- Unités de volontaires polonais au service de la France
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Depuis le XVIe siècle, la France et la Pologne entretiennent de bons rapports. C'est ainsi qu'un fils du roi de France, Henri, fut élu roi de Pologne ; quant à Stanislas Leszczyński, il est le beau-père du roi Louis XV, à qui il lègue la Lorraine. Avec la création du Grand-duché de Varsovie et la Mission française en Pologne du général Weygand, des liens ont été tissés qui ont suscité la constitution d'unités polonaises, se mettant volontairement au service de la France.
Sommaire
Guerres de la Révolution et de l'Empire
C'est à la Révolution que les premiers volontaires polonais furent assez nombreux pour constituer une unité entière. C'est Dombrowski qui constitue la première légion de volontaires polonais en 1796, et la met au service de l'armée d'Italie commandée par le général Bonaparte. Elle est nommée pour cette raison légion italique.
En 1798, une seconde légion italique est constituée. Elles sont dissoutes quand la paix est signée avec l'Autriche.
En 1799, elles sont reconstituées sous le nom de légion italique et légion du Danube, puis intégrées à l'armée française en 1800, comme les Saint-Domingue, sous le nom de Napoléon Bonaparte en 1799. Cette légion est formée de patriotes italiens chassés par la réaction antijacobine qui fait suite à la défaite de Joubert à Novi.
Les unités de volontaires polonais forment en 1808 la Légion de la Vistule, à quatre régiments, portée à six en 1810. Elle se distingue en Espagne, puis ses effectifs sont décimés en Russie, au point que les survivants sont rassemblés dans le seul régiment de la Vistule en 1813, dissous en 1814.
Seconde Guerre mondiale
Bataille de France (1940)
Des immigrés polonais, au nombre de 50 000, se font recenser à partir du 15 octobre 1939. Par ailleurs, à l'issue de la campagne de Pologne, environ 32 000 Polonais s’évadent de Pologne par des chemins divers (Hongrie, Roumanie surtout), ou sont libérés sur intervention diplomatique française des camps d’internement d’Europe orientale. Ils sont souvent convoyés de Roumanie, Grèce et Yougoslavie par les Britanniques et enrôlés et équipés par la France (essentiellement en France, mais aussi dans les Forces Françaises du Levant). Ils constituent :
- unités prêtes au 10 mai 1940 :
- Brigade autonome de chasseurs de Podhale (4 612 hommes) du général Zygmunt Bohusz-Szyszko; quatre bataillons de cette brigade se joignent au corps expéditionnaire franco-polonais convoyé à Narvik par les Britanniques et participeront à la Bataille de Narvik;
- 1re brigade de montagne des Carpates (3 270 hommes, général Kopanski), formée en Avril 1940 au Levant (Syrie-Liban sous mandat français);
- la 1re DIP (division d'infanterie polonaise, ou DGP, division de grenadiers polonais (général Bolesław Bronisław Duch), 16 165 hommes), au sein de la IVe armée française ;
- d’autres unités en cours de formation lors de l’offensive allemande :
- la 2e DIP, division de chasseurs (général Bronisław Prugar-Ketling), prête seulement en juin ;
- la Coëtquidan, finalement pas prête avant la fin de la Bataille de France, mais dont quelques éléments ont combattu sur la Loire ;
- la Rudolf Eugeniusz Dreszer) en cours d'instruction, finalement pas prête avant la fin de la Bataille de France[1], mais dont quelques éléments ont combattu sur la Loire ;
- la 10e brigade de cavalerie blindée (5 305 hommes commandés par le général Maczek), qui combat avec la 3e division cuirassée, dont :
- le 1er bataillon de chars (45 chars légers) ;
- le 2e bataillon de chars, qui ne combattit pas, et fut reformé en Écosse en 1942 ; il formera l'ossature de la future 1ere DB polonaise;
- 1 régiment de cavalerie ;
- des éléments organiques.
Aucune unité polonaise n'appliqua les consignes de l'armistice du 22 juin 1940.
Environ 6 000 soldats polonais ont été tués ou blessés pendant la Bataille de France. Environ 13 000 hommes (soit l'équivalent d'une division) parvinrent à s'enfuir en Suisse (où ils restèrent internés). Enfin, de 20 000 à 35 000 militaires polonais (selon les sources) parvinrent à être évacués vers la Grande-Bretagne, où ils reformèrent sous le commandement du général Sikorski une nouvelle armée polonaise, qui allait devenir le 1er Corps polonais.
La brigade du général Kopanski rejoint les troupes britanniques de la 8ème armée au Moyen-Orient après l’armistice du maréchal Pétain.
Résistance en France
Les soldats polonais présents en France au moment de l'armistice du 16 juin formèrent la P.O.W.N. (Polska Organizacja Walki o Niepodleglosc – Organisation polonaise de lutte pour l’indépendance), dont le nom signifie bien qu'il s'agit de continuer la lutte contre l'Allemagne pour la survie de la Pologne partout où l'on se trouve. Cette organisation sera connue sous l'appellation de Réseau Monika ou Monica.
Références
- à peine 3 150soldats reçoivent des armes