- Île d'Anticosti
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Île d’Anticosti
Anticosti Island (en)
Image satellite de l’île d’Anticosti.Géographie Pays Canada Archipel Aucun Localisation Golfe du Saint-Laurent (océan Atlantique) Coordonnées Superficie 7 892,52 km2 Côtes 530 km Point culminant non nommé (312 m) Géologie Île continentale Administration Statut Forme la municipalité de L'Île-d'Anticosti
CanadaProvince Québec Région administrative Côte-Nord Municipalité régionale de comté Minganie Démographie Population 266 hab. (2001) Densité 0,03 hab./km2 Plus grande ville Port-Menier Autres informations Découverte Préhistoire Fuseau horaire UTC-5 Géolocalisation sur la carte : Canada
Îles du Canada L’île d'Anticosti est une île naturelle du golfe du Saint-Laurent faisant partie de la région québécoise de la Côte-Nord. Elle se trouve face à Havre-Saint-Pierre, séparée de la Côte-Nord par le détroit Jacques-Cartier et de la Gaspésie par le détroit d'Honguedo.
Anticosti est la plus grande île du Québec avec 7 900 km², soit une taille comparable à la Corse, longue de 222 km de long pour 16 à 48 km de large, elle est plus grande que la province canadienne de l'Île-du-Prince-Édouard), mais très faiblement peuplée (environ 300 habitants, quoique ce nombre peut doubler durant la période de l'exploitation forestière ou de la chasse), principalement dans le village de Port-Menier, sur la pointe ouest de l'île, où se situe le port et l'aéroport. Elle est accessible par bateau à partir de Sept-Îles ou Rimouski. On peut aussi s'y rendre par avion, à partir de Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre ou Mont-Joli. L'île est un milieu où la nature règne. Elle est reconnue pour son plein air, sa pêche et sa chasse (plus de 150 000 chevreuils sont sur l'île). On y retrouve aussi de l'exploitation forestière dans certains secteurs.
Sommaire
Géographie
Réserve de pêche et de chasse, Anticosti est couverte d'une forêt d'épinettes et de feuillus. Les cours d'eau tranquilles coulant au fond des gorges peuvent se transformer, à la fonte des neiges, en de furieux torrents. Telle la rivière Vauréal dont les chutes s'élancent d'une hauteur de 76 mètres.
L'île jouit d'un climat sud-boréal plus tempéré que celui du continent. En été, le thermomètre oscille entre 15 et 30 °C et en hiver de 0 à -20 °C.
Histoire
Depuis des centaines d'années, les Amérindiens du continent utilisaient l'île comme zone de chasse. Les Innus l'appelaient Notiskouan, ce qui se traduit par « où les ours sont chassés » (en raison du grand nombre de ces plantigrades à l'époque) et les Micmacs l'appelaient Natigôsteg qui signifie « L'avant-terre ». L'île fut découverte en 1534 par Jacques Cartier. En 1680, les premiers colons arrivent et le seigneurie de l'archipel Mingan et l'île fut offerte à Louis Jolliet par Louis XIV en récompense de son exploration du Mississippi et de sa découverte de la région des Grands Lacs. De la taille du quart de la Belgique, c'est la plus grande île à avoir été possédée par un particulier. À la mort de Louis Jolliet, l'île fut léguée à ses trois enfants qui s'en départirent à la suite d'un long procès. Après la conquête britannique, l'île fut annexée en 1763 à la colonie de Terre-Neuve puis à la province de Québec en 1774.
Aucun développement ne s'en suivit sauf la construction de trois phares. En 1874, une société incorporée tente d'établir une population nombreuse, mais ce fut un fiasco. Ce n'est qu'à partir de 1895 que l'île connut vraiment son développement.
