Électro-hypersensibilité

Électro-hypersensibilité

Sensibilité électromagnétique

La sensibilité électromagnétique (ou électro-sensibilité, ou électro-hypersensibilité (HSEM)) est un trouble dans lequel une personne subit des symptômes physiques ou psychologiques qui sont causés ou aggravés par des champs ou des ondes électromagnétiques. L'existence du trouble est sujet à controverse.

Les proportions de personnes se disant électrosensibles varient de quelques personnes par million à 8 % des personnes interrogées ; la sensibilité électromagnétique est officiellement considérée comme un handicap (et non une maladie) en Suède[1]. Dans certains cas, les personnes sont tellement affectées qu'elles s'isolent et sont amenées à cesser le travail et changer leur style de vie, alors que d'autres personnes rapportent des symptômes moins sévères qui entraînent un évitement de certaines sources de champs électromagnétiques[2].

Sommaire

Études de l'existence de la maladie

La question de l'impact sur la santé de l'exposition à des champs électromagnétiques ne fait pas unanimité, mais des études en double aveugle ont montré que les champs électromagnétiques pouvaient ne pas être à l’origine des symptômes, mais que ceux-ci pouvaient être d'ordre psychologique[3]. Une revue de la littérature de mars 2005 sur les études scientifiques portant sur ce phénomène, montra que sept études scientifiques trouvaient une association entre exposition et symptômes, alors que vingt-quatre études n'en trouvaient aucune. Cependant, sur les sept études, deux n'ont pas pu être reproduites même par leur auteurs initiaux, trois ont des biais méthodologiques importants, et les deux derniers présentaient des résultats contradictoires[4]. De même, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’il n’y a pas d’éléments scientifiques qui permettraient d'appuyer l’affirmation que la sensibilité électromagnétique soit réellement causée par les champs électromagnétiques, et non par des troubles psychologiques[2].

Cependant, des associations pensent que le phénomène est causé par des expositions électromagnétiques, et mettent en cause les moniteurs d'ordinateur, les antennes-relais de la téléphonie mobile, les lignes à haute tension, les transformateurs électriques ou encore les téléphones mobiles eux-mêmes. Elles s’appuient entre autres sur le rapport Bioinitiative rédigé par quatorze scientifiques[5] membres de la Bioelectromagnetics Society[6] qui prétend apporter des preuves scientifiques concernant les effets sanitaires des champs électromagnétiques, et qui décrit un ensemble d'inadaptations de normes et définit des valeurs-seuil plus protectrices de la santé.

La Bioelectromagnetics Society n’approuve pas cette étude, et selon elle, « des recherches par des spécialistes de physique théorique suggèrent que l’exposition [à des champs de radiofréquence non-thermiques] ne provoquera rien d’autre sur les être vivants, que, s’ils sont suffisamment puissants, une élévation locale de la température. Mais les physiciens ne peuvent pas tout connaître, aussi ils se tournent vers les biologistes, et découvrent que les bases de données ne contiennent aucune démonstration scientifiquement reproductible d’un effet néfaste sur la santé, même après 50 ou 60 ans de recherche scientifique[7]. » Le chercheur Jean-Paul Krivine dénonce aussi l'apparence de sérieux scientifique et le conflit d'intérêt d'une des co-auteurs, Cindy Sage, propriétaire d'un cabinet homonyme proposant "des solutions pour « caractériser ou atténuer » les impacts des champs électromagnétiques"[8]

Le Rapport BIOINITIATIVE (31/08/2007) est validé et soutenu par une haute autorité européenne : l’Agence Européenne de l’Environnement > Voir la communication de l'EEA du 17/09/2007. Le rapport Bioinitiative a également été validé par le Parlement Européen dans une Résolution votée le 04 Septembre 2008 qui, "vivement interpellé" par ce rapport et considérant entre autres l'hypersensibilité aux rayonnements électromagnétiques, recommande une révision à la baisse les normes d'exposition, qualifiées d'obsolètes. [9] Il s’agit d’un travail de synthèse extrêmement sérieux mené par des scientifiques, qui, pour la plupart, ont mené des travaux de recherche reconnus internationalement sur ce domaine et publié dans des revues à comité de lecture. Font parti des auteurs du rapport, Pr Lennart Hardell présent l’an dernier au colloque de l’Appel de Paris à l’UNESCO, Pr Kjell Hansson Mild, responsable de la plus importante enquête épidémiologique menée sur les liens entre tumeurs au cerveau et usage prolongé du portable, Pr. Michaël Kundi, grand épidémiologiste et co-auteur d’une étude épidémiologique de faisabilité sur les riverains d’antennes-relais, Carl F. Blackman, chercheur à l’Agence de protection environnementale américaine, H. Lai, chercheur américain, l’un des premiers à avoir mis en évidence les effets génotoxiques de la téléphonie mobile, ou encore Pr. Olle Johansson, chercheur à l’institut de médecine environnementale de Karolinska en Suède… [10]

