- Tzevi Koretz
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Zvi Koretz
Zvi Koretz (parfois orthographié Tzevi Koretz) 2 juin 1884- mars 1945 fut le grand-rabbin de l'importante communauté juive de Salonique en Grèce de 1933 à 1943.
Sommaire
Biographie
Né en Autriche il fit des études au séminaire rabbinique de Berlin et obtint un doctorat en philosophie ainsi qu'en langages sémitiques[1].
Grand-rabbin de Salonique
La communauté de Salonique de tradition sépharade fit appel à ce rabbin ashkénaze en 1933 pour des raison non explicitées mais vraisemblablement pour donner une nouvelle impulsion à la communauté[1]. Il entreprit d'apprendre le judéo-espagnol la langue des juifs de Salonique et entama des réformes dans l'organisation politique de la communauté. Il parvint à tisser des liens étroits avec la famille royale grecque puis avec le dictateur Ioánnis Metaxás[1]. Néanmoins il fut très vite vivement critiqué dans la presse juive locale pour son arrogance et son train de vie dispendieux[1].
Après l'invasion allemande de la Grèce il fut arrêté à Athènes le 15 avril 1941 à la sortie d'une réunion des dirigeants de la communauté pour avoir protesté contre la destruction d'une église de Thessalonique suite aux bombardements nazis. Il fut alors interné près de Vienne dans des conditions restées mystérieuses[1]. Neuf mois plus tard il revint à Salonique retrouvant son poste de grand rabbin de la communauté. Au cours du printemps 1942 il fut emprisonné suite à des désaccords avec le président du conseil juif (Judenrat) inféodé aux nazis, Saby Saltiel[2]. Il fut ensuite libéré sur la demande de l'industriel Müller afin de prendre part aux négociations concernant le remplacement des travailleurs forcés juifs employés par sa firme par des ouvriers grecs salariés[2]. Il parvint avec les autres membres du comité crée pour l'occasion à obtenir un accord avec les nazis concernant le payement d'une rançon pour faire libérer ces travailleurs et œuvra à la réunion de cette somme par la communauté juive de Thessalonique comme d'Athènes[2].
Rôle dans la déportation des Juifs de Salonique
En décembre 1942 il devint président du conseil juif en remplacement de Saby Saltiel jugé inefficace et incompétent cumulant ainsi les titre de grand-rabbin et de président de la communauté[2]. Il fut alors une courroie de transmission essentielle entre le commandement nazi et la communauté. Sa nomination se traduisit par une amélioration substantielle de la gestion communautaire[2]. Alois Brunner et Dieter Wisliceny les officiers nazis chargés de mener à bien la déportation des Juifs de Salonique arrivés en février 1943 s'appuyèrent sur son pouvoir pour assurer la correcte application de leurs directives visant à regrouper puis à expédier les Juifs en Pologne exigeant qu'il leur rédige un rapport deux fois par semaine[2]. Il a été très vivement reproché à Koretz d'avoir exécuté leurs ordres aveuglément et avec célérité sans avoir cherché à éviter la déportation de sa communauté comme ce fut le cas du rabbin Barzilaï à Athènes. Koretz rassura jusqu'au dernier moment les Juifs sur leur sort. Lors de son homélie dans une synagogue de Salonique le 17 mars 1943 alors même que les déportations avaient déjà commencé il leur signifia que tous seraient déportés appelant les riches à rester solidaires des pauvres dont la rumeur prétendait qu'ils seraient les seuls à partir. Il dut sortir sous les huées ne devant son salut qu' à la protection de la police Juive [3]. Koretz tenta de négocier le retour des Juifs des camps et leur affectation à des travaux forcés en grèce ce qui lui valut d'être incarcéré par les autorités nazies[2]. Il fut déporté en août 1943 en compagnie de sa famille et de 74 autres notables de la communauté ainsi que de 367 Juifs de nationalité espagnole au camp de concentration de Bergen-Belsen où il passa le reste de la guerre dans de relatives bonnes conditions [1]. Il mourut du typhus peu après la libération du camp en mars 1944 dans une gare alors qu'il s'éloignait du camp avec sa famille[1].
Notes et références de l'article
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Minna Rozen, Jews and Greeks Remember Their Past: The Political Career of Tzevi Koretz (193343), Jewish Social Studies - Volume 12, Numéro 1, Fall 2005 (New Series), pp. 111-166
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Rena Molho, La politique de l'Allemagne contre les juifs de Grèce : l'extermination de la communauté juive de Salonique (1941-1944), revue d'histoire de la Shoah édité par le Centre de Documentation Juive Contemporaine, Paris, 2006; n° 185, p. 355-378.
- ↑ Mark Mazower, Salonica city of ghosts, p.403.
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- (de) Biographie succincte et photo de Zvi Koretz
- (fr) Conférence de Jean Carasso, Fondateur de la Lettre Sépharade sur le rôle de Zvi Koretz dans les déportations.
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