- Union nationale des étudiants du Maroc
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Union nationale des étudiants du Maroc Contexte général Zone d’influence Maroc Fiche d’identité Fondateur Abderrazak Afilal
Abdelwahed RadiForme juridique Syndicat étudiant Fondation 1956 Siège central Rabat Secrétaire
général(e)Abderrahim Gilli Site web www.unem.net modifier L'Union nationale des étudiants du Maroc est un syndicat étudiant marocain créé en 1956[1]. Ce syndicat a été tour à tour, proche du mouvement national autour du Parti de l'Istiqlal, l'Union socialiste des forces populaires, puis Marxiste-léniniste et enfin Islamiste suivant en cela les modes politiques estudiantins. Le syndicat fut interdit pendant 5 ans de 1973 à 1978.
Sommaire
Histoire
L'histoire du mouvement syndical estudiantin au Maroc a commencé en 1956 avec la création de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Après une première expérience nationaliste qui a duré 5 ans autour du Parti de l'Istiqlal, et donc unitaire, une seconde phase commence en 1961 lors du VIe congrès de l'UNEM à Azrou. La majorité des adhérents passe à l'opposition autour des gauchistes de l'Union nationale des forces populaires. En 1969, une troisième phase apparaît lors du XIIIe congrès du syndicat à Casablanca. En effet, les étudiants gauchistes, en particulier les avantistes d'Ila Al Amame contestent le pouvoir des étudiants socialistes. Ils prennent en effet position pour un Sahara « libre ». Les nouveaux débats ont lieu entre des forces réelles et des forces utopistes qui vont être peu à peu laminées par la répression des autorités marocaines. En effet, le 24 janvier 1973, l'UNEM fut interdite et les principaux dirigeants du syndicat furent arrêtés les uns après les autres. En 1981, le roi Hassan II décide l'instauration du régime militaire à l'École Mohammadia d'ingénieurs (EMI), noyau du mouvement syndical estudiantin de l'époque, en nominant un détachement militaire permanent des Forces armées royales à l'école.
La quatrième phase de l'UNEM commence en 1979 lors du XVIIe congrès du syndicat. En effet, les forces de gauches s'émiettent avec l'apparition de divers groupuscules, ceci coïncide avec l'arrivée progressive des islamistes qui se renforcent de plus en plus dans la société marocaine durant les années 1980. En conséquence les gauchistes de l'Organisation de l'action démocratique populaire tentent de reconquérir le syndicat estudiantin en 1989 par une réorganisation de ses structures de base, mais sans succès. En effet, d'autres forces gauchistes parmi les étudiants entrent en scène, il s'agit des « Quaîdiyyin », ce qu'on pourrait traduire par les « partisans de la base ». Ils refusèrent toute réforme et déclarèrent qu'il fallait faire de la politique par le bas en créant des comités dans les universités marocaines. En 1991, ces comités se réunirent à Fès et créèrent un comité national, ce projet échoua à deux reprises (1991 et 1994) à cause du refus d'intégrer les étudiants islamistes dans ce comité. Toutefois, en 1995, les étudiants socialistes acceptent l'intégration des forces islamistes du mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et spiritualité) d'Abdessalam Yassine. Finalement, ce furent les étudiants islamistes qui prirent le pouvoir et dirigèrent l'UNEM en suivant la stratégie des nouveaux « Quaîdiyyin islamistes ».
Situation actuelle
Le Maroc compte aujourd'hui deux grands syndicats étudiants, il s'agit de l'historique Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) et l'Union générale des étudiants du Maroc (UGEM) sise à l'Agdal (Rabat), toutes les deux contrôlées par les islamistes, en particulier par ceux d'Al Adl Wal Ihsane. Toutefois, leur influence dans la vie estudiantine reste mineure. Les étudiants sont, en réalité, dépolitisés. En conséquence, les étudiants sont indifférents à leurs représentants syndicaux qui ne négocient avec personne et qui ne peuvent rien organiser à l'intérieur des locaux universitaires. Ceci est dû à une gestion mal structurée et souvent jugée d'« amateurisme ».
Selon une enquête réalisée en 2003[1], la seule chose qui intéresse les étudiants, ce sont leurs conditions de vie. Il n'existe en conséquence aucune culture politique chez les actuels étudiants et même chez leurs représentants syndicaux. Selon la même étude, 70 % des étudiants sont hostiles à la présence des partis politiques dans les espaces universitaires. D'autre part, 80 % d'entre eux ne connaissent pas les noms de syndicats estudiantins. Pour 84 % des étudiants, le courant islamiste serait le plus implanté dans les universités marocaines, contre 16 % pour les socialistes.
En 2008, le mouvement étudiant défendant la gratuité de l'enseignement est sévèrement réprimé. Le "groupe Zahra Boudkour", revendiquant son appartenance à la voie démocratique basiste au sein de l'UNEM, subira violences policières, tortures, et emprisonnement[2].
Représentation dans les universités marocaines
L'UNEM est représentée par des comités locaux dans les universités suivantes :
- Agadir : Université Ibn Zohr
- Casablanca : Université Hassan II - Ain Chok
- El Jadida : Université Chouaib Doukkali
- Fès : Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
- Kénitra : Université Ibn-Tofail
- Marrakech : Université Cadi Ayyad
- Beni-Mellal : Université Soultan Moulay Sliman
- Meknès : Université Moulay-Ismaïl
- Mohammédia : Université Hassan II - Mohammedia
- Rabat : Université Mohammed V - Agdal, Université Mohammed V - Souissi
- Settat : Université Hassan-Ier
- Tanger-Tétouan : Université Abdelmalek Essaâdi
- Oujda : Université Mohamed Ier
À cette liste s'ajoutent d'autres comités dans certaines écoles d'ingénieurs, notamment à l'École nationale de l'industrie minérale et l'École Hassania des travaux publics.
Critiques
Actuellement, l'Union nationale des étudiants du Maroc fait sujet de plusieurs critiques. Abderrazak Afilal, un des fondateurs de l'UNEM dans les années 1950, et Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc de 1964 à 2006, la considère comme syndicat revendicatif et non participatif dans le paysage réformateur. En effet, l'UNEM est devenue un « corps malade », mal organisée, et non claire dans son idéologie. L'UNEM s'est transformée d'une pépinière de politiciens à un simple revendicateur des conditions de vie des étudiants à travers ses comités dans les universités et dans quelques grandes écoles. Entre 2005 et 2009, l'École nationale de l'industrie minérale connait de longues grèves (parfois ouvertes)[3] afin d'améliorer les conditions de vie au sein de l'école (restauration, sanitaire,...)[4]. Ceci pousse les politologues marocains[5] à s'inquiéter de l'avenir de l'UNEM.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Notes et références
- ISBN 2-84586-530-9) Ahmed Chaarani : La mouvance islamiste au Maroc: du 11 septembre 2001 aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003, éditions Karthala, 2004, pp.149-152, (
- http://www.e-joussour.net/fr/node/2165
- L'Etat, l'ENIM et la grève
- Grève à l'ENIM : la galère de la queue au restaurant
- Mohammed Tozy, politologue marocain, Conférence à l'Université de Casablanca : Avenir des mouvements syndicalistes marocains, 2007
Catégories :- Association ou organisme marocain
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