Une étude est en cours en 2009 grâce à l'ARTAC sous l'égide du prix nobel de médecine le Pr Luc Montagnier. À ce jour plusieurs anomalies (chute du taux de mélatonine, aires cérébrales très peu vascularisées, témoins de stress cellulaire) on pu être mis à jour. [11]

Description et prévalence de la sensibilité électromagnétique

Définition de l'OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) écrit en 2005 :

« Depuis quelque temps, un certain nombre d'individus signalent divers problèmes de santé qu'ils attribuent à leur exposition aux [champs électro-magnétiques]. Si certains rapportent des symptômes bénins et réagissent en évitant autant qu'ils le peuvent ces champs, d'autres sont si gravement affectés qu'ils cessent de travailler et modifient totalement leur mode de vie. Cette sensibilité présumée aux [champs électro-magnétiques] est généralement appelée "hypersensibilité électromagnétique" (HSEM)[2]. »

Symptômes

Les symptômes rapportés sont divers, sans profil symptomatique spécifique, ce qui signifie qu'ils peuvent s'apparenter à d'autres troubles ou maladies. Ce sont aussi des symptômes fréquemment rencontrés dans la « population générale ».

Selon l’OMS, l’hypersensibilité électromagnétique « est caractérisée par divers symptômes que les individus touchés attribuent à l'exposition aux CEM. Parmi les symptômes les plus fréquemment présentés, on peut mentionner des symptômes dermatologiques (rougeurs, picotements et sensations de brûlure), des symptômes neurasthéniques et végétatifs (fatigue, lassitude, difficultés de concentration, étourdissements, nausées, palpitations cardiaques et troubles digestifs). Cet ensemble de symptômes ne fait partie d'aucun syndrome reconnu[2]. »

Plusieurs auteurs ont analysé les symptômes décrits par des électrosensibles. Dans l’étude de Hillert et ses collègues (2002)[12], le symptôme le plus fréquemment cité est la fatigue, suivie de problèmes dermatologiques au visage, de sensations de lourdeur dans la tête, d'irritation des yeux, de nez bouché ou encombré, de maux de tête, de difficultés de concentration, etc. Röösli et ses collègues (2004)[13], quant à eux, décrivent en ordre décroissant des troubles du sommeil, des maux de tête, de la nervosité/angoisse, de la fatigue, des difficultés de concentration, des acouphènes, des vertiges, des douleurs dans les membres... Ces auteurs n'observent pas de différences entre les symptômes cités par les hommes et les femmes. Les résultats de Schüz et al. (2006) rejoignent les résultats précédents : le symptôme cité le plus fréquemment est la fatigue, suivie de difficultés de concentration, de troubles du sommeil, de lassitude, de mauvaise humeur, d'inconscience, de maux de tête, de sensations de faiblesse...

Chez certaines personnes se jugeant électrosensibles, les symptômes passagers évoluent vers la chronicité, avec des conséquences diverses :

  • Souffrances physiques (sensation de décharges électriques dans le corps, picotements, oreilles qui chauffent, maux de tête...)
    et psychologiques (préoccupation, anxiété, état dépressif, stress, spasmophilie)
  • Comportements d'évitement de l'exposition
  • Organisation de la vie du patient autour de ce problème
  • Absentéisme, incapacité de travail
  • Isolement social
  • Difficultés financières dues aux déménagements et aménagements électriques de la maison…

Parfois, l'incompréhension de l'entourage professionnel ou familial, et la non reconnaissance du monde médical aggravent l'isolement de la personne électrosensible. Plusieurs auteurs parlent d'un cercle vicieux où symptômes, associations de ces derniers à une (des) source(s) électromagnétique(s) et comportements d'évitement se succèdent, s'amplifient et s’auto-entretiennent.

