- État bourguignon
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État bourguignon
Drapeau et armoiries
La France en 1477. Les états du duc de Bourgogne figurent en jaune.
Informations générales Statut union personnelle autour des ducs de Bourgogne Capitale sans (souverain itinérant) Entités précédentes :
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L'État bourguignon ou les États bourguignons [1] désignent entre le XIVe et le XVe siècle l'ensemble des possessions acquises par les ducs de la seconde maison capétienne de Bourgogne et leurs héritiers durant plus d'un siècle. Il a constitué une puissance importante de la Renaissance et un exemple de construction étatique au XVe siècle, passant à peu de chose d'être le premier nouveau royaume créé en occident depuis le milieu du Moyen Âge. Il a subsisté dans les Flandres au XVIe siècle jusqu'à la Guerre de quatre-vingts ans.
Sommaire
Histoire
En 1369 le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (prince de la Maison capétienne de Valois, quatrième fils du roi Jean II de France) épouse la comtesse Marguerite III de Flandre (fille unique héritière du richissime et puissant comte de Flandre Louis de Male et veuve héritière à l'âge de 11 ans du duché de Bourgogne du duc Philippe Ier de Bourgogne). Le Comté de Flandre est alors une des régions les plus riches de l'Europe. Fort de cette fortune, il prend part dans la Guerre de Cent Ans qui oppose Charles VI de France (faible et fou) et Henri V d'Angleterre en s'alliant aux Anglais avec l'espoir d'en tirer une puissance militaire et une indépendance souveraine.
L'État bourguignon, centré sur le duché de Bourgogne, s'étend pendant plus d'un siècle (1363-1477), par héritage et mariage, jusqu'en Picardie, Champagne, Pays-Bas bourguignons, Belgique, Germanie, duché de Luxembourg, Alsace, Suisse...
Dijon, Bruxelles, La Haye et Lille furent les capitales administratives de ce puissant État quasi-souverain, dangereux rival des rois de France et même allié de l'Angleterre entre 1419, date de l'assassinat du duc Jean Sans Peur lors d'une entrevue avec le Dauphin et 1435, conclusion du traité d'Arras.
La puissante cour des ducs capétiens de Bourgogne devient l'une des plus puissantes cours d'Europe sur laquelle elle rayonne par sa grande richesse, son faste, son prestige, son étendue géographique, sa puissance militaire, politique, commerciale, culturelle, artistique et ses fêtes fastueuses ainsi que par son très prestigieux ordre de la Toison d'or institué par Philippe le Bon pour fédérer ses vassaux.
Le duc Charles le Téméraire, au sommet de sa puissance, se lance dans une politique de conquête militaire et d'alliances pour faire la jonction entre le duché de Bourgogne et les Pays-Bas bourguignons. En 1477, il meurt à la Bataille de Nancy contre le duc René II de Lorraine, allié à son ennemi héréditaire Louis XI. Le puissant État Bourguignon s'effondre alors totalement. Louis XI annexe la partie française jusqu'alors apanagée de l'État alors que l'Empereur romain germanique Maximilien Ier s'empare de la partie non française dudit État et notamment du comté de Bourgogne (partie qu'il rebaptise Cercle de Bourgogne) par son mariage avec la duchesse Marie de Bourgogne, âgée de 20 ans (unique héritière du duc Charles le Téméraire).
Liste des souverains de l'État bourguignon
Maison de Bourgogne
- Philippe II le Hardi (1364-1404)
- Jean Ier sans Peur (1404-1419)
- Philippe III le Bon (1419-1467)
- Charles Ier le Hardi (1467-1477), connu en France depuis le XIXe siècle comme Charles le Téméraire.
- Marie de Bourgogne (1457-1482)
Maison de Habsbourg
- Maximilien de Habsbourg (1482-1496), comme époux de la duchesse-héritière, puis comme tuteur et mambour des archiducs Philippe puis Charles.