À cette date, elle fut vendue au riche chocolatier Henri Menier au coût de 125 000 dollars qui en fit une réserve de chasse et de pêche personnelle. Pour ce faire, il y introduisit plusieurs nouvelles espèces. Au nord de l'île, il fit construire le petit village de Baie Sainte-Claire, nommé ainsi en l'honneur de sa mère. Puis, vu la grande difficulté pour les bateaux d'y accoster en raison du reef, plate-forme rocheuse s'avançant parfois à quelques kilomètres de la rive, Henri Menier fait déménager tout le village à une vingtaine de kilomètres de là. Port-Menier voit le jour, son fondateur y construit un château et équipe le village pour la pêche au poisson en attendant de pouvoir en exploiter les ressources minières et forestières ainsi que la tourbe. La mort subite de Henri Menier en 1913 a fait basculer le projet qu'il avait développé et planifié avec Georges Martin-Zédé. À sa mort en 1913, son frère Gaston hérite de l'île. La jugeant peu rentable, il la vend à une firme forestière canadienne la Wayagamack Pulp and Paper Company en 1926 (devenue la Consolidated Paper Corporation Ltd en 1931).
La Wayagamack Pulp and Paper Company deviendra quelques années plus tard Consolidated Bathurst. Sous la gestion de Frank Wilcox, employé de la dite compagnie, l'île fait l'objet d'un "haut risque d'incendie". Ainsi, sous le prétexte de mesures préventives, Wilcox ordonne que l'édifice appelé "château Menier" par les insulaires et autres employés de la compagnie, soit incendié. Le 3 octobre 1953, Wilcox lui-même et son assistant répandirent de l'essence sur les planchers de cette somptueuse résidence, ce bien culturel qui témoignait de l'entrepreneurship français.
En 1974, l'île est rachetée par le gouvernement du Québec pour environ 25 millions $. Aujourd'hui, le principal village, Port-Menier, compte près de 250 habitants.
En 1982, le gouvernement du Québec a procédé au découpage du territoire, attribuant 40 % des terres aux insulaires, qui y ont aménagé trois pourvoiries privées d'une superficie totale de 2 052 km² ainsi qu'une zone résidentielle de 352 km² autour de Port-Menier. Le reste du domaine est géré par la SEPAQ.
La faune
Le cerf de Virginie y a été introduit par Henri Menier au nombre de 220 individus et s'est multiplié sur l'île, qui est reconnue pour sa chasse (plus haut taux de succès à la chasse au cerf de Virginie en Amérique du Nord, avec plus de 85 %). En 1897, 150 cerfs de Virginie sont commandé du trappeur Boulay de Cap-St-Ignace et amenés par le vapeur Savoy qui assurait la liaison avec Québec. La population de cerf de Virginie est estimée entre 160 000 et 200 000 bêtes, alors que celle de l'orignal (également introduit par Menier) ne dépasse pas 1 000. Menier fit également introduire le castor, la gélinotte huppée et quelques autres espèces encore visibles aujourd'hui.
La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) gère environ la moitié des territoires pour la chasse et la pêche (au saumon surtout) ainsi que le Parc national d'Anticosti. Des pourvoiries privées et une appartenant aux Anticostiens gèrent le reste du territoire. L'île est aussi fréquentée par des paléontologues, des ornithologistes, des chasseurs, des pêcheurs à la ligne et des randonneurs.
Lieux connus
- Chicotte-la-Mer
- Les colosses de la baie de la Tour
- L'épave du Wilcox
- La grotte à la Patate
- Jupiter, la plus grande des rivières à saumons d'Anticosti
- Chute et canyon de la rivière Vauréal
- Réserve écologique du Grand-Lac-Salé
- Réserve écologique de la Pointe-Heath
- Pointe Carleton
- Cap de la Vache-Qui-Pisse
- La Pointe du Sud-Ouest et son phare
- La Rivière Galiote
- La Rivière Brick et son canyon
- Le Grand Canyon de la Rivière Chicotte
- Le Petit Canyon de la Rivière Chicotte
Annexes
Bibliographie
- (fr) Lionel Lejeune. Époque des Menier à Anticosti, 1895-1926. (1987) Éditions JML, Saint-Hyacinthe. ISBN 2-89234-029-2
- (fr) Documentaire par Jean-Claude Labrecque (1999) : Anticosti, au temps des Menier.
Articles connexes
Liens externes
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