- Études d'architecture en France
-
En France, les études d’architecture durent au moins cinq ans et se déroulent dans des écoles. Elles sont fixées par le décret du 20 juillet 2005[1].
Elles sont sanctionnées par le diplôme d'architecture d'État: l’Habilitation à exercer la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre (HMONP, ancien DPLG) pour les écoles publiques, par un diplôme reconnu par l'État dans deux autres écoles (l'École spéciale d'architecture de Paris et l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg).
Sommaire
Historique
L’architecture est traditionnellement l’une des quatre disciplines des beaux-arts, avec la gravure, la sculpture et la peinture. Jusqu’en 1968, son enseignement était assuré par l’École des beaux-arts de Paris, qui avait trois annexes en province (Lille, Bordeaux, Marseille) et qui dépendait de la section d’architecture de l’Académie des beaux-arts qui organisait les concours de sélection et d’émulation, en particulier le Prix de Rome dont les lauréats étaient récompensés par un séjour à la Villa Médicis au cours duquel ils avaient à produire plusieurs « envois », travaux graphiques longtemps basé sur le relevé des vestiges antiques et d'un projet d'envergure.
Au cours des événements de 1968, les contestataires du mouvement étudiant revendiquent le rattachement à l'université. À la rentrée scolaire 1968–1969, le ministre de la culture André Malraux, pour rompre avec l’académisme, crée une douzaine d’« unités pédagogiques d’architecture » (U.P.A.) sur tout le territoire, dont six puis huit à Paris, les autres pour remplacer les écoles d’architecture de province de Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nancy, ou pour en créer de nouvelles à Rennes, Lyon, Rouen, Strasbourg, Saint-Étienne, etc. La section de l'école des beaux-arts de Paris ainsi disséminée, l'unité des disciplines des Beaux-Arts est rompue. Les nouvelles unités pédagogiques vont pouvoir bénéficier d’une relative indépendance pour gérer la formation qu’elles souhaitent délivrer, ce sans lien réel avec l'université[2].
Des réformes successives modifient le nombre d'années d'études, le tronc commun devenant une formation en trois cycles de deux ans en 1998[réf. nécessaire], accessibles après le baccalauréat. À la fin des études, les étudiants devaient effectuer un stage pratique en agence, et rédiger un mémoire accompagnant un projet qui, s’il était accepté par un jury, lui permettait de recevoir son titre d’architecte diplômé par le gouvernement.
Les anciennes U.P.A., devenues des « écoles d’architectures », ont été nommées en 2005 « écoles nationales supérieures d’architecture » (ENSA).
Les réformes européennes consécutives du Processus de Bologne ont poussé les ENSA à consolider leurs offres pédagogiques. À ce jour en France, comme dans la quasi-totalité des pays, la formation initiale en cinq ans se dispense en deux cycles (voir paragraphe suivant).
Formation en 2009
Les études se font dans des écoles d’architecture qui délivrent à l’issue d’une formation de cinq ans le diplôme d’État d’architecture (qui correspond au grade de master). Le diplôme d’études en architecture (qui correspond au grade de licence) est un diplôme intermédiaire.
Les vingt écoles nationales supérieures d’architecture dépendant du ministère de la Culture :
- école nationale supérieure d'architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée
- école nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville
- école nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette
- école nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais
- école nationale supérieure d'architecture de Paris-Val de Seine
- école nationale supérieure d’architecture de Versailles
- école nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux
- école nationale supérieure d'architecture de Bretagne (à Rennes)
- école nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand
- école nationale supérieure d'architecture de Grenoble
- école nationale supérieure d’architecture de Montpellier
- école nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille
- école nationale supérieure d'architecture de Lyon
- école nationale supérieure d'architecture de Marseille (campus de Luminy)
- école nationale supérieure d'architecture de Nancy
- école nationale supérieure d'architecture de Nantes
- école nationale supérieure d'architecture de Normandie (à Darnétal)
- école nationale supérieure d'architecture de Saint-Étienne
- école nationale supérieure d'architecture de Strasbourg
- école nationale supérieure d'architecture de Toulouse
Ces écoles délivrent aussi une habilitation de l’architecte diplômé d’État à exercer en son nom propre la maîtrise d’œuvre qui permet à l’architecte diplômé d’État d’endosser les responsabilités liées à la maîtrise d'œuvre au sens de la loi de 1977 sur l’architecture[3]. Concrètement ce diplôme est nécessaire pour s’inscrire à l’ordre des architectes, exercer en son nom propre[4] et signer les plans d’un permis de construire d’un bâtiment public ou privé de plus de 170 m². Cette habilitation s’obtient par une année de formation en alternance.
Il existe aussi des diplômes de master pour préparer l’inscription en thèse[3]. Le cycle du doctorat, en trois ans après le master, est dédié exclusivement à la formation à la recherche. Le titre de docteur est aujourd’hui l’une des étapes implicites pour la candidature aux postes d’enseignants dans les ENSA. Différentes formations professionnelles post-master en un à deux ans se dispensent dans les ENSA. Il s’agit principalement de diplômes propres aux ENSA (DPEA) ou des diplômes se spécialisation en architecture (DSA). Elles correspondent aux multiples aspects qui caractérisent l’architecture et aux compétences spécialisées aujourd’hui attendues par la société.
D’autres établissements sont reconnus équivalents aux ENSA[3] :
- l’institut national des sciences appliquées de Strasbourg (anciennement ENSAIS)
- |’école spéciale d'architecture (établissement privé, formation payante)
Double cursus
Quelques écoles d'architecture proposent un double parcours ingénieur-architecte en partenariat avec des écoles d'ingénieur. L'Ensa de Lyon et l'ENSA de Toulouse ont initié ce double parcours en 1996 : l'école nationale supérieure d'architecture de Lyon propose un double parcours avec centrale Lyon, l'INSA Lyon et l'ENTPE ; l'école nationale supérieure d'architecture de Toulouse permet un double parcours avec l'INSA Toulouse. D'autres Ensa ont intégré cette logique de double parcours vers 2007 : l'école nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette en partenariat avec l'ESTP (Ecole spéciale des travaux publics) et de l'école nationale supérieure d'architecture de Nantes (avec l'École Centrale de Nantes). En 2010 l'école nationale supérieure d'architecture de Marseille propose le double parcours avec l'École polytechnique universitaire de Marseille (Polytech'Marseille).
L'INSA de Strasbourg permet un double parcours en son sein, dans les deux sens, avec les filières GC (Génie Civil) ou GCE (Génie Climatique et Énergétique).Notes et références
- Décret n° 2005-734 du 30 juin 2005 relatif aux études d'architecture.
- Michel Denès, Le Fantôme des beaux-arts ; l'enseignement de l'architecture depuis 1968., éditions de la Villette, coll. « Penser l'espace », 1999, 251 p. (ISBN 2-903539-48-0), p. 39.
- l'enseignement de l'architecture sur le site du ministère de la culture.
- Fiche architecte sur le site onisep.fr
Voir aussi
Articles connexes
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail de l’éducation
Wikimedia Foundation. 2010.