- Végèce
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Végèce (Publius Flavius Vegetius Renatus) est un médecin et écrivain militaire romain de la fin du IVe siècle et du début du Ve.
Sommaire
Biographie sommaire
Sa vie est mal connue. Seuls deux de ses ouvrages apportent quelques renseignements : Epitoma rei militaris (aussi connu sous De Re Militari), et le plus connu : Digesta Artis Mulomedicinae qui était un manuel de médecine vétérinaire.
Le dernier évènement mentionné dans son Epitoma rei militaris est la mort de l'empereur Gratien (383); la plus ancienne mention de son travail est celle de Flavius Eutropius, écrivant à Constantinople en 450[réf. nécessaire]. Bien qu'Eutropius le situe à Constantinople, la communauté scientifique estime que Végèce écrivait depuis l'empire d'Occident. Végèce dédiait son travail à l'empereur régnant dont l'identité est discutée : certains suivent la suggestion de D. Schenk, qui reconnaît en lui Théodose Ier; d'autres se rangent à l'avis de Otto Seeck et pensent lire Valentinien III.
On sait encore qu'il fut comes et vir illustris. Végèce était-il lui même païen ou chrétien ? Le contenu de son ouvrage ferait plutôt pencher pour la seconde opinion, puisque Végèce y qualifie Gratien de « divin ». Or, cet empereur s'était attiré la haine des partisans de la religion romaine pour avoir retiré de la Curie l'autel de la Victoire et supprimé les privilèges des pontifes du paganisme. On imagine donc mal un tenant du polythéisme qualifier Gratien de "divin", d'autant que ce dernier n'avait pas reçu l'apothéose après sa mort (contrairement à Constance, empereur chrétien que le païen Symmaque qualifie de « divin » dans son plaidoyer pour l'autel de la Victoire).
Epitoma rei militaris
Article détaillé : Epitoma rei militaris.Au Moyen Âge seulement, l'Epitoma rei militaris sera traduit intégralement en français à plusieurs reprises, notamment par Jean de Meun, Jean de Vignay et, en 1488, par Antoine Vérard.
Le traité est encore cité par Konrad Kyeser. Il est beaucoup lu par les officiers français à l'époque moderne, en particulier par le maréchal de Saxe, qui s'en inspira pour composer ses Rêveries.
Le troisième contient une série de maximes militaires qui ont été (avec justesse compte tenu des ressemblances entre les conditions militaires des deux époques) la fondation du savoir militaire pour les grands chefs européens de Guillaume le Taciturne à Frédéric le grand. Lorsque la révolution française et le « peuple en armes » sont entrés dans l'histoire, Végèce fait un peu plus parler de lui. Certaines de ses maximes peuvent être ici rappelées pour illustrer les principes de la guerre dans une utilisation politique comme il le recommandait :
- « Tout ce qui avantage votre ennemi vous désavantage et tout ce qui vous est utile, désavantage votre ennemi. »
- « Le principal objectif dans la guerre est de sécuriser une grande masse de provision pour soi-même et de réduire l'ennemi à la famine. La famine est bien plus terrible que l'épée. »
- « Aucune personne de devrait être employée sur le terrain s'il n'a pas été précédemment entraîné et soumis à la discipline. »
- « C'est préférable de battre l'ennemi par la volonté, la surprise et les endroits difficiles (par exemple : à travers des manœuvres) que dans une bataille dans un terrain ouvert. »
- une citation proche de « Celui qui désire la paix prépare la guerre. » ou Si Vis Pacem, Para Bellum
Mulomedicina
Végèce est également l'auteur d'un traité vétérinaire appelé Mulomedicina.
Notes
Voir aussi
- Vitruve sur les machines de siège
- Frontin sur la conduite d'une armée en campagne
- Énée le Tacticien
- Armée romaine et marine romaine
Liens externes
- Végèce et la culture militaire au moyen Âge par Philippe Richardot.
Catégories :- Théoricien militaire
- Écrivain de la Rome antique
- Médecin de la Rome antique
- Personnalité militaire de la Rome antique
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