- École biblique et archéologique française de Jérusalem
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L’École biblique et archéologique française (EBAF), située à Jérusalem, fondée et dirigée par l’ordre dominicain, est un établissement français d’enseignement supérieur et de recherche, spécialisé dans l’archéologie et l’exégèse biblique.
Sommaire
Fondation
L’École fut fondée en 1890 sous le nom d’École pratique d’études bibliques par Marie-Joseph Lagrange, membre de l’Ordre des Prêcheurs. En 1920, elle prit son nom actuel, à la suite de sa reconnaissance comme école archéologique nationale française par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Le lieu où se trouve l’Ebaf se situe près d'une église du Ve siècle où furent transférées les reliques du protomartyr Étienne en 439, la Fondation d'Eudocie et devint le principal lieu de culte du martyr à l’époque byzantine à Jérusalem.
Disciplines
Depuis sa création, l’École mène de front, et de manière complémentaire, des recherches archéologiques en Israël et dans les territoires et pays adjacents, et l’exégèse des textes bibliques. Elle s’est signalée dans les disciplines de l’épigraphie, de la linguistique sémitique, de l’assyriologie, de l’égyptologie, mais aussi en histoire ancienne, en géographie ou en ethnographie.
Elle est habilitée à conférer le doctorat canonique en Écriture sainte. Elle publie la Revue biblique, divers travaux spécialisés dans ses domaines d'excellence, ainsi que des ouvrages adressés à un public plus large, dont une traduction française de la Bible, connue sous le nom de Bible de Jérusalem (1956, 1973, 1998), qui allie qualité littéraire des traductions et rigueur critique.
Parmi ses membres les plus illustres, outre le Père Lagrange qui doit notamment à 76 ans reprendre la direction de l'École en pleine crise en 1931, on peut citer les pères Marie-Émile Boismard, Roland de Vaux, Raymond-Jacques Tournay, Louis-Hugues Vincent ou encore Pierre Benoit.
Qumrân
À la suite de la découverte des manuscrits de Qumrân, les biblistes de Jérusalem ont beaucoup collaboré à l'exégèse et à la traduction des textes esséniens.
Relation avec les autorités vaticanes
L'école et son fondateur furent longtemps suspects aux yeux des autorités vaticanes, alors que l'Église catholique était en pleine crise moderniste et le père Lagrange (avec d'autres chercheurs contribuant au renouveau des études bibliques) était suspecté de modernisme[1]. Marie-Joseph Lagrange accepte, des décennies durant, de ne pas publier ses travaux et ceux de son équipe. L'école dut aussi être fermée un moment, et l'opposition de l'époque entre les dominicains et les jésuites se traduisit par la création de l'Institut biblique pontifical de Rome créé par le pape et confié aux jésuites en 1909, dans le but de concurrencer l'école de Jérusalem[2].
Les rapports se sont depuis apaisés, notamment depuis l'encyclique Divino Afflante Spiritu de 1943.
Notes et références
- extraits en ligne Bernard Montagnes, Marie-Joseph Lagrange, éd. Cerf, 2004, pp. 204-205
- Revue thomiste, vol. 90, n°2, pp. 245-270, 1990. Bernard Montagnes, « Les séquelles de la crise moderniste. L'Ecole biblique au lendemain de la Grande Guerre », in
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Site officiel
- (en) Site officiel
- (fr) Vidéo de la Télévision Suisse Romande
Catégories :- Centre ou institution archéologique
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