Triades indo-européennes (philosogie)

Triades indo-européennes (philosogie)

Triades indo-européennes

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Si la religion désigne un ensemble de rites et croyances, adoptés par une société, si elle imprègne les actes les plus quotidiens (jusqu'aux décorations de l'habitat) et détermine les rapports hiérarchiques, elle est elle-même prédéterminée par la société. Les sociétés indo-européennes antiques ont, chacune, défini une triade de divinités majeures qui reflètent, au niveau du sacré, les fonctions tripartites indo-européennes autour desquelles s'organise ces sociétés.

Sommaire

Le sacré, miroir d'un profane triparti

Comme développé par Georges Dumézil, le terreau commun indo-européen comprend, entre autres, une hiérarchisation des divinités qui reflète celle de la société fondée sur un fonctionnement triparti.

La triade théologique indo-européenne est liée à, et reflète, la tripartition fonctionnelle de la société indo-européenne entre :

  • la fonction religieuse liée au sacré
  • la fonction militaire liée à la force
  • la fonction productrice liée à la fécondité

La première fonction présente elle-même deux aspects, l'une est formelle, d'origine sacerdotale, s'exprime également dans une dimension juridique et est enracinée dans ce monde (le « sacré ») ; l'autre aspect de la souveraineté est fondée sur la puissance et enracinée dans l'autre monde (le « saint »).

Antiquité

Dans la religion de la Rome antique, la triade précapitoline comprend Jupiter qui incarne la souveraineté, Mars, symbole évident de la force guerrière et Quirinus prenant en charge la production et la fécondité. Cette triade précapitoline, correspondant à la triade ombrienne : Jupiter, Mars et Vofionus, un dieu.

Elle est remplacée par la triade capitoline, celle vénérée sur la colline du Capitole qui comprend Jupiter déjà cité et qui garde son rôle, Minerve, déesse de la sagesse mais aussi de la guerre aux attributs guerriers (égide, lance) qui prend la place de Mars pour incarner la force guerrière, Junon, quant à elle, symbolise le mariage lorsqu'elle est représentée recouverte de voiles, ou est associée à la fécondité lorsqu'elle en tient l'emblème, une pomme de grenade.

Cette tapisserie suédoise du XIIe siècle représente les trois rois mages avec les attributs des anciens dieux scandinaves : Odin le borgne, Thor avec son marteau et Freyr qui porte un épi.[1]

Dans la mythologie germanique et nordique, la triade est représentée par Odin, le dieu suprême qui occupe la place de Jupiter dans la triade capitoline, Týr ou Thor, dieu de la guerre et de la force symbolise, comme Mars ou Minerve, la fonction guerrière alors que Freyr, le dieu de la vie et de la fertilité, représente le troisième élément.

Dans la mythologie celtique, Taranis, Ésus et Teutatès, composent la triade celtique telle qu'attestée par le poète latin Lucain.

Du védisme aryen à l'hindouisme

On retrouve en Inde les mêmes triades que dans les mythologies européennes. L’hindouisme conçoit la trimûrti (« trois formes » en sanskrit), comme une triade divine comprenant les dieux Brahmâ le créateur, Vishnou, associé à la conservation et à la protection, et Shiva, symbolisant la destruction.

D'un point de vue historique, la trimûrti succède au védisme. La trinité védique est formée d'Agni, seigneur du feu sacrificiel et du foyer, d’Indra, divinité de la guerre et incarnation de la force et de Sûrya qui incarne le soleil et la génération (il est le père du premier homme).

La Trinité synchrétique

Les religions sémitiques sont caractérisée par leur hénothéisme, voire, pour le judaïsme tardif, par un monothéisme exclusif.

Le mot « trinité » n’appartient pas au vocabulaire du Nouveau Testament, ni au dogme originel des premières communautés chrétiennes. On trouve le mot grec Τριας, Trias, qui signifie « trois », utilisé à propos des trois Personnes divines, pour la première fois (vers 180) dans les écrits de Théophile d'Antioche (À Autolycus, II, 15). C’est Tertullien (dans les premières années du IIIe siècle) qui introduit le terme Trinitas dans le lexique théologique latin (Contre Praxeas). C'est avec l'arianisme, au début du IVe siècle, qu'enfle la polémique, et l'usage du mot.

Notes

  1. Leiren, Terje I. (1999). From Pagan to Christian: The Story in the 12th-Century Tapestry of the Skog Church. Published online: http://faculty.washington.edu/leiren/vikings2.html

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