- Si vis pacem, para bellum
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Si vis pacem, para bellum (« Si tu veux la paix, prépare la guerre » en français) est une locution latine. Elle semble être une base du concept de paix armée.
Sommaire
Origine
L'origine de cet adage est inconnue[N 1]. La croyance populaire l'attribue à l'auteur romain Végèce, dont la phrase Igitur qui desiderat pacem, praeparet bellum., tirée de Epitoma Rei Militaris, s'en rapproche beaucoup[1] La phrase est située dans un extrait qui souligne l'importance d'une bonne préparation des actions militaires, mise en opposition avec la dépendance au hasard ou à la supériorité numérique :
« Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance. »
— Végèce, Epitoma Rei Militaris[N 2],[2]
Utilisation de la phrase
La phrase a été utilisée largement en Europe et aux États-Unis.
Bande dessinée
- Punisher : la phrase est régulièrement utilisée par l'antihéros Le Punisher dans les comics et le film de 2004.
Musique
- La chanson Prepare For War du groupe métal britannique Dragonforce aurait été nommée d'après la phrase.
- La chanson If You Want Peace Prepare For War du groupe de death mélodique finlandais Children Of Bodom aurait été nommée d'après la phrase aussi.
Films et télévision
- Dans l'épisode des Simpson Bart le génie, un des étudiants de l'école de surdoués utilise la phrase comme un exemple de paradoxe.
- Dans les premières minutes du film Layer Cake, la phrase est prononcée par le personnage de Daniel Craig.
- Dans le film Asterix et Obélix : Mission Cléopâtre, César déclare "Si vis pacem, para bellum : qui veut la paix prépare la guerre"
Sports
- La phrase est tatouée sur le bras gauche du joueur de football américain Jeremy Shockey.
Utilisations de phrases semblables
Peu importe sa source, l'adage est fortement utilisé pour exprimer différentes idées dans un grand nombre de langues.
Si vis bellum para pacem
Faisant référence à la politique extérieure de Napoléon Bonaparte, Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne a écrit[3] : « Tout le monde connaît l'adage [...] Si Napoléon avait été une autorité en latin, il l'aurait probablement inversé en Si vis bellum para pacem (« Si tu veux la guerre, prépare la paix »). », signifiant que si vous planifiez la guerre, vous devriez abaisser la garde des autres nations en promouvant la paix. Une autre interprétation pourrait être que se préparer pour la paix peut amener quelqu'un d'autre à vous déclarer la guerre.
Si vis pacem para pactum
L'idée de paix armée a pris une tournure inquiétante au début du vingtième siècle avec l'accumulation d'armement par différentes nations. En 1907, The National Arbitration and Peace Congress, présidé par Andrew Carnegie, écrivait :
« Ces vastes arsenaux terrestres et marins sont défendus comme étant un moyen non pas de faire la guerre, mais de la prévenir [...] il y a une alternative plus sûre [...] elle demande seulement le consentement et la bonne volonté des gouvernements. Aujourd'hui ils disent [...] Si vous voulez la paix, préparez la guerre. Ce Congrès dit plutôt aux gens Si vis pacem, para pactum, si vous voulez la paix, entendez-vous pour garder la paix[N 3],[4]. »
Si vis pacem fac bellum
« Si tu veux la paix, fais la guerre ». La paix armée ne fonctionne pas dans le cas où une nation ne veut pas la paix. Le pacifiste juif-allemand Richard Grelling, ayant déjà dénoncé l'entrée en guerre de l'Allemagne en 1914 dans J'Accuse (1915), écrivait en 1918, citant le discours The world must be safe for democracy de Woodrow Wilson : « [...] lorsque tous les autres moyens ont échoués [...] la libération du monde de la dominance militaire ne peut se faire, dans des cas extrêmes, qu'en combattant [...] à la place de si vis pacem para bellum, un autre principe semblable [...] peut devenir nécessaire : Si vis pacem, fac bellum.[N 4],[5] »
Si vis pacem para pacem
Le pacifisme, associé, au dix-neuvième siècle, aux balbutiements du socialisme, s'est opposé aux grandes guerres du dix-neuvième et vingtième siècles. Dans ce contexte, le socialiste français Barthélemy Prosper Enfantin a écrit, le 2 avril 1841, une lettre au général Saint-Cyr Nugues dans laquelle il disait : « Le fameux dicton [...] me semble beaucoup moins vrai, pour le XIXɵ síècle, que Si vis pacem, para pacem. »[6] en référence à l'Algérie. Enfantin affirme que la guerre aurait pu être évitée si une étude crédible de l'Algérie avait été faite.
Le parabellum
Une partie de l'adage a été utilisée comme devise par le fabricant d'arme allemand Deutsche Waffen und Munitionsfabriken (DWM) et est la source du terme Parabellum concernant les armes à feu et les munitions[7].
Notes et références
- Notes
- Duff 1899 précise que la source est inconnue et fait une liste d'auteurs ayant utilisé des phrases très semblables. Il conclut que Végèce est probablement celui qui s'en rapproche le plus. Par exemple,
- Igitur qui desiderat pacem, praeparet bellum; qui uictoriam cupit, milites inbuat diligenter; qui secundos optat euentus, dimicet arte, non casu.
- These vast armaments on land and water are being defended as a means, not to wage war, but to prevent war.... there is a safer way ... it requires only the consent and the good-will of the governments. Today they say .... If you want peace, prepare for war. This Congress says in behalf of the people:Si vis pacem, para pactum, if you want peace, agree to keep the peace." "
- ... when all other means fail, ... the liberation of the world from military domination can in the extreme case only take place by battle. ... in place of si vis pacem para bellum a similarly sounding principle ... may become a necessity: Si vis pacem, fac bellum." "
- Références
- Livre III, prologue, fin.
- (en) The Latin Library
- De Bourrienne 1895, p. 418
- Bartholdt 1907, p. 333
- Grelling 1918, p. 208
- Enfantin et de Saint-Simon 1873, p. 34
- Arnold ?, p. ?
Annexes
Articles connexes
Sources bibliographiques
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- David W. Arnold, « Classic Handguns of the 20th Century: the P.08 German Luger », dans Handguns, unspecified [texte intégral]
- (en) Richard Bartholdt, Proceedings of the National Arbitration and Peace Congress New York, April 14th to 17th, 1907, The National Arbitration and Peace Congress, 1907. Downloadable Google Books.
- (en) Louis Antoine Fauvelet De Bourrienne, Phipps, R.W. (editor), Memoirs of Napoleon Bonaparte: New and Revised Edition: with Numerous Illustrations: Vol I, New York, Charles Scribner's Sons, 1895 [lire en ligne]
- (en) Mountstuart Elphinstone Grant Duff, Notes from a Diary, Kept Chiefly in Southern India, 1881-1886: Vol. II, Londres, J. Murray, 1899 [lire en ligne], p. 28
- Richard Grelling, Gray, Sir Alexander (translator), The Crime, George H. Doran Company, 1918 [lire en ligne]
- Barthélémy Prosper Enfantin et Claude-Henri de Saint-Simon, Œuvres d'Enfantin: Quatorzième Volume; Membres du Conseil Institué par Enfantin pour l'Exécution de ses Dernières Volontés, Paris, E. Dentu, Éditeur, 1873 [lire en ligne]
Lien externe
- (en)si vis pacem, para bellum, Merriam-Webster OnLine
Catégorie :- Locution ou expression latine
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