- Philippe IV le Beau (1496-1506)
- Charles II de Gand (1506-1555), surtout connu comme Charles-Quint (numérotation comme Empereur romain germanique).
- Philippe V le Catholique (1555-1559), Surtout connu comme Philippe II d'Espagne. On considère généralement son départ définitif des Flandres, en 1559, comme la liquidation de l'héritage bourguignon de la maison de Habsbourg.
Composition
Évolution territoriale
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1369-1404 : apports de Philippe le Hardi
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1404-1419: apports de Jean sans Peur
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1419-1467 : apports de Philippe le Bon
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1467-1477 : apports de Charles le Téméraire
Liste des possessions de l'État Bourguignon
À son apogée en 1477 sous Charles le Téméraire, cet ensemble comprend deux groupes de territoires séparés par les domaines des ducs de Lorraine : les Pays-Bas et les deux-Bourgognes. Comme la cour réside dans les Flandres, on les appelle respectivement pays de par-deçà (de ce côté-ci de la Lorraine) et de par-delà (au-delà de la Lorraine).
- "Par-delà" (deux-Bourgognes) :
- Duché de Bourgogne
- Comté de Bourgogne, dit aussi Comté-Palatinat ou Franche-Comté de Bourgogne
- Comté de Charolais
- Comté de Mâcon
- Comté d'Auxerre
- Seigneurie de Salins
- Seigneurie de Bar-sur-Seine
- "Par-deçà" : (Pays-Bas bourguignons)
- Duché de Brabant, avec en accessoire le titre de duc de Lothier
- Duché de Gueldre
- Duché de Limbourg
- Duché de Luxembourg
- Comté d'Artois
- Comté de Boulogne
- Comté de Flandre
- Comté de Hainaut
- Comté de Hollande
- Comté de Namur
- Comté de Ponthieu
- Comté de Vermandois
- Comté de Zélande
- Comté de Zutphen
- Marquisat d'Anvers
- Seigneurie de Malines
- Villes de la Somme
Liste des domaines sous influence de l'État bourguignon
- Alliés
- Duché de Clèves
- Comté de Montbéliard
- Comté de Nevers (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
- Comté de Rethel (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
- Comté d'Eu (branche cadette de Bourgogne-Nevers)
- Territoires Occupés
- Territoires sous régence
- Landgraviat de Haute-Alsace (achetée à titre viager)
- Sundgau (achetée à titre viager)
- Brisgau (achetée à titre viager)
- Seigneuries Ecclésiastiques ou urbaines sous contrôle indirect
- Abbaye de Luxeuil
- Évêché de Bâle
- Évêché de Liège
- Évêché d'Utrecht
- Évêché de Cambrai
- Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun)
- Ville et Châtellenie de Tournai
Notes
- Henri Pirenne a défendu l'expression […] Johan Huizinga a repris cette dénomination tout en soulignant son anachronisme. Sur la nécessité de recourir parfois à des termes anachroniques en histoire, voir l'article tout récent de M.R. Hoetink, Les notions anachroniques dans l'historiographie du droit […]» Paul Bonenfant, Philippe le Bon : sa politique, son action, De Boeck Université, p.351. Jean-Marie Cauchies fait remarquer depuis plusieurs années que le terme devrait s'employer au pluriel, tant la centralisation a été partielle et presque uniquement sur le mode de l'union personnelle. L'expression État bourguignon est utilisée par les historiens, «pour leur facilité», alors qu'il s'agit d'un anachronisme. «
Bibliographie
- Bertrand Schnerb,L'État bourguignon 1363-1477, Editions Perrin, 1999
- Paul Bonenfant, Philippe le Bon : sa politique, son action, De Boeck Université, 1996, 476 p., (ISBN 2804121151)
Voir aussi
Catégories :- Ancien pays d'Europe
- France médiévale
- Histoire de Bourgogne
- Bourgogne médiévale
- Histoire de Belgique
- Anciens Pays-Bas
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