Prévalence de l’électro-sensibilité

Les estimations de prévalence de l’électro-sensibilité dans la population varient ; de quelques individus par million, à des taux bien plus élevés. Pour l'OMS, environ 10 % des cas signalés d’électro-sensibilité ont été considérés comme graves[2].

Une étude européenne (Bergqvist et al., 1997[14]) décrivait davantage de cas en Suède, au Danemark et en Allemagne et moins de cas en France, en Autriche et au Royaume-Uni (gradient Nord-Sud). Dans cette même étude, les sources d'exposition étaient intérieures (par ex. : écrans d'ordinateur) dans les pays scandinaves et extérieures (par ex.: lignes à haute tension et antenne GSM) dans d'autres régions.

Sur simples sondages, les proportions de personnes électrosensibles varient de quelques personnes par million à 8 % des personnes interrogées :

  • 3,2 % de personnes électrosensibles parmi les personnes interrogées par Levallois et al. (2002)[15] en Californie.
  • 1,5 % des répondants se disent électrosensibles dans l'étude de Hillert et al. (2002)[12] en Suède.
  • 6 % de la population allemande se dit électrosensible dans l'étude de Schroeder (2002)[16].
  • 4,2 % des femmes et 1,7 % des hommes dans la population étudiée est "electromagnetic sensible" dans l'étude de Leitgeb & Schröttner (2003)[17]. Cette sensibilité est définie à partir d'un seuil de perception du courant.
  • 3,5 % des répondants se disent électrosensibles dans l'étude de Schrottner & Leitgeb (2008)[18] en Autriche.
  • 2,7 % de la population étudiée (en Suisse) par Schreier et al. (2006) rapportent des effets négatifs sur la santé attribués aux champs électriques et magnétiques. 2,2 % rapportent avoir subi de tels effets dans le passé.
  • Dans l'enquête de la Commission Européenne (Bergqvist et al, 1997[14]), les questionnaires ont été envoyés dans 138 centres de médecine du travail et 15 groupes d'entraide (taux de réponse de respectivement 49 et 67 %). La fréquence varie de quelques personnes par million (en Angleterre, Italie et France, selon les médecins du travail) à quelques dixièmes de pourcent (au Danemark, en Irlande et Suède, selon les groupes d'entraide).

Étiologie, diagnostic et preuves scientifiques

Des études étiologiques ont été menées pour rechercher les causes de cette maladie.

Tests en double aveugle

En 2005, une étude exhaustive de la littérature scientifique a analysé les résultats de trente-et-une expériences qui testaient si les champs électromagnétiques causaient l’électrosensibilité. Chaque expérience exposait en laboratoire des personnes qui se déclaraient atteintes d’électrosensibilité à des champs électriques et/ou magnétiques fictifs ou réels, à de multiples fréquences, dans des études en double aveugle (le sujet et l’agent expérimentateur à ses côtés ne savent pas si le champ est fictif ou réel ; le sujet doit déterminer s'il a été exposé (détection du champ) et rapporter d'éventuels symptômes, il est parfois soumis également à différents tests de mémoire et d'attention.)[4]. Cette étude concluait que :

« Les symptômes décrits par les personnes souffrant de « électro-hypersensibilité » peuvent être sévères et parfois handicapants. Cependant, il s’est révélé difficile de montrer que, dans des études en aveugle, l’exposition à des champs magnétiques pouvaient être à l’origine de ces symptômes. Ceci suggère que l’électro-hypersensibilité n’est pas reliée à la présence de champs magnétiques, bien que des recherches supplémentaires sur ce phénomène soient nécessaires [19]. »

Depuis, d'autres expériences en double aveugle ont été publiées, chacune montrant que les personnes qui se déclarent atteintes de sensibilité électromagnétique sont incapables de détecter la présence de champs électromagnétiques et la probabilité qu’elles ressentent des symptômes de maladie est la même en présence d’une exposition fictive ou d’une exposition réelle[20],[21],[22].

Plusieurs personnes ont critiqué cette étude, mais des réponses ont été apportées aux objections, et les nombreuses études montrent que les champs électromagnétiques « ne causent pas les symptômes ressentis[23],[24] ».

Un rapport de 2005 de l’Agence de protection sanitaire du Royaume-Uni concluait que l’électrosensibilité devait être prise en considération par d’autres voies que son étiologie : les souffrances sont réelles, même si les causes de ces souffrances ne sont pas définies[25]. Selon le groupe d'experts de la Commission européenne (Bergqvist et al, 1997[14]) et le groupe de travail de l’OMS[2], le terme « électrosensibilité » n'implique pas une relation entre les champs électromagnétiques et des symptômes sanitaires.

