liens externes
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Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Margherita d'Austria ». 26.5.2007
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