École centrale (révolution française)

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École centrale (Révolution française)

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Une école centrale est une catégorie d'établissements d'enseignement de niveau secondaire pendant la Révolution française de 1795 à 1802.

Les écoles centrales ont été imaginées par le Comité d'instruction publique. Au sein du comité, les principaux instigateurs de ces écoles sont Joseph Lakanal et Pierre Daunou mais le nom est proposé par Jean Henri Bancal des Issarts[1]. Elles remplacent les collèges des facultés des arts des anciennes universités.

Sommaire

La loi

Les écoles centrales sont créées par un décret du 25 février 1795 modifié ensuite par le titre II de la loi Daunou du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) sur l'organisation de l'instruction publique.

L'article 1er prévoit de constituer une école par département mais les articles 10 à 12 autorisent l'établissement d'« écoles centrales secondaires » pour les villes qui ne sont pas chef-lieu de département et qui disposent déjà d'un collège, à condition que l'établissement soit financé par la commune.

L'enseignement est divisé en trois sections (art. 2) durant sans doute chacune deux ans, puisque les élèves sont admis dans la première à 12 ans, dans la deuxième à 14 et dans la troisième à 16 (art. 3). À chacune de ces sections correspond un certain nombre de disciplines. Pour la première, l'enseignement comprend le dessin, l'histoire naturelle, les langues anciennes et, dans certains cas et après autorisation du gouvernement, les langues vivantes. La deuxième section était purement scientifique, avec les mathématiques, ainsi que la physique et la chimie expérimentales. Enfin, la troisième section d'enseignement comprend la grammaire, les belles-lettres, l'histoire et la législation.

Les professeurs de ces écoles seront choisis par un « jury d'instruction » (art. 5). Ils pourront au besoin être révoqués à l'initiative du jury, mais le Directoire doit donner son accord pour toute révocation (art. 6). Leur traitement fixe est celui d'un administrateur de département (art. 7) mais ils touchent une part de la rétribution scolaire payée par les familles à raison de 25 livres par an maximum (art. 8).

L'article 4 oblige chaque école centrale à disposer d'une bibliothèque publique, d'un jardin, d'un cabinet d'histoire naturelle et d'un cabinet de sciences expérimentales (c'est-à-dire un laboratoire).

Mise en place des écoles centrales

Les écoles centrales se sont installées petit à petit. Dans de nombreuses villes, les locaux de l'ancien collège ont été réutilisés pour installer l'école. Pour constituer la bibliothèque, les administrations ont regroupé les bibliothèques de district.

Dès juin 1797, on compte une centaine d'écoles centrales dont 68 sont en pleine activité[2].

À Paris, il est projeté d'établir cinq écoles centrales pour tenir compte de l'importance de la population. En fait, trois seulement voient le jour[3] :

La fin des écoles centrales

Ces écoles centrales suscitent des critiques, qui apparaissent notamment dans l'enquête lancée en 1801 par le ministre de l'Intérieur Jean-Antoine Chaptal. Les principaux reproches exprimés sont une mauvaise coordination avec l'enseignement primaire, le manque d'éducation morale et religieuse, la liberté excessive laissée aux élèves. Surtout, les écoles centrales paraissent peut-être trop révolutionnaires au goût du nouveau régime.

La loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) supprime les écoles centrales et les remplace, pour les plus importantes, par des lycées entretenus par l'État et pour les autres, par des écoles secondaires ou collèges, financés par les communes ou de manière privée (c'est-à-dire par les familles)[4].

Les bibliothèques des écoles centrales seront attribuées aux communes par une décision du 28 janvier 1803. Les fonds de ces bibliothèques constituent souvent une part des documents anciens des bibliothèques municipales classées.

Références

  1. Le Lycée Henri-IV (Paris), G. Klopp, Thionville, 1996, p. 93.
  2. A. Léon & P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, 10e éd., p. 62.
  3. Le lycée Henri-IV (Paris), G. Klopp, Thionville, 1996, p. 96.
  4. A. Léon & P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, 10e éd., p. 64.
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