Diagnostic

Il est difficile d'établir un diagnostic d'électrosensibilité car il n'existe pas de signes cliniques spécifiques objectivés ou de marqueurs pathophysiologiques spécifiques ou sensibles permettant de caractériser cette intolérance.

Les symptômes et la souffrance de ces personnes sont réels et peuvent être de deux ordres :

  • liés à la perception d'un risque à l'exposition aux champs et aux craintes engendrées.(vérifié)
  • lié à l'interaction du phénomène électromagnétique avec le corps humain. Cet aspect est en cours d'évaluation par l'étude menée par l'ARTAC.

Sources incriminées

Mats et antennes GSM.

Ces sources sont toujours plus répandues dans nos sociétés modernes. Une étude par questionnaire de Röösli et al. (2004)[26] ont analysé les causes des symptômes que les personnes touchées suspectent.

Dans l'étude de Röösli et al. (2004), les causes suspectées citées par les 167 électrosensibles interrogés étaient, par ordre décroissant ;
les antennes de téléphonie mobile, suivies des GSM, des téléphones sans fil (type DECT), des lignes à haute tension, des transmetteurs de radiodiffusion, des écrans d'ordinateur, des lignes de train/tram, des transformateurs, des écrans de TV, des appareils électriques et de l'éclairage.

Il n'existe pas de réelle spécificité des symptômes en fonction de la source. Schreier et coll. (2006)[27] notent que des inquiétudes sont plus souvent exprimées à l'égard des antennes de téléphonie mobile et des lignes à haute tension par rapport au GSM, appareils électriques et téléphone sans fil. Des résultats similaires ont été obtenus dans une autre étude (Siegrist et coll., 2005[28]) et en Autriche (Hutter et coll., 2004).

Des associations pensent que le phénomène est causé par des expositions électromagnétiques, et mettent en cause les moniteurs d'ordinateur, les antennes-relais de la téléphonie mobile, les lignes à haute tension, les transformateurs électriques ou encore les téléphones mobiles eux-mêmes. Elles s’appuient entre autres sur le rapport Bioinitiative rédigé par des scientifques membres de la Bioelectromagnetics Society[29] qui ont compilé des études cliniques concernant les effets sanitaires des champs électromagnétiques. Les conclusions déduitent sont alarmantes. Une étude d’un membre de ce groupe allait dans ce sens, sans rien démontrer[30]. La Bioelectromagnetics Society n’approuve pas les résultats de ces membres[31].

Le Rapport BIOINITIATIVE (31/08/2007), validé et soutenu par une haute autorité européenne (l’Agence Européenne de l’Environnement > Voir la communication de l'EEA du 17/09/2007) relève dans ses conclusions les dangers sur la santé des émissions de type téléphonie mobile comme le téléphone portable, les émissions UMTS-Wifi-Wimax-Bluetooth et le téléphone à base fixe "DECT".

Position du parlement européen

Le Parlement Européen dans une Résolution votée le 04 Septembre 2008 s'est dit "vivement interpellé" par ce rapport considérant entre autres l'hypersensibilité aux rayonnements électromagnétiques, et recommandant une révision à la baisse les normes d'exposition, qualifiées d'obsolètes [32]. Le rapporteur de la résolution estimait que cette étude était une « synthèse de plus de mille cinq cents études consacrées à la question » et qu'il constatait « que les limites d'exposition aux champs électromagnétiques fixées pour le public sont obsolètes dès lors qu'elles n'ont pas été adaptées depuis la recommandation 1999/519/CE du Conseil du 12 juillet 1999 relatives à la limitation d'exposition du public aux champs électromagnétiques (0Hz à 300 GHz)2, que ces limites ne tiennent évidemment pas compte de l'évolution des technologies de l'information et de la communication ni, d'ailleurs, des recommandations préconisées par l'Agence européenne pour l'environnement ou encore des normes d'émission plus exigeantes prises, par exemple, par la Belgique, l'Italie ou l'Autriche et qu'elles ne tiennent pas compte des groupes vulnérables comme les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants »[33];
Il s’agit d’un travail de synthèse mené par des scientifiques, qui, pour la plupart, ont mené des travaux de recherche reconnus internationalement sur ce domaine et publié dans des revues à comité de lecture. Font partie des auteurs, le Pr Lennart Hardell présent au colloque de l’Appel de Paris à l’UNESCO, le Pr Kjell Hansson Mild, responsable de la plus importante enquête épidémiologique menée sur les liens entre tumeurs au cerveau et usage prolongé du portable, le Pr. Michaël Kundi, épidémiologiste réputé et co-auteur d’une étude épidémiologique de faisabilité sur les riverains d’antennes-relais, Carl F. Blackman, chercheur à l’Agence de protection environnementale américaine, H. Lai, chercheur américain, l’un des premiers à avoir mis en évidence les effets génotoxiques de la téléphonie mobile, ou encore Pr. Olle Johansson, chercheur à l’institut de médecine environnementale de Karolinska en Suède… [34].

