- Élevage en batterie
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L'élevage en batterie est un mode d'élevage intensif fondé sur l'entretien et l'exploitation d'animaux dans des batteries. Les batteries sont des dispositions linéaires de cages métalliques, sur un étage ou bien superposées sur deux ou trois étages. C'est le cas de l'élevage de poules pondeuses et de volailles en général. Chaque cage peut recevoir un nombre variable d'animaux suivant les normes techniques appliquées.
Sommaire
Terminologie
Décrié et combattu pour des raisons éthiques, le mot « batterie » est devenu très mal connoté. Il est aujourd'hui moins utilisé que les simples termes « cage » ou « case », précisés par des normes techniques réglementées.
Les anciennes batteries en cage individuelle, s'appellent des « caisses » en langage courant d'éleveurs, d'où l'expression « veaux de caisses ».
D'autres termes techniques spécialisés sont utilisés tels que « flat-deck » (littéralement « pont plat » en anglais). Ce terme est utilisé pour désigner les cases collectives d'élevage de porcelets, surélevées sur un seul niveau, qui sont utilisées dans la période de post-sevrage, après la période de maternité, au contact de la mère, en case individuelle et avant l'élevage en case d'engraissement, en case collective au sol. Le terme flat-deck sert aussi parfois pour désigner les systèmes d'élevages du même type pour lapins, en engraissement[1] ou en reproduction[2].
Production animale concernée
Ce mode d'élevage, sous cette appellation, est principalement utilisé en aviculture, pour l'élevage de poules pondeuses, en cuniculture et pour les animaux de laboratoire.
Il a été utilisé pour des animaux de plus grand format, comme les porcelets et les veaux.
Objectifs
L'élevage en batterie est une technique particulière de logement d'animaux en cage mise en œuvre en élevage intensif.
Les objectifs sont :- économiques et ergonomiques :
- - la réduction du travail grâce à la mécanisation des activités quotidiennes (alimentation, enlèvement des déjections),
- - la maîtrise de la concentration animale dans des bâtiments spécialisés permettant cette mécanisation.
- hygiéniques et sanitaires : supprimer le contact avec les déjections évacuées sous le grillage ou le caillebotis supportant les animaux (notamment dans le cas de la production d'œufs de consommation) et maîtriser le risque microbien dans des concentrations animales.
Règlementation et éthique
Ce mode d'élevage est dénoncé par plusieurs associations pour le bien-être animal qui luttent contre l'utilisation de cette méthode d'élevage qui, selon elles, ne tient aucunement compte de la souffrance animale qu'elle impose, les conditions de vie des animaux étant sacrifiées pour des questions de rentabilité.
Le combat mené par ces associations et le soutien rencontré dans l'opinion ont débouché sur la mise en place de directives européennes sur le bien-être animal édictant des règles à appliquer par système d'élevage[3].Évolution de l'élevage en batterie
En Europe et dans les pays développés, l'application de cette réglementation, a considérablement modifié la conception initiale de l'élevage en batterie. Il doit désormais respecter des normes minimales d'espace et d'équipement, en rapport avec la satisfaction des besoins comportementaux minimaux des animaux. Il conserve toutefois la caractéristique essentielle de l'élevage intensif, c'est-à-dire l'élevage en confinement et en nombre, que l'on retrouve dans les élevages intensifs au sol.
Par exemple, la production dite industrielle de veaux de boucherie en batterie, c'est-à-dire bloqués en case individuelle telles que décrites dans les sites ci-après[4],[5] a été l'une des plus critiquées. Elle a été remplacée par l'entretien en case collective telles que définies par deux directives européennes, celle de 1992 complétée par celle de 1997[6].
Parmi les points dénoncés par ces associations, concernant le « veau de batterie » tel qu'il était produit autrefois. Les anciennes cages individuelles, les « caisses », étaient conçues, entre autres, pour que les animaux ne puissent pas se retourner afin que leurs déjections puissent être récoltées mécaniquement, toujours du même côté. La correction règlementaire relative au logement a été assortie d'autres normes, imposant un apport minimal quotidien d'aliments en fibres et de fer. Il demeure malgré tout, dans ce cas particulier du veau de boucherie, que le marché valorise toujours le plus les animaux fournissant la viande la plus claire, c'est-à-dire à moindre teneur en myoglobine, ce qui impose une alimentation ferriprive (pauvre en fer) apportée soit naturellement par une alimentation exclusivement lactée, soit artificiellement par des aliments industriels d'allaitement.
Premières interdictions
- En Suisse, l'élevage en batterie est interdit depuis 1981[7].
- En Allemagne, à compter du 1er janvier 2010, les ligues de protection des animaux ont obtenu l'interdiction de l'élevage en batterie. Depuis 2009 déjà, en réponse à la désaffection des consommateurs, les supermarchés ne commercialisaient plus que des œufs « bio » ou de poules élevées en plein air. les ligues ont également obtenu des grandes enseignes l'abandon de la vente des œufs issus de l'élevage intensif « en petits groupes » mais ces œufs sont toujours utilisés dans l'industrie agroalimentaire[8].
Références
- Flat-deck pour lapins de chair
- Flat-deck pour lapins en maternité
- Commission européenne : bien être des animaux en élevage
- Site consacré aux animaux en batterie
- Article consacré à l'élevage industriel
- Veau flash
- [1]
- Les produits issus d'élevage en batterie disparaissent des supermarchés allemands sur La France agricole.f. Mis en ligne le 1er octobre 2009, consulté le 9 octobre 2010
Articles connexes
- Agriculture intensive
- Bien-être animal
- Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages
- Élevage, Aviculture
- Élevage hors-sol
- agroalimentaire
- agrobusiness
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