- Abbaye d'Heylissem
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Abbaye d'Heylissem
Ancien palais abbatial d'HeylissemPrésentation Nom local Domaine provincial d'Hélécine Type ancienne Abbaye Début de la construction XIIe siècle Architecte(s) Laurent-Benoît Dewez Autres campagnes de travaux XVIIIe siècle Style(s) dominant(s) néoclassique Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Département Province du Brabant wallon Ville Hélécine Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L’ancienne abbaye d’Heylissem était un monastère de chanoines prémontrés situé à Heylissem (Hélécine) dans le Brabant wallon (Belgique). Fondé vers 1130 il est supprimé en 1796 par le pouvoir révolutionnaire français. Transformé en château au XVIIIe siècle, le palais abbatial est depuis 1962 propriété de la province de Brabant wallon qui en a fait le ‘Domaine provincial d’Hélécine’.
Sommaire
Histoire
Au XIIe siècle, tout seigneur ayant a cœur le bien spirituel de ses sujets demandait l’aide des prémontrés, un nouvel ordre religieux (fondé en 1120) à l’expansion rapide, combinant de manière originale la vie de chœur avec l’engagement pastoral. Ainsi le fait Renier de Zétrud-Lumay, avec l’aide de son frère Gérard, abbé bénédictin de Florennes. Vers 1130 il fait appel aux prémontrés de Floreffe.
Fondation et approbation
Les chanoines acceptent l’offre et s’installent sur la terre que le seigneur Renier leur donne au bord de la petite Gette. A l’origine le monastère est mixte, c’est-à-dire comprenant deux communautés distinctes, une de chanoines et l’autre de chanoinesses. (En 1142, la communauté féminine déménage à Cologne). En 1145 la fondation est approuvée par le pape Eugène III.
Les donations de terres étant nombreuses le domaine foncier de l’abbaye s’agrandit tout au long des XIIe et XIIIe siècles. Son exploitation, tout en contrôlant et canalisant la petite Gette, sert à entretenir les paroisses qui sont confiées aux chanoines. A la fin du XIIIe siècle ce domaine de huit cent hectares inclus douze fermes et neuf moulins. Au XIIIe siècle le duc de Brabant les autorise à construire une enceinte fortifiée. Une quinzaine de paroisses de la région de Jodoigne et de Tirlemont dépendent de l’abbaye. Elles en dépendront jusqu’à la Révolution française.
Siècles difficiles
Si les XIVe et XVe siècles sont paisibles, il n’en est pas ainsi des XVIe et XVIIe. Les guerres de religion et le passage fréquent de troupes françaises, espagnoles ou hollandaises font que l’abbaye, ses paroisses et ses fermes subissent souvent de graves dégâts et la vie en général est désorganisée. Par trois fois elle est pillée et incendiée et la communauté doit se réfugier dans les villes voisines : à Léau en 1568, et pour une quinzaine d’années à Tirlemont (de 1690 à 1704). Une gravure de Sandérus datant de 1659 montre cependant une ‘Helissem celebris et antiqua abbatia’, de belle allure.
Renouveau et reconstruction
Au XVIIIe siècle la paix retrouvée permet à la communauté de se relever. Ils sont une quarantaine de chanoines à Heylissem. L’étendue du domaine augmente encore avec l’achat en 1749 de terre, à Kumtich, appartenant à l’Abbaye bénédictine de Kornelimünster. Des fermes supplémentaires entrent ainsi dans le patrimoine d’Heylissem, dont Stocquoy (Jodoigne), Chapeauveau (Opheylissem), Seumay (Perwez) et la Dîme (Jandrain).
En 1768 le père abbé d’Heylissem fait appel au célèbre architecte Laurent-Benoît Dewez pour reconstruire entièrement l’abbaye. Le projet est réalisé en une douzaine d’année. Ce que l’on peut encore voir aujourd’hui est l’œuvre de Dewez. Le palais abbatial a une très large façade néoclassique. Une coupole de grande dimension et de 47 mètres de haut couvre la nef de l’église, qui est consacrée en 1780.
Les religieux en profitent peu. A peine sont-ils installés dans leurs nouveaux bâtiments qu’ils doivent les quitter. Le 25 septembre 1796, les 25 chanoines sont expulsés manu militari de l’abbaye.
De l’abbaye au château
Les biens sont mis en vente en lots morcelés, et les bâtiments de l’abbaye passent en diverses mains qui les utilisent parfois comme simple carrière de belles pierres taillées. D’abord, en 1800, une filature dirigée par un industriel français s’y installe. Elle fait faillite. À partir de 1821 une distillerie d’eau de vie à base de pommes de terre, et une usine sucrière. L’entreprise de Gustave van den Bossche (de Tirlemont) prospérant, les ailes latérales du bâtiment sont démolies - ainsi que le chœur de l’église et les bâtiments conventuels - pour faire place à une usine moderne.
En 1870 son fils souhaite donner un aspect de château au palais abbatial, un long bâtiment d’est en ouest, ayant en son centre ce qui reste de l’ancienne église abbatiale. Il confie ce projet à l’architecte Alphonse Balat. La façade est légèrement transformée, lui donnant un aspect plus aristocratique, et le dôme, d’allure trop ecclésiastique, est baissé d’une dizaine de mètres. Jusqu’en 1876 les statues des quatre évangélistes surmontaient encore l’attique de la façade. Les ailes latérales de la cour d'honneur sont transformées en dépendances et écuries. Un parc est aménagé.
Par héritage le domaine passe à la famille d'Oultremont. En 1962, les comtes d’Oultremont, qui y résident depuis 1919, vendent la propriété à la province de Brabant. Après de nouvelles transformation, respectant cette fois le caractère historique des lieux, le château est ouvert au public comme Domaine provincial d’Hélécine.
Article détaillé : Domaine provincial d'Hélécine.Catégories :- Abbaye de l'ordre des Prémontrés
- Abbaye de Wallonie
- Abbaye fondée au XIIe siècle
- Hélécine
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