Victor Yvart

Victor Yvart
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Yvart.

Victor Yvart (1763-1831) est un agronome français.

Victor Yvart, dessin par Jules Boilly (Paris, collection privée).

Sommaire

Biographie

à Boulogne-sur-Mer le 3 mars 1763, Jean Augustin Victor Yvart est le fils de Jean-François Yvart et d'Isabelle Augustine Benoîte Lavoisier. Issu dune famille peu fortunée, qui fait des sacrifices pour lentretenir au collège, Yvart est destiné à la carrière de lenseignement. Dès 16 ans il est envoyé en Angleterre afin de se perfectionner en anglais, mais aussi pour y donner des cours de français ; il y passe quatre années, y visitant les campagnes les mieux cultivées, sentretenant avec les agriculteurs les plus distingués. Revenu à Boulogne-sur-Mer, il est accueilli par MM. Chabert et Gilbert, qui font une tournée dans la province et qui lemmènent avec eux à Alfort, il est établi comme secrétaire du directeur de lÉcole royale vétérinaire. Il suit les cours de cette École, jusquà ce que le gouvernement lui confie la direction dune ferme nationale, devant alors faire valoir des terres de mauvaise qualité, en parties marécageuses et souvent inondées, cultivées de seigle. Yvart entreprend de fertiliser ces terres et de les dessécher, de bonifier le sol, de détruire les plantes nuisibles, de supprimer les jachères et de les couvrir de froment, de plantes sarclées et de prairies artificielles. Il dirige ces terres pendant 30 ans, avant de les remettre à son fils, quand elles sont déjà un modèle pour la culture des plantes alimentaires et pour lélève des animaux domestiques. Cette ferme-modèle de Maisons-Alfort manque de peu le prix décennal, qui est remis finalement à la Mandria, près de Turin.

Par ailleurs, il continue de se charger de lÉcole dAlfort (professeur dagriculture et déconomie rurale en 1806) et écrit beaucoup de mémoires dagronomie, parfois couronnés par les Sociétés dagriculture. Mais sous le régime de la Terreur, il est quelque peu un objet de suspicion, accusé de provoquer la famine en consacrant des terres à blé aux plantes sarclées et aux prairies artificielles, et il na que la fuite pour éviter larrêt du mort : Gilbert, son protecteur et ami, parvient à lui donner la mission scientifique de visiter plusieurs départements ruraux, ce jusquà ce quil puisse revenir à son domaine. Il professe pendant 10 ans léconomie rurale à Alfort, succédant à Daubenton et à Broussonet.

Il propose dimportantes notes pour la nouvelle édition du Théâtre dagriculture d'Olivier de Serres (1804-1805), plusieurs articles sur les blés. Il compare lagriculture française avec langlaise (1806), visite également la Flandre, la Hollande, la Suisse, lItalie. Il est lun des principaux collaborateurs du Nouveau Cours complet dagriculture (1809), fait des rapports sur divers établissements ruraux, propose un mémoire sur lamélioration de lagriculture du département de la Seine. Il se distingue en particulier par ses ouvrages sur les assolements raisonnés et sur les meilleurs moyens de parvenir graduellement à la suppression des jachères (divers articles et deux mémoires en 1821 et 1822).

Il est membre correspondant de l'Académie des Sciences depuis 1809, membre de la Société dAgriculture de Paris, chevalier de la Légion dHonneur, membre de lInstitut de France, de la Société royale et centrale dagriculture, de celles dHorticulture, dEncouragement, et dun grand nombre dautres Académies (il est élu au siège de Parmentier à l'Académie des Sciences le 21 février 1814) et Sociétés savantes françaises et étrangères.

Surnommé « l'Arthur Young français », il quitte le professorat en 1824, il se retire à Seine-Port], près de Melun, dans un domaine quil a acheté, passant le plus fort de son temps dans cette retraite. Cette propriété, la Baronnie, dont Yvart avait fait aménager le parc, fut plus tard habitée par le président du Conseil René Viviani ; la maison est aujourd'hui une annexe de la mairie et le parc est ouvert au public. Il vient encore tout de même assister aux séances de lAcadémie des sciences et à celles de la Société royale et centrale dagriculture. M. Yvart, cultivateur à Maisons, et M. Bourgeois, directeur de létablissement rural de Rambouillet, sont les premiers qui aient cultivé en grand le topinambour, M. Parmentier ayant fait connaître les avantages de sa culture pour la nourriture des bestiaux.

Chevalier de la Légion d'Honneur, il meurt le 19 juin 1831 et sa mort est annoncée à l'Académie des Sciences lors de la séance du 4 juillet suivant. Une rue porte son nom à Paris ainsi qu'à Boulogne.