Cependant, aussi prestigieuses que soient ces institutions, cela ne permet en rien de valider définitivement l'existence d'un lien de causalité directe, remis en question par un bon nombre de scientifiques (comme l'AFIS ou la Bioelectromagnetics Society elle-même).

Une étude est en cours menée par l'ARTAC.[35]

Traitement

En l'absence de démonstration d'un lien de cause à effet et de critères diagnostiques définis, la première étape consiste par un diagnostic différentié à vérifier l'absence d'autre pathologie médicale connue pouvant expliquer les symptômes. À partir de l'identification des conditions médicales, psychosociales et environnementales de la personne électrosensible, une prise en charge individualisée, multidisciplinaire et globale est recomandée.

Le choix d'une thérapie doit se baser sur la présentation clinique, ainsi que sur la réponse au traitement. De nombreuses techniques thérapeutiques ont fait l'objet de publications et parmi celles-ci, les thérapies cognitivo-comportementales s'avèrent les plus efficaces (Rubin et al., 2006[36]; Irvine, 2005[37]; Hillert et al., 2002[12]).
Hillert et al. (2002)[12] indiquent que le pronostic est meilleur lorsque la prise en charge est réalisée précocement et lorsque les symptômes sont associés au travail sur écran de visualisation. Soulignons encore qu'une rémission spontanée est observée dans un certain nombre de cas.
Röösli et al. (2004) ont analysé les moyens mis en œuvre pour éviter les symptômes. Réduire l'exposition est souvent considérée comme un moyen momentanément ou partiellement efficace dans l'amélioration de la symptomatologie par les personnes qui s'en plaignent. Mais la réduction de l'exposition semble entraîner la personne électrosensible dans une spirale d'évitements et d'aménagements qui ont des conséquences parfois importantes en termes de coûts, d'isolement social et professionnel et de qualité de vie.

Étant donné que les plaintes rapportées le sont généralement pour des niveaux d'exposition habituellement rencontrés dans notre vie quotidienne, cette solution devrait, au préalable, être mûrement réfléchie à la lumière des évaluations de l'exposition et des données scientifiques dans le domaine.

Perspectives de recherche

Des recherches sont encore nécessaires, pour mieux comprendre les causes et d'autres aspects de la symptomatologie, et pour tester l'efficacité des méthodes thérapeutiques destinées à aider les personnes se plaignant d'électrosensibilité.

L'hypothèse selon laquelle les électrosensibles auraient une plus grande réactivité du système nerveux central (Wang et coll., 1994[38]; Sandström, 1997; Lyskov et coll., 2001[39]) est également à suivre. Il s'agirait d'une prédisposition physiologique qui entraînerait une sensibilité plus grande aux facteurs environnementaux de stress .

