- Warlander
-
Frison (cheval)
Pour les articles homonymes, voir Frison.Frison Région d’origine Région Frise, Pays-Bas Caractéristiques Morphologie Cheval de selle et de trait léger Taille 1,55m à 1,66m en moyenne Robe Toujours noire zain (une étoile en tête tolérée pour les juments) Tête Noble et expressive Pieds Fanons importants Caractère Calme Autre Utilisation Attelage, dressage, cirque, tourisme équestre. Le Frison est une race de cheval de selle et de trait originaire de la Frise, province des Pays-Bas dont il tire son nom. C'est un cheval de prestige très ancien, apprécié pour le spectacle en raison de sa grande élégance et de son charisme, qui porte toujours une robe noire. Il est d'ailleurs surnommé « La perle noire ».
Sommaire
Histoire
Le Frison est probablement le résultat d’un croisement entre l’ancien cheval continental de type lourd et le cheval celtique plus léger, le Tarpan. Depuis l’Antiquité, la race a subi des apports de sangs andalou et castillan, occasionné par les guerres et le commerce. Le Frison était un cheval de trait adapté à tirer les charrues pour le travail de la terre. Il s’est au fur et à mesure allégé et affiné grâce au sang espagnol. Jules César l’apprécia, puisqu’il évoqua « les formidables chevaux de bataille du peuple frison ». En son temps, quelques-uns de ces chevaux furent emmenés en Angleterre par les Romains. Ils participèrent ainsi à l’élaboration de races reconnues comme les poneys Fells, Dales et les Clydesdales. Au Moyen Âge, il bénéficia de l’engouement de la noblesse pour les chevaux blancs ou noirs à crinière longue et aux allures relevées. Il était alors exclusivement réservé aux seigneurs.
Aux XVIe siècle et XVIIe siècle siècle, il reçut du sang andalou qui lui apporta son trot gracieux et son port d'encolure altier. Ses allures hautes et légères lui valurent une bonne réputation pour la haute école. Au XVIIIe siècle, les officiers supérieurs de l’armée profitèrent de ses allures relevées, de son trot léger et rapide, de son port d’encolure et de son allure sombre pour intimider l’ennemi au combat.
Au XIXe siècle, avec la nouvelle mode des courses de trot, les courses de frisons montés ou attelés à la chaine frisonne devinrent très populaires. Ce trotteur fut paradoxalement menacé d’extinction. En effet, réputé le plus rapide d’Europe, le Frison fut victime de son propre succès : pour améliorer ses performances, les éleveurs n’hésitèrent pas à le croiser avec des Trotteurs Orlov de Russie et des Morgans américains, d'où naquit l’Oldenbourg. La modernisation de l’agriculture finit par mettre la race en péril. Ainsi, en 1865, la loi visant à protéger l’élevage frison fut abrogée et les importations de chevaux lourds, plus aptes à tracter les machines agricoles, furent permises.
C’est en plein cœur de la crise, en 1879, que le stud-book du Frison s'ouvrit grâce à deux nobles nostalgiques, C. Van Eyzinga et A.J Velligen, que suivirent des paysans fidèles à leurs chevaux traditionnels. En 1913, ils regroupèrent les trois seuls étalons frisons qui restaient encore dans une vaste bâtisse : Prins 109, le premier étalon approuvé par le FPS, Friso 117, et Alva 113. Malgré tous leurs efforts, il ne restait en 1913 que quelques centaines de juments et trois étalons âgés, dont Alva 113, mort en 1915, qui fut le premier étalon « preferent » (prédicat décerné à un sujet ayant contribué à l'amélioration de la race) et qui fut l’un des quatre pères de la race du Frison actuel.
Constitués en société, les passionnés se mobilisèrent alors pour sauver la race et sélectionnèrent Paulus et Prins, deux étalons qui deviendront deux piliers des lignées de l’élevage actuel. Au XXe siècle, le frison traversa la Première Guerre mondiale en subissant beaucoup de pertes. Il avait pour charges des canons montés sur char, ce qui le rendit sensiblement plus fragile au développement de la race. Cependant, il restait quelques milliers de chevaux à la fin des années 1940. Ainsi, il n'y eut plus que trois étalons aptes à la reproduction, Ritske, Tetman, et Age.
Dans les années 1960 à 1970, le Frison fut menacé en raison de l’engouement immodéré pour le Pur-sang anglais. Ses défenseurs échappèrent de justesse à ce danger en l’exposant à la consanguinité plutôt qu’aux croisements inopportuns. Il se révéla alors excellent aux épreuves d’attelage et, en 1972 cela lui valut d’être à nouveau au cœur d’une vague de popularité.
Le cheval frison est aujourd’hui une figure emblématique de l’histoire hollandaise, et il est le seul cheval habilité à conduire l’attelage de la reine Beatrix, marraine de l’association royale du stud-book du frison (FPS), lors de l'ouverture de la session annuelle du parlement hollandais[1] La race des frisons est reconnue par les Haras nationaux français depuis 2004 en temps que cheval de selle.
Description
Le Frison toise environ de 1,55 à 1,66 mètres au garrot et peut atteindre 1,75 m pour les plus grands spécimens. Son port de tête le fait toujours paraître plus grand qu'il n'est en réalité. Il est toujours noir zain sauf en cas de croisement (C'est pour cela qu'on le surnomme « la perle noire »). Sa tête est noble et expressive, pas très longue, avec de petites oreilles dont les pointes se rapprochent. L'encolure, portée très haut, rehausse son port de tête altier. Son dos est court et fort, l'épaule longue et profonde. La croupe est légèrement oblique. C'est un cheval puissant, avec des fanons et une crinière très fournie de longs crins caractéristiques : noirs et souvent ondulés ou frisés. Aucune marque blanche n'est acceptée : ni liste, ni balzane. Parfois, une petite étoile blanche est tolérée pour les juments, mais jamais pour les étalons reproducteurs.
Il est apprécié pour son allure, en particulier le trot car il est très gracieux, ce qui le rend très populaire pour les attelages. Sa présence en compétition de dressage reste encore marginale. C'est un cheval dit « tardif ». Il est communément admis qu'il atteint l'âge adulte vers 5-6 ans, au lieu de 3 ans pour la majorité des autres races de chevaux. Son caractère est en or, il se prête volontiers aux ordres de son cavalier, très attachant.
Modèles de Frison
Il existe trois modèles de chevaux Frisons :
- Le cheval baroque : frison massif, très puissant qui a gardé les caractéristiques de ses ancêtres. Ses allures sont très marquées, il possède de longs crins. Il est redevenu populaire. On le retrouve lorsqu'il appartient parfois à de très vieilles souches de lignées frisonnes.
- Le cheval lux ou moderne : frison semi-massif, qui s'est allégé de par son ossature, mais qui conserve les grandes courbes et les allures propres à la race.
- Le cheval sport : frison très léger, qui a perdu quasiment toutes les caractéristiques massives de la race, tout en conservant généralement ses allures.
Considéré en 1929, comme étant un cheval « lymphatique », le cheval frison est contrairement à ce que l'on pense, à sang chaud. Il est très réactif et sensible. Ses formes sont très marquantes : un port altier, une encolure corpulente typée, héritée du cheval espagnol, c'est-à-dire incurvé en col de cygne, posé sur un poitrail très ouvert et de fortes épaules. Il possède des antérieurs et des postérieurs très puissants, une croupe ronde et musclée, avec énormément de crins (crinière, queue, fanons). Le frison de type sport possède moins de crins. Autre particularité : il possède de petits poumons qui lui interdisent la haute compétition dans certaines disciplines.
Papiers, livres et prédicats
Il existe des papiers différents attribué au cheval frison :
- Les papiers vert-jaunes : père et mère au registre du stamboek (chevaux agréés à la reproduction) ;
- Les papiers marrons : père ou mère n'appartenant pas au registre du stamboek (chevaux non agréé à la reproduction) ;
- Les papiers bleus : père et mère n'appartenant pas au registre du stamboek.
Les chevaux sont répartis dans différents livres :
- Stamboek : étalons reproducteurs, juments reproductrices, hongres (au dessus de 3 ans) ;
- Veulemboek : poulains (en dessous de 3 ans), inscrits automatiquement lorsqu'ils
sont plein papier (papier jaune-vert) ;
- Bijboek I et II : poulains ou adultes qui n'ont pas les pleins papiers mais des papiers bleus ou marron.
Les prédicats sont des titres qui leur permettent d'être différenciés pour leur modèle, allures et aptitudes sportives entre juments, étalons, hongres et entiers.
- Juments Stamboek : Ster (modèle et allures supérieurs), Model (modèle et allures exceptionnelles) et preferent (transmission des qualités) ;
- Etalons Stamboek : Ster, Preferent ;
- Hongres Stamboek : Ster ;
- Entier Veulemboek : Ster.
Il existe des prédicats particuliers plus rares, qui sont décernés en fonction des aptitudes sportives des frisons.
Sélection
Pour les étalons, les juments, les hongres, et les poulains. La sélection des étalons est très stricte ; celle-ci détermine si oui ou non un entier peut devenir étalon Stamboek, c'est-à-dire reproducteur : on compte environ 800 entiers inscrits chaque année et entre 200 et 300 étalons acceptés à l'inscription à Leeuwarden en Hollande. Il n'en ressort que cinq ou six. Il existe une sélection semblable aux États-Unis, étant donné la distance et le marché intéressant que les Pays-Bas entretiennent avec eux. En 2006, seulement 76 étalons sont inscrits.
Croisements
Le frison est utilisé en croisements pour créer d'autres races.
Ispazon et Warlander
L’Ispazon est une nouvelle race équine française issue du croisement entre un cheval de race Frison et un cheval ibérique (Pure race espagnole ou Lusitanien). La race n'est pas reconnue par les haras nationaux en France, les chevaux issus de ce croisement sont enregistrés en Origines Constatées en attendant une éventuelle reconnaissance, comme ce fut le cas pour la race du Henson. Le registre de la race est tenu par L'AFCI (association française du cheval Ispazon) qui enregistre les poulains issus de ce croisement selon les critères suivants : Le cheval Ispazon est défini par un géniteur frison et un géniteur ibérique, un géniteur frison ou ibérique et un géniteur ispazon ou deux géniteurs ispazon. Suivant les origines du cheval, il est admit soit sur le registre "Ispazon" soit sur le registre "Breeding Stock", c'est à dire "réserve d'élevage". Les chevaux gris ou qui grisonnent en vieillissant sont enregistrés en "réserve d'élevage" Seule une étoile en tête ou ailleurs est tolérée (pas de balzanes, pas de liste.) Cette race existe aux états-unis sous le nom de Warlander. Saeta del Tessuor est la première pouliche ispazonne.
Arabo-Frison
Le croisement du Frison avec l'Arabe donne un arabo-frison, un cheval très élégant.
Marché et tarif
Le Frison fait la fierté des Pays-Bas. Elle est la « mascotte » hollandaise. Ceux-ci, qui possèdent les 3/4 des chevaux frisons dans le monde se sont d'ailleurs rendu compte de la valeur marchande de leurs chevaux et ont rapidement développé un marché fructueux avec les États-Unis, qui achètent les poulains par lot et qui s'offrent, comme pour certains millionnaires Américains, des étalons approuvés autour de 1 500 000 €.
Prix :
- Un poulain de 6 mois avec de bons papiers est vendu entre 3000€ et 6000€ selon les lignées et les élevages.
- Un cheval de 3 ans, plein papier, mais sans prétention, se négocie entre 7500€ et 10 000€
- Au delà de 12 000€, les poulains proposés devront présenter de lignées intéressantes. Sauf exception, les pouliches avec de bonnes origines sont bien plus chères car elles sont destinées à l'élevage.
- Une jument Ster sans confirmation de lignée (aucune autre Ster dans ses antécédents) coûte environ 12 000€. Si, dans ses lignées, on trouve profusion de Ster, et pourquoi pas Preferent, les sommes peuvent dépasser les 50 000€.
Disciplines sportives
Le cheval Frison est un cheval dit « tardif ». Il est communément admis qu'il atteint l'âge adulte vers 5-6 ans, au lieu de 3 ans pour la majorité des autres races de chevaux.
Le Frison est très à l'écoute à l'attelage et impose une certaine classe. Il est le prestige de la discipline même. Une chaise frisonne lui est même attribuée. Seul le frison est habilité à la conduire. Cette dernière est rare et numérotée. (chaise frisonne : Steejstaard)
Le cirque est pour le Frison une manière de trouver une « utilité » à la race ; grâce à sa docilité, sa complicité, son amour pour le jeu, l'attention porté vers son dresseur. C'est ici qu'il nous fait découvrir ses aptitudes à la haute école.
Le dressage est une discipline où le frison est de plus en plus accepté. Il y était souvent rejeté à cause de son modèle considéré comme trop typé.
Le TREC et la randonnée sont des disciplines où on retrouve parfois des chevaux Frisons, plutôt légers. Malgré le fait qu'il ait de trop petits poumons, il peut, de façon raisonnable, exécuter les niveaux les plus faciles.
C'est dans l'endurance, qu'il montre ses moins bonnes performances puisqu'il ne possède pas une grande résistance à un effort intense et durable. Il faut là encore, entraîner son souffle. Le saut d'obstacles n'est pas non plus sa discipline de prédilection, mais il exécute quand même quelques parcours de droits et d'oxers.
Frisons célèbres
- Zingaro, cheval de Bartabas.
- Eeltje, mascotte de Cheval Magazine.
Notes et références
- ↑ 'Le Frison, l'or noir des chevaux, Chevaux de rêves, éditions Larivière, pp. 120-3.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Le Frison, l'or noir des chevaux, Chevaux de rêves, éditions Larivière.
- Portail du monde équestre
- Portail des Pays-Bas
Catégories : Race chevaline originaire des Pays-Bas | Race chevaline | Cheval à sang froid | Cheval de couleur | Frise
Wikimedia Foundation. 2010.