- Wayang
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Le théâtre de marionnettes wayang * Patrimoine culturel immatériel
de l’humanité
Pays * Indonésie Région * Asie et Pacifique Liste Liste représentative Fiche 00063 Année d’inscription 2008 Année de proclamation 2003 modifier Le wayang ou théâtre d'ombres est un spectacle traditionnel et populaire dans les îles de Java et Bali. Wayang signifie « ombre ». Sa forme la plus courante est le wayang kulit, où les figurines consistent en marionnettes plates de cuir (kulit veut dire « cuir »). « Le théâtre de marionnettes wayang » a été proclamé en 2003 et inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[1].
Sommaire
Le wayang kulit
Les marionnettes, confectionnées en cuir finement ciselé et peint, et maintenues par une tige de corne, de bois ou de bambou, sont manipulées par le dalang, derrière un drap et devant une lampe. Derrière le dalang se tient en général un orchestre de gamelan, constitué de différents instruments de percussion traditionnels d'Indonésie et parfois d'une flûte. Le dalang prête sa voix à tous les personnages, chante et dirige l'orchestre. Les marionnettes qui ne sont pas manipulées sont fichées dans un tronc de bananier.
Les spectateurs sont situés soit de l'autre côté du drap, et assistent en fait à un théâtre d'ombres, soit du côté du dalang, où ils peuvent contempler le travail de ce dernier et les couleurs chatoyantes des marionnettes. En pays javanais proprement dit, c'est-à-dire dans le centre et l'est de Java, ainsi qu'à Bali les marionnettes sont faites dans de la peau de buffle (wayang kulit) ; ailleurs on en trouve des plates en bois (wayang kelitik). En pays sundanais, c'est-à-dire dans l'ouest de Java, elles sont en ronde bosse (wayang golek). Dans la région de Pacitan sur la côte sud de Java, à la limite entre les provinces du centre et de l'est, il existe encore une tradition, le wayang beber, dans laquelle les marionnettes sont remplacées par un rouleau sur lequel sont peints les personnages et les scènes, et que le dalang déroule tout en récitant l'argument.
Cette tradition a été reprise par les artistes sur scène (wayang orang). On trouve aussi des représentations masquées appelées wayang topeng, topeng signifiant masque.
Les histoires qui sont racontées reprennent les légendes indiennes issues du Rāmāyana et du Mahābhārata, ainsi que, dans le répertoire javanais, le cycle de Panji. De manière ponctuelle on trouve d'autres répertoires, comme l'histoire d'Amir Hamzah, l'oncle du prophète Mahomet, des images chrétiennes, ou des représentations mettant en scène les grandes figures de l'indépendance comme Soekarno.
Le répertoire préféré des Javanais est sans nul doute le Mahabharata, qui met en scène la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, représentés respectivement par les cinq frères Pandawa (Pândava) et leurs cent cousins les frères Kurawa (Kaurava). Le Mahabharata est un réservoir inépuisable d'arguments (lakon) pour les spectacles de wayang. Ceux-ci sont des rituels que l'on va observer dans un certain nombre de circonstances, familiales comme le mariage ou la circoncision d'un garçon, sociales et économiques comme le lancement d'un projet de cimenterie, ou propitiatoires lors de certains événements. L'épisode que choisira le dalang ou montreur sera donc soigneusement choisi en fonction des circonstances et des objectifs du spectacle.
Le Râmâyana raconte le mariage du prince Râma avec Shita, le bannissement du couple qui est contraint de se réfugier dans la forêt, l'enlèvement de Shita par Rahwana le roi des monstres et son sauvetage, avec l'aide du roi des singes Hanuman — après de nombreuses batailles ! — .
Les personnages du Mahabharata sont des références traditionnelles pour les Javanais. Les héros sont des modèles auxquels on s'identifie. Par exemple, Arjuna est considéré comme l'« homme idéal », à la fois adroit, intelligent, juste et pondéré, et sachant défendre sans faiblesse le royaume auquel il appartient. Les parents javanais aiment donner à leurs enfants des noms de héros wayang. Le nom est choisi avec précaution car, pensent-ils, il peut influencer le caractère et le destin de l'enfant.
Un spectacle de wayang est un rituel, et non un divertissement. Les représentations sont données pour les fêtes et les cérémonies comme les mariages, ainsi que pour tout événement important de la vie sociale. Elles duraient initialement toute la nuit, de neuf heures du soir à l'aube ; aujourd'hui, les cycles sont abrégés pour des représentations de quelques heures, plus adaptées aux impératifs de la vie moderne.
Outre le village ou la famille, le wayang kulit, comme les autres formes de théâtre indonésien, pouvaient avoir pour cadre la cour. Ainsi parmi les plus belles collections de wayang kulit figurent celles des kraton (palais royaux) de Surakarta et de Yogyakarta.
Le wayang golek
Les premiers "wayang golek" sont à prioiri apparus au tout début du 19ième siècle à Cirébon sur l'île de Java. Très vite, ils vont se développer, se répandant dans les villages. Ils deviennent très populaires car désormais les dalangs présentent leur spectacle en dialecte local, c'est-à-dire le soudanais. Auparavant, seul le javanais était usité mais non compris des vilageois. C'est aussi pour la première fois que les dalangs manipulent ce types particuliers de wayang, marionnettes en bois sculptées sous forme de poupées.
Le wayang orang
Le Wayang Orang est un théâtre dansé indonésien né dans les années 1830. C'est un théâtre proche du rituel qui a pour rôle d'esthétiser la violence afin de la canaliser. Il est de tradition que les acteurs connaissent tous les rôles et ne sachent quel rôle ils vont interprèter que quelques heures avant la représentation.
Le wayang klitik
L'introduction de l'Islam va entraîner une stylisation des visages et des corps des sujets. dans la deuxième partie du 15ième siècle, on transpose les "wayang kulit" dans du bois que l'on sculpte et l'on peint. A partir de ce moment, les spectacles peuvent être joués soit la nuit, soit le jour. Ces désormais "wayang klitik" jouent un répertoire élargi qui ne se cantonne plus aux textes sacrés de l'hindouisme. L'histoire des pionniers de l'Islam est traitées de façon légendaire.
Le wayang beber
Le wayang beber consiste en des histoires dont les scènes et personnages sont dessinés sur des rouleaux (beber veut dire "dérouler" en javanais). Aujourd'hui, il ne reste que peu de tels rouleaux, généralement conservés dans des musées.
Dans une représentation de wayang beber, le dalang déroule le rouleau image par image, accompagnant chaque image de son récit et de ses chants. L'argument est tiré du Ramayana, du Mahabharata, d'histoires du royaume de Jenggala (Kediri).
En dehors des musées, c'est dans la région de Pacitan, à Java Est, que l'on trouve encore des rouleaux de wayang beber.
Notes et références
Liens externes
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