Notes et références

  1. Laurent Carpentier, « Les révoltés des ondes » sur Le Monde.fr, 2 Mai 2008
  2. a , b , c , d , e  et f (fr) Champs électromagnétiques et santé publique, OMS, décembre 2005
  3. Des fausses expositions à un champ ont été suffisantes pour déclencher des symptômes graves dans certains participants ; (en) Are some people sensitive to mobile phone signals? Within participants double blind randomised provocation study, Rubin G.J. et al., mars 2006, [lire en ligne]
  4. a  et b (en) James Rubin, J. Das Munshi et Simon Wessely, « Electromagnetic hypersensitivity: a systematic review of provocation studies », dans Psychosom Med, vol. 67, no 2, mars et avril 2005, p. 224-32 [texte intégral] .
  5. (en) Liste des participants, sur bioinitiative.org.
  6. (en) Rapport Bioinitiative, sur bioinitiative.org, publié le 31 août 2007
  7. (en) Bioelectromagnetics newsletter, mars/avril 2008, page 7, traduction libre de « analysis by good theoretical physicists suggests that nothing is going to happen but the deposition of additional energy that, if sufficient, can elevate tissue temperature. But physicists don’t know everything so we turn to the biologists and find that an analysis of the biological database reveals no consistently reproducible (independent) LLNT effect after about 50 or 60 years of research. »
  8. Le rapport BioInitiative, ou l’apparence de sérieux scientifique - AFIS
  9. [1]
  10. [2]
  11. [3]
  12. a , b , c  et d Hillert, L., Berglind, N., Arnetz, BB., Bellander, T. (2002). Prevalence of self-reported hypersensitivity to electric or magnetic fields in a population-based questionnaire survey. Scand J Work Environ Health, 28(1):33-41.
  13. Röösli, M., Moser, M., Baldinini, Y., Meier, M., & Braun-Fahrländer, C. (2004). Symptoms of ill health ascribed to electromagnetic field exposure - a questionnaire survey. Int. J. Hyg. Environ. Health, 207:141-150.
  14. a , b  et c Bergqvist, U., Vogel, E., Aringer, L., Cunningham, J., Gobba, F., Leitgeb, N., Miro, L., Neubauer, G., Ruppe, I., Vecchia, P. & Wadman, C. (1997). Possible health implications of subjective symptoms and electromagnetic fields. A report prepared by a European group of experts for the European Commission, DG V. (voir le rapport)
  15. Levallois, P., Neutra, R., Lee, G., & Hristova, L. (2002). Study of self-reported hypersensitivity to electromagnetic fields in California. Environ Health Perspect, 110 Suppl 4:619-23.
  16. Schroeder, E. (2002). Stakeholder-Perspektiven zur Novellierung der 26.BlmSchV. Ergebnisse der bundesweiten Telefonumfrage im Auftrag des Bundesamtes für Strahlenschutz (BfS).
  17. Leitgeb, N. & Schrottner, J. (2003). Electrosensibility and electromagnetic hypersensitivity. Bioelectromagnetics, 24(6):387-94.
  18. Schrottner, J. & Leitgeb, N. (2008). Sensitivity to electricity - Temporal changes in Austria. BMC Public Health, 8:310.
  19. Traduction libre de « The symptoms described by 'electromagnetic hypersensitivity' sufferers can be severe and are sometimes disabling. However, it has proved difficult to show under blind conditions that exposure to electromagnetic fields can trigger these symptoms. This suggests that 'electromagnetic hypersensitivity' is unrelated to the presence of electromagnetic fields, although more research into this phenomenon is required. »
  20. (en) Sabine Regel, Sonja Negovetic, Martin Roosli, Veronica Berdinas, Jurgen Schuderer, Anke Huss, Urs Lott, Niels Kuster et Peter Achermann, « {{{titre}}} », dans Environ Health Perspect, vol. 114, no 8, août 2006, p. 1270–5 [texte intégral] .
  21. (en) James Rubin, G. Hahn, B.S. Everitt, A.J. Clear et Simon Wessely, « Within-participants, double-blind, randomised provocation study », dans British Medical Journal, vol. 332, 2006, p. 886–889 [texte intégral] .
  22. (en) J. Wilen, A. Johansson, N. Kalezic, E. Lyskov et M. Sandstrom, « Psychophysiological tests and provocation of subjects with mobile phone related symptoms », dans Bioelectromagnetics, vol. 27, no 3, avril 2006, p. 204–14 [texte intégral] 
  23. (en) « Correspondence », dans Environmental Health Perspectives, vol. 116, no 2, 1er février 2008, p. A62 [[pdf] texte intégral] 
  24. (en) Electrosmog in the clear with scientists, 18 janvier 2007, The Guardian. Consulté le 2008-05-29
  25. (en) N. Irvine, A. Johansson, N. Kalezic, E. Lyskov et M. Sandstrom, « Definition, epidemiology and management of electrical sensitivity », dans Report for the Radiation Protection Division of the UK Health Protection Agency, HPA-RPD-010, avril 2005 [texte intégral] .
  26. Röösli, M., Moser, M., Baldinini, Y., Meier, M., & Braun-Fahrländer, C., Symptoms of ill health ascribed to electromagnetic field exposure - a questionnaire survey, 2004, Int. J. Hyg. Environ. Health, 207:141-150.
  27. Schreier, N., Huss, A., & Röösli, M. The prevalence of symptoms attributed to electromagnetic field exposure: a cross-sectional representative survey in Switzerland, 2006, Soz Praventiv Med, 51:202-209.
  28. Siegrist, M., Siegrist, M., Earle, TC., Gutscher, H., & Keller, C., Perception of mobile phone and base station risks, 2005,. Risk Anal, 25(5):1253-64
  29. (en) rapport Bioinitiative, publié le 31 août 2007
  30. (en) « There is still insufficient contemporary proof with regard to increased cancer risk to change adult mobile phone usage. », page 256, "Electrohypersensitivity: State-of-the-Art of a Functional Impairment", Olle Johansson, 2006
  31. Voir par exemple : (en) Bioelectromagnetics newsletter, mars/avril 2008, page 7
  32. [4]
  33. (Rapport : " sur "l'Evaluation a mi-parcours du plan d'action europeen en matiere d'environnement et de sante 2004-2010" (2007/2252(INI)), par la Commission de l'environnement, de la sante publique et de la securite alimentaire / Rapporteur: Frederique Ries", pdf, 15 pages, 184 ko). (point 21, page 8L15 de la version PDF du rapport
  34. [5]
  35. [6]
  36. Rubin, GJ., Das Munshi, J., Wessely, S. (2006). A systematic review of treatments for electromagnetic hypersensitivity. Psychother Psychosom, 75(1):12-8.
  37. Irvine, N. (2005). Definition, epidemiology and management of electrical sensitivity. Report for the Radiation Protection Division of the UK Health Protection Agency, HPA-RPD-010.(voir l'article)
  38. Wang, T., Hawkins, LH., & Rea, WJ. (1994). Effects of ELF magnetic fields on patients with chemical sensitivities. COST 244: Biomedical effects of electromagnetic fields, September 27-29; Graz, Austria. 123-132.
  39. Lyskov, E., Sandstrom, M., Mild, KH. (2001). Provocation study of persons with perceived electrical hypersensitivity and controls using magnetic field exposure and recording of electrophysiological characteristics. Bioelectromagnetics, 22(7):457-62.

