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Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Tamerville
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Tamerville se trouve dans les environs de Valognes dans la Manche.
Beaucoup de documents, témoins de l'Histoire, se trouvent à la bibliothèque de Valognes et surtout à la mairie du village (l'ancien presbytère) qui a su conserver de précieuses informations. Aujourd'hui, seul le clocher a gardé son style très roman, mais quelques vestiges du passé sont toujours présents malgré les nombreux remaniements qu'elle a subis. L'église de Tamerville possèdent deux patrons : Notre-Dame-de-l'Assomption (d'où le nom de l'église) et Saint Mayeul, 4e abbé de Cluny au Xe siècle.
Sommaire
Historique
Il existait vraisemblablement une chapelle à Tamerville au carrefour Belaunay, dédiée à St Jean Baptiste, avant le IXe siècle et dont aujourd'hui il n'y a plus trace. Cette première chapelle étant devenue trop petite, les habitants auraient commencé la construction d'une nouvelle église à l'emplacement actuel.
Or une terrible famine frappa Tamerville en 820 et les travaux durent cesser ; un chapiteau à droite de la porte du clocher en témoigne, il représente un riche donnant du pain à un pauvre. Les Normands détruisirent cette ébauche d'église à leur arrivée vers 838, à l'exception de la tour. Entre 925 et 950, les Tamervillais entreprirent de bâtir une petite chapelle de substitution. Cette chapelle ne leur convenant pas, ils décidèrent de commencer la construction de l'église actuelle vers 1070 (sous l'épiscopat de l'évêque de Coutances, Geoffroy de Montbray) à l'initiative d'un Sir de Chiffrevast. Celui-ci, revenant d'Angleterre, avait acquit de grand bien et ramena plusieurs ouvriers qu'il chargea de sa construction.
Un seigneur de Chiffrevast, un dénommé Jacques d'Anneville, fit construire vers 1420 la chapelle Saint Jacques qui se trouve à gauche du chœur. Elle fut bâtie certainement en vue de lui servir de chapelle funéraire.
Vers le XVe siècle, on entreprit des remaniements : la fenêtre du fond fut agrandie en verrière et le chœur fut remanié en chevet plat voûté d'ogives.
Au XVIIe siècle, la nef fut modifiée : les fenêtres agrandies, la façade élargie par une travée peut profonde, le tout terminé par un portail en 1755, au-dessus duquel se trouve un fronton triangulaire où est placé la statue en fonte de Saint Mayeul, second patron de la paroisse. Toutefois, malgré ces modifications, les corniches de la nef et du chœur ont gardé une soixantaine de modillons romans. Toutes les fenêtres furent refaites au XVIIe siècle mais quelques vestiges des fenêtres romanes subsistent à l'extérieur du bâtiment, sur le haut du mur de la nef. On fit communiquer la chapelle St Jacques au transept de l'église par un arc en ogive en 1672.
Le plafond fut refait en 1813, le pignon ouest fut démoli en 1855 et la nef prolongée par deux petites chapelles latérales. L'église a été classée Monument historique en 1906 par les Beaux-Arts. Plus récemment, en 1972, des travaux sur la nef furent entrepris et financé par l'État.
Une relique de St Sulpice le Débonnaire (évêque de Bourges au VIIe siècle), retrouvée vers le XXe siècle, aurait été partagé entre l'église de Tamerville et celle de Fresville.
À l'intérieur
Dans la courte nef à quatre travées, l'arc triomphal repose sur deux chapiteaux dont l'un figure une chasse au cerf (chasse St Hubert). Celui-ci laisse supposer que Tamerville devait se trouver au milieu d'une forêt au XIe siècle.
Pratiquement tous les objets de l'église sont classés ou inscrits Monuments historiques. Quelques-uns retiennent tout particulièrement l'attention.
- Au fond du chœur on peut apercevoir le Maître Autel en bois peint et doré du XVIIIe siècle et inscrit en 1976.
- À La droite de celui-ci se trouve un bas-relief très abîmé en pierre calcaire et polychromée du début du XVIe siècle représentant les douze apôtres et classé en 1972.
- En approfondissant la visite, on peut admirer dans la chapelle Saint-Sulpice la statue se saint Jacques (mutilé de la main droite) en pierre calcaire polychromée sous badigeon au XIVe siècle et classée en 1905.
- Dans la chapelle Sous-Tour du XIe siècle se trouve la Vierge de Pitié (ou Piéta) en pierre polychromée sous badigeon du XVe siècle et classée en 1914.
Architecture
Au mur Sud de la nef, une jolie porte romane (aujourd'hui bouchée) est décorée de billettes, d'étoiles creuses et d'un tore et retombe sur deux colonettes.
Le clocher, sur plan carré, n'est pas au transept mais construit en hors d'œuvre sur la première travée Sud du chœur. Il a été doté au XIIe siècle d'une tour octogonale à deux étages surmontés d'une courte flèche couverte de schiste, ce qui renforce son côté pittoresque. Le premier étage est composé sur quatre faces de fenêtres aveugles décorées de bâtons brisés, le second ajouré de huit fenêtres ornées de frettes crénelées. Il est construit en pierre calcaire, probablement provenant de l'ancienne carrière d'Yvetot Bocage.
À l'extérieur, des boudins adoucissent les angles de cette tour et les murs sont renforcés par des contreforts implantés régulièrement.
Synthèse
Cette église de style roman offre une belle quantification de l'architecture religieuse au fil des siècles. Étant âgée de plus d'un millénaire, cette église est l'œuvre de plusieurs générations, toutes ayant opérées dans le même objectif : pouvoir pratiquer leur Passion et vénérer leur Dieu. Elle est le symbole de l'histoire de ses habitants et de l'adoration religieuse de leurs ancêtres.
Notes et références
- Livres et revues
- Jean Barbaroux, Églises de la Manche, éd. Nouvelles éditions latines
- Norbet Girard et Maurice Lecoeur, Trésors du Cotentin, éd. Isoète
- Lucien Musset, Normandie Romane 1, n° 48, éd. Zodiaque, p. 42
- Vikland "Le Valognais", n° 10, automne 1978, p. 20-21
- Pages web
- Autres
- Archives de la mairie de Tamerville.
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