- André-Claude Lacoste
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André-Claude Sylvain Louis Lacoste, né le 15 novembre 1941 à Neuilly-sur-Seine, est un haut fonctionnaire français qui a dirigé ou présidé la Sûreté nucléaire de l'État français depuis 1993.
Sommaire
Biographie
Il entre à Polytechnique en 1960[1], puis il entre en 1963 à l'École des mines de Paris[2]. Ingénieur du corps des mines, il mène ensuite une carrière de haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie, sans jamais accepter le moindre poste en dehors des services régionaux ou parisiens de l'Administration française, ce qui est exceptionnel parmi les membres du Corps des mines. Il est nommé au grade d'ingénieur général en 1987.
Il est successivement :
- Ingénieur des mines, chargé du sous-arrondissement minéralogique de Valenciennes (1966-1969)
- Ingénieur des mines, chargé du sous-arrondissement minéralogique de Lille et chargé de mission auprès du préfet de région Nord-Pas-de-Calais pour l'industrie, la recherche et la reconversion du bassin minier (1969-1971)
- Chef de l'arrondissement minéralogique de Douai et en même temps directeur de l'École des mines de Douai (1971-1978) ; Jean-Michel Yolin qui est alors un de ses adjoints lui succédera dans ces deux fonctions en 1978
- En 1978, il rejoint l'administration centrale du Ministère chargé de l'Industrie.
- De 1978 à 1979, il occupe ainsi le poste de Chef des services de la Sécurité industrielle.
- Puis il est adjoint du directeur de la Qualité et de la Sécurité Industrielles au Ministère de l'industrie (Paris) de 1979 à 1982. En même temps, il est chef des services de sécurité industrielle de cette direction. À cette époque, le contrôle de la Sûreté nucléaire dans les installations d'EDF ou de Framatome était principalement réalisé par un service du CEA, compétent certes, mais non placé sous contrôle de l'Administration française. André-Claude Lacoste fait valoir que le sujet est trop important pour être entièrement délégué à un établissement public à caractère industriel et commercial, et obtient la création de moyens centraux de l'État pour le contrôle et la nomination de fonctionnaires techniquement compétents comme inspecteurs des installations nucléaires[3]
- De 1982 à 1993, il continue à occuper des postes importants d'Administration centrale au ministère chargé de l'industrie, s'occupant notamment de l'Action régionale pour la Sécurité et la Compétitivité Industrielles et occupant à deux reprises, de 1990 à 1993, la fonction d'adjoint à un directeur général du ministère[4].
- En 1993, il est nommé directeur de la Sûreté des installations nucléaires (DSIN), poste qui sera renommé en 2002 en directeur général de la sûreté nucléaire et de la radioprotection (DGSNR) et étendu à la radioprotection. Toutefois, M. Lacoste milite pour que la Sûreté nucléaire soit confiée à une Autorité indépendante. Il s'agit en effet d'affirmer l'indépendance de la Sûreté nucléaire par rapport à EDF et à sa tutelle, et d'autoriser la nouvelle Autorité à s'exprimer librement sans contrôle préalable par un cabinet ministériel.
- C'est ainsi qu'en 2006, il est nommé Président de la nouvelle Autorité de sûreté nucléaire.
- Depuis février 2008, il est membre du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) au titre de représentant de l'Autorité de sûreté nucléaire[5].
- M. Lacoste est membre fondateur (1997) de l'International Nuclear Regulators' Association (en) (INRA), une association qui regroupe les dirigeants des Autorités de sûreté nucléaire de l'Allemagne, du Canada, de la Corée, de l'Espagne, des États-Unis, de la France, du Japon, du Royaume-Uni et de la Suède.
- Il est aussi membre fondateur (1999) de la Western European Nuclear Regulators Association (WENRA)[6], association regroupant les dirigeants des Autorités de sûreté nucléaire des pays de l'Union européenne.
Accidents nucléaires de Fukushima
Lors de l'annonce des accidents, M. Lacoste s'est très rapidement exprimé sur l'importance du sinistre et ses conséquences. Il a immédiatement déclaré que sur l'échelle de 1 à 7, l'accident n'était pas au niveau 4 comme les Japonais le prétendaient, mais au niveau 5 ou 6. Mardi 15 mars 2011, il a situé le niveau à 6, contredisant là encore les Japonais. Il suit de très près les événements et communique abondamment sur les différents points techniques et organisationnels de l'accident.
Références
- Il sort de l'École polytechnique classé 9e en 1962
- Il sort de l'École des mines en 1966, classé 4e
- La méthode mise en œuvre du contrôle nucléaire a consisté dès le début non pas à créer un nouveau corps de contrôleurs de l'État, mais à chercher des ingénieurs, médecins, scientifiques compétents dans les corps techniques supérieurs de l'État ou dans des organismes sous tutelle de l'État, notamment dans les Régions, en s'appuyant au besoin sur le service de sûreté du CEA
- Les fonctions de Sûreté ou de sécurité industrielles ainsi que d'Action régionale industrielle sont fréquemment attribuées à des ministres différents lorsque André-Claude Lacoste les occupe : Ministre de l'industrie, Ministre de la recherche et de l'industrie, Ministre de l'écologie et du développement durable, Ministre de la santé et des solidarités, Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. La dénomination du poste de M. Lacoste a donc changé à plusieurs reprises, au gré des priorités que le gouvernement souhaitait afficher
- http://www.hctisn.fr/membre_hctisn.html
- http://www.wenra.org/
Lien externe
Catégories :- Élève de l'École polytechnique (France)
- Naissance en 1941
- Ingénieur du corps des mines
- Naissance à Neuilly-sur-Seine
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