Whymper

Edward Whymper était un alpiniste britannique, né le 27 avril 1840 à Londres, mort le 16 septembre 1911 à Chamonix où il est enterré ^[1].

Il reçoit une formation de dessinateur et graveur.

Il découvre les Alpes à l'occasion d'un engagement pour effectuer des illustrations.

Premières ascensions remarquables : du Cervin (1865), de l'Aiguille Verte (1865) et des Grandes Jorasses (id.), de la Barre des Écrins et du Chimborazo (1880)

La réussite au Cervin fut ternie par un accident où quatre personnes périrent, dont le guide chamoniard Michel Croz. Une polémique l'opposa ensuite de ce fait aux guides de Chamonix. On l'accusa d'avoir coupé la corde, ce qui ne fut jamais prouvé et semble peu probable. Son succès, peu de temps avant, à l'Aiguille Verte, accompagné de guides valaisans, fut particulièrement mal ressenti à Chamonix.

Le récit de ses ascensions forme la matière de son livre Scrambles among the Alps (1871) où se révèle son caractère conquérant. Whymper s'intéresse aux sommets, non aux voies : il choisit les sommets vierges les plus beaux et difficiles de son temps, s'entoure des meilleurs guides possibles, et grâce à son extraordinaire sens de la montagne détermine la voie la plus efficace pour parvenir au sommet. Ainsi pour l'Aiguille Verte n'a-t-il pas emprunté le couloir qui porte son nom sur toute sa hauteur, en dépit de sa beauté intrinsèque : il a bifurqué directement vers le sommet dans le dernier tiers, évitant par un passage qu'on n'emprunte plus désormais, la partie la plus raide et intéressante du couloir. En cela, Whymper se distingue clairement de Mummery, pour qui, vingt ans plus tard, la beauté de la voie et sa difficulté priment.

Après les Alpes, Whymper s'intéresse aux autres massifs. Il grimpe dans les Pyrénées, notamment le Vignemale avec le guide Célestin Passet.

Si, comme l'écrit Rébuffat (Les Cent plus belles courses du Massif du Mont-Blanc) « À la Verte, on devient montagnard », Whymper est le premier véritable montagnard. De fait, il est à la charnière de l'histoire de l'alpinisme, entre l'alpinisme d'exploration et l'alpinisme sportif (son livre est encore plein de notations scientifiques sur les glaciers, etc. qu'on ne trouve plus ensuite chez ses continuateurs).

Sommaire 1 Exploration du Groenland (1867 et 1872) 2 Exploration de l'Amérique du Sud (1880) 3 Citations 4 Écrits 5 Biographie 6 Références 7 Liens externes

Exploration du Groenland (1867 et 1872)

De son expédition au Groenland, Whymper a ramené une importante collection de plantes fossiles, décrites par le Professeur Heer et déposées au British Museum. Bien qu'handicapé par un manque de vivres, il prouva que l'intérieur du Groenland pouvait être exploré au moyen de traîneaux et cela contribua à l'avancée de l'exploration arctique. Une autre expédition en 1872 eut pour but une exploration de la côte.

Exploration de l'Amérique du Sud (1880)

Whymper organisa ensuite une expédition en Équateur dans le but d'étudier le mal d'altitude et les effets d'une pression atmosphérique réduite sur le corps humain. Son guide était Jean-Antoine Carrel (qui mourra plus tard d'épuisement dans le Cervin après avoir sauvé ses clients d'une tempête de neige). Whymper réalisa deux ascensions du Chimborazo (6 310 m). Il passa une nuit au sommet du Cotopaxi et réalisa avec Jean-Antoine Carrel et Louis Carrel plusieurs premières ascensions de grands sommets :

• première du Chimborazo (6 310 mètres) le 4 janvier ; seconde avec Baltran et Campana par la voie maintenant normale, le 3 juillet ;
• seconde du Corazon (4 816 mètres) le 2 février. Ce sommet avait été atteint pour la première fois par La Condamine et Bouguer le 20 juillet 1738 ;
• seconde au Cotopaxi (5 897 mètres à 6 005 mètres selon la hauteur des couches de cendre et de neige bordant son cratère, d'un diamètre de 7 à 800 mètres) les 18-19 et 20 février ; ce sommet avait été déjà conquis le 28 novembre 1872 par Escobar et Wilhelm Reiss ;
• première du Sincholagua (5 220 mètres) le 23 février ;
• première de l'Antisana (5 766 mètres) le 10 mars ;
• première du Pinchincha (4 787 mètres) le 22 mars ;
• première du Cayambe (5 860 mètres) le 4 avril ;
• première du Sara-Urcu (4 900 mètres) le 17 avril ;
• première du Cotacachi (5 000 mètres) le 24 avril ;
• première de l'Illiniza (5 305 mètres) le 4 mai ;
• première du sommet occidental du Carihuairazo (5 060 mètres) le 29 juin.

Pendant 6 mois, ils parcourront les plateaux du sillon interandin, passant au total 36 nuits au-dessus de 4 000 mètres. Des expériences scientifiques viendront compléter ces exploits sportifs : prospections géologique, glaciologique et volcanique. Les Carrel charrieront des kilos de cailloux et de cendres.

En 1892, Whymper publia le récit de son voyage dans un ouvrage intitulé Voyages à travers les grandes Andes de l'Equateur (Travels amongst the Great Andes of the Equator). Ce livre délivre aussi une somme de connaissances nouvelles sur la vie à très haute altitude dans des régions alors à peine connues.

Citations

• « Là où il y a une volonté, il y a un chemin »
• « Grimpez si vous le voulez, mais n'oubliez jamais que le courage et la force ne sont rien sans prudence, et qu'un seul moment de négligence peut détruire une vie entière de bonheur. »
• « N'agissez jamais à la hâte, prenez garde au moindre pas. Et dès le début, pensez que ce pourrait être la fin. »

Écrits

• Escalades dans les Alpes de 1860 à 1868 (Scrambles Amongst the Alps), Ed. Slatkine, Genève 1975.
• Matterhorn (The Ascent of the Matterhorn), Rag Book.
• Travels Amongst the Great Andes of the Equator, 1892.
• The Valley of Zermatt and the Matterhorn (1897).

Biographie

• Edouard Whymper. Le vainqueur du Cervin., F. S. Smythe, traduit et adapté par L. Seylaz, Lausanne, Éditions Novos, 1944 [1]
• Whymper, Le fou du Cervin, Max Chamson Édition Perrin, 1986 (ISBN 2262003939)

Références

Liens externes

• Récit de l'ascension du Cervin par Whymper
• Récit de l'ascension du Cervin par Rebuffat

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