- Sûreté nucléaire
-
La sûreté nucléaire est un terme définissant l'ensemble des activités ayant trait au maintien de l'intégrité des mécanismes, process, outils ou instruments contenant de la matière radioactive, permettant de garantir l'absence d'effets dommageables sur les individus et l'environnement.
En France la législation la définit plus précisément comme « l'ensemble des dispositions techniques et des mesures d'organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement, à l'arrêt et au démantèlement des installations nucléaires de base, ainsi qu'au transport des substances radioactives, prises en vue de prévenir les accidents ou d'en limiter les effets[1] » (...) « L'État définit la réglementation en matière de sécurité nucléaire et met en œuvre les contrôles visant à l'application de cette réglementation. Il veille à l'information du public sur les risques liés aux activités nucléaires et leur impact sur la santé et la sécurité des personnes ainsi que sur l'environnement[1] ».
Sommaire
Histoire de la sûreté nucléaire
Fin 1957, en France, le haut-commissaire Francis Perrin commence une réflexion sur l’organisation de la sûreté nucléaire.
Alimentée par les exemples américain, britannique et canadien, elle aboutit à la création, en janvier 1960, d’une Commission de sûreté des installations atomiques (CSIA), chargée d’examiner la sûreté des installations en cours et à venir du Commissariat[2]. En France, l'IRSN publie annuellement un bilan de son estimation de la sûreté nucléaire[3].
Principes
Barrières de confinement[4]
Un réacteur sûr est d'abord un réacteur bien conçu. Pour assurer le confinement de la radioactivité, on a imaginé dès la conception un système simple et efficace qui consiste à interposer entre les produits radioactifs et l'environnement une série de 3 barrières physiques résistantes et étanches qui forment un triple écran contre les radiations et contiennent la radioactivité en toute circonstances :
La gaine de l'élément combustible
La pastille de céramique combustible, qui retient déjà la majeure partie des produits radioactifs, est enfermée dans une gaine métallique étanche : c'est la première barrière.
L'enveloppe du circuit primaire
Constituée par l'enveloppe en acier épais du circuit de refroidissement primaire qui comprend notamment la cuve principale contenant le cœur du réacteur : c'est la deuxième barrière.
L'enceinte de confinement
L'ensemble du circuit primaire (ainsi que d'autres composants du réacteur) est entouré par un bâtiment en béton de forte épaisseur capable de résister à une certaine pression et à des agressions externes, c'est l'enceinte de confinement; elle est aussi étanche et souvent double : c'est la troisième barrière.
Défense en profondeur
Dans le cas des installations nucléaires, il s'agit d'un ensemble de dispositions (automatismes, systèmes ou procédures) redondantes et diversifiées permettant de limiter l'effet d'incidents ou d'accidents. L'objectif est que même en l'occurrence d'un initiateur (début d'incident ou de réaction en chaîne non contrôlée), il faille une combinaison de nombreuses défaillances pour mettre la sûreté de l'installation en péril. On distingue 5 niveaux indépendants (il ne doit pas exister de mode de défaillance commun):
- Niveau 1 : Prévention d'accidents et de conduite anormale
- Niveau 2 : Surveillance et détection de ce qui pourrait défaillir
- Niveau 3 : Contrôle d'accidents de dimensionnement
- Niveau 4 : Contrôle de conditions sévères d'accidents
- Niveau 5 : Prise en charge des risques en cas de rejets radioactifs dans l'environnement
La probabilité de traverser plusieurs barrières nécessite un ensemble toujours croissant et défavorable d'évènements.
Règlementation et contrôles
En France
Dans la plupart des pays, les pouvoirs publics coordonnent les actions relatives à la sûreté nucléaire.
En France, les services du Premier ministre, les ministères de la Santé, de l'Industrie, de l'Environnement, de l'Intérieur, ainsi que leurs appuis techniques, vérifient l'observation des règles d'exploitation et peuvent ordonner la fermeture de tout équipement dont la sûreté n'apparaît pas garantie[5].
C'est la Direction générale de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (DGRSN) qui, au sein du gouvernement, est chargée de l'essentiel de ces contrôles.
Au Japon
Une règle en vigueur au Japon pour les centrales nucléaires est le « zéro-défaut technique » ; qui n'exige pas d'informations détaillées sur les dimensions et la géométrie des défauts, ni de compréhension ou évaluation fine de la mécanique de la rupture, mais exige une réparation immédiate de tout défaut[6]. La sûreté des centrales nucléaires a cependant plusieurs fois été mise en défaut, concernant la gestion de la sûreté par l'opérateur, et une prise en compte insuffisante du risque sismique dès la conception.
Disciplines rattachées à la sûreté nucléaire
Parmi les disciplines rattachées à la sûreté nucléaire, la radioprotection permet de limiter l'exposition aux rayonnements ionisants.
Sûreté nucléaire et perception par le grand public
En vue d'améliorer la connaissance du public vis-à-vis de la filière nucléaire, et plus spécifiquement de la sûreté nucléaire, une loi relative à la transparence et à la sûreté en matière nucléaire a vu le jour en 2006[7].
Notes et références
- Loi no 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire
- (fr) http://histoire-cnrs.revues.org/document1549.html
- L'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2010 IRSN - MARS 2011
- Bertrand Barré et Pierre-René Bauquis, L'Énergie nucléaire, Éditions Hirle, 2008.
- (fr) http://www.sfen.org/fr/intro/surete.htm
- N. Maeda et G. Yagawa, « Some experiences and development in Japan related to nondestructive examination and fracture mechanics in structural integrity assessment of nuclear power plant components », dans Nuclear Engineering and Design, vol. 131, no 3, 2 novembre 1991, p. 329-336 [lien DOI]
- (fr) http://www.senat.fr/dossierleg/pjl01-326.html
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.