- Travailolisme
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Bourreau de travail
Un bourreau de travail (workaholic en anglais) est une personne ayant développé une addiction reliée au travail. Dans sa forme extrême, cette dépendance peut mener à la mort suite au syndrome d'épuisement professionnel : le burnout américain ou le karoshi japonais. Au sens figuré, un bourreau de travail est une personne qui ne ménage pas les autres ou soi-même.
Actuellement, aucune définition médicale courante d'une telle condition existe, bien que quelques formes de stress, de trouble obsessionnel compulsif ("tocs") et de névrose obsessionnelle puissent être reliés au travail. Bien que le terme bourreau de travail ait une connotation négative, il est parfois employé par des personnes souhaitant exprimer leur dévotion à leur carrière professionnelle en termes positifs. Le travail en question est habituellement associé à une rémunération, mais il peut également se rapporter à des loisirs tels que le sport, la musique, l'art, le blog etc.
Dans le sens négatif du terme, il est populairement caractérisé par la négligence de sa famille et d'autres relations sociales. Bien que ce néologisme ne soit pas un terme médical ou psychologique officiel, il reste d'utilisation répandue pour se rapporter à tous ceux dont la dépense en temps de travail et de ses questions connexes mènent à un détriment de leur santé corporelle, de leurs vies sociales, familiales et domestiques, ou de leur temps libre.
« La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »Sommaire
Terminologie française
Les mots-valise travailolique et travailolisme sont formés à partir du mot travail et des suffixes alcooli(que)(sme). Ils sont pour le moment inconnus du grand public ainsi que des traducteurs automatiques comme celui de Google qui ont comme référence actuelle bourreau de travail. L'Office québécois de la langue française référence le terme, encore peu usité, d'ergomanie, du grec ergon, qui signifie "travail" et de manie qui renvoie à l'idée d'obsession. Le Workaholism est un phénomène surtout connu en Amérique du Nord.
Origine du mot anglais
Le mot workaholic ne fait pas partie de ces mots-concepts récents tout comme internetholic (internetolique). Le nom lui-même est une rétroformation (back-formation en anglais) sur le terme alcoholic (alcoolique). Il a été trouvé pour la première fois en 1968 dans l'article On Being a Workaholic (A serious Jest) du journal Pastoral Psychology[1]. Il fut ensuite popularisé en 1971 par Wayne Oates dans son livre autobiographique, devenu Best-seller aux États-Unis : Confessions of a Workaholic[2]. Le terme est ainsi entré dans le langage courant, puis s'est répandu dans les années 1990 comme résultat d'une vague populaire du mouvement "Self-help"[3] (débrouillardise) spécialisé dans les addictions, formant une analogie entre les comportements sociaux nocifs tels que le surmenage et la toxicomanie, y compris le penchant sur l'alcool.
En France
Les français n'ont pas la même définition du travail par rapport au monde entier depuis l'avènement de l'État-providence après 1945, des congés payés (aux États-Unis, ils ne sont pas obligatoires mais ils ont typiquement deux semaines), de la mise en place récente des 35 heures et de la réduction du temps de travail. Cela fait d'ailleurs l'objet de nombreux questionnements outre-atlantique sur le temps de travail puisque les Français restent productifs