Autres références

  • (en) Andersson, B., Berg, M., Arnetz, BB., Melin, L., Langlet, I., & Liden, S., « A cognitive-behavioral treatment of patients suffering from "electric hypersensitivity". Subjective effects and reactions in a double-blind provocation study », dans J Occup Environ Med, 1996, 38(8):752-8.
  • (en) Carlsson, F., Karlson, B., Orbaek, P., Osterberg, K., & Ostergren, PO. , « Prevalence of annoyance attributed to electrical equipment and smells in a Swedish population, and relationship with subjective health and daily functioning », dans Public Health, 2005, 119(7):568-77.
  • (de) Institut für Angewandte Sozialwissenschaft, infas, « Ermittlungen der Befürchtungen und Ängste der breiten Öffentlichkeit hinsichtlich möglicher Gefahren der hochfrequenten elektromagnetischen Felder des Mobilfunks–jährliche Umfragen », B. f. Strahlenschutz, Bonn, Institut für Angewandte Sozialwissenschaft, 2003, GmbH: 1–34.
  • (en) Rubin, GJ., Das Munshi, J., Wessely, S. , « Electromagnetic hypersensitivity: a systematic review of provocation studies », Psychosom Med, 2005, 67(2):224-32.
  • (en) Sandström, M., Lyskov, E., Berglund, A. , Medevedev, S., & Hansson Mild, K., « Neurophysiological effects of flickering light in patients with perceived electrical hypersensitivity », J Occup Environ Med, 1997, 39:15-21.
  • (en) Schuz, J., Petters, C., Egle, UT., Jansen, B., Kimbel, R., Letzel, S., Nix, W., Schmidt, LG., & Vollrath, L. « The "Mainzer EMF-Wachhund": results from a watchdog project on self-reported health complaints attributed to exposure to electromagnetic fields », Bioelectromagnetics, 2006, 27(4):280-7.
  • (en) Wang, T., Hawkins, LH., & Rea, WJ. « Effects of ELF magnetic fields on patients with chemical sensitivities », Biomedical effects of electromagnetic fields, septembre 1994, 27-29; Graz, Austria. 123-132.

Voir aussi

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Liens externes

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