Son neveu, Charles-Auguste Yvart (1798-1873), fut titulaire de la chaire d'anatomie, puis d'hygiène et d'éducation des animaux domestiques à l'École d'Alfort. Inspecteur des écoles nationales vétérinaires et des bergeries nationales, il travailla à l'amélioration des races ovines françaises.

Publications

  • Coup-dœil sur le sol, le climat et lagriculture de la France, comparée avec les cantons qui lavoisinent, et particulièrement avec lAngleterre, 1806
  • Excursion agronomique en Auvergne, principalement aux environs du Mont-dOr et du Puy-de-Dôme ; suivie de Recherches sur létat et limportance des irrigations en France, Paris : Impr. royale, 1819, in-8°, 218 p. Texte en ligne
  • Traité des Assolements, 1821 ; qui sera plus tard annoté par son petit-fils Victor Rendu (réédition de 1842)
  • Considérations générales et particulières sur la jachère, et sur les meilleurs moyens darriver graduellement à sa suppression avec de grands avantages [ouvrage imprimé par arrêté de la Société royale et centrale dagriculture], Paris : Mme Huzard, 1822, in-8°, 150 p. avec fig. ; mémoire inséré dans les Mémoires de la Société royale et centrale dagriculture, 1821, p. 160-399

Sources

  • Silvestre M. la baron de (secrétaire perpétuel), « Notice biographique sur M. Jean-Augustin-Victor Yvart, membre de lInstitut, de la Société royale et centrale dAgriculture, etc. », Mémoires de la Société royale et centrale dagriculture, 1832, p. 33-48
  • Bibliothèque des propriétaires ruraux, tome 39, p. 23
  • Florian Reynaud, Les bêtes à cornes (ou l'élevage bovin) dans la littérature agronomique de 1700 à 1850, Caen, thèse de doctorat en histoire, 2009, annexe 2 (publications) et annexe 22 (biographie) ressources en ligne

Lien externe

  • Portail de l’agriculture et l’agronomie Portail de lagriculture et lagronomie

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Victor Yvart de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Yvart — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Yvart est un patronyme pouvant désigner: Patronyme Charles Auguste Yvart (1798 1873), vétérinaire français Jacques Yvart, chanteur français Victor Yvart… …   Wikipédia en Français

  • Victor Rendu — Pour les articles homonymes, voir Rendu (homonymie). Victor Rendu est un ampélographe français, né à Maisons Alfort en 1809 et décédé à Paris en 1877. Petit fils, par sa mère, de l agronome Victor Yvart (1764 1831), membre de l Institut, et neveu …   Wikipédia en Français

  • Rue Yvart — Pour les articles homonymes, voir Yvart. Rue Yvart vue de la rue d Alleray. La rue Yvart est une voie du …   Wikipédia en Français

  • Jachere — Jachère Historiquement, la jachère est l ensemble des pratiques culturales de préparation des terres arables pour l ensemencement. Le terme désigne aussi, par métonymie, cette terre elle même. Cette préparation consiste en plusieurs labours dont… …   Wikipédia en Français

  • Jachère — Historiquement, la jachère est l ensemble des pratiques culturales de printemps et d été des terres arables préparant l ensemencement d une céréale d automne. Le terme désigne aussi, par métonymie, cette terre elle même. Cette préparation… …   Wikipédia en Français

  • 1831 en science — Années : 1828 1829 1830  1831  1832 1833 1834 Décennies : 1800 1810 1820  1830  1840 1850 1860 Siècles : XVIIIe siècle  XIXe si …   Wikipédia en Français

  • Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort — École nationale vétérinaire d Alfort L École nationale vétérinaire d Alfort (ENVA) est un établissement d enseignement supérieur et de recherche, placé sous la tutelle du ministère de l Agriculture et de la Pêche. (Maisons Alfort, Val de Marne)… …   Wikipédia en Français

  • Ecole nationale veterinaire d'Alfort — École nationale vétérinaire d Alfort L École nationale vétérinaire d Alfort (ENVA) est un établissement d enseignement supérieur et de recherche, placé sous la tutelle du ministère de l Agriculture et de la Pêche. (Maisons Alfort, Val de Marne)… …   Wikipédia en Français

  • Ecole vétérinaire d'Alfort — École nationale vétérinaire d Alfort L École nationale vétérinaire d Alfort (ENVA) est un établissement d enseignement supérieur et de recherche, placé sous la tutelle du ministère de l Agriculture et de la Pêche. (Maisons Alfort, Val de Marne)… …   Wikipédia en Français

  • Ecole vétérinaire d’Alfort — École nationale vétérinaire d Alfort L École nationale vétérinaire d Alfort (ENVA) est un établissement d enseignement supérieur et de recherche, placé sous la tutelle du ministère de l Agriculture et de la Pêche. (Maisons Alfort, Val de Marne)… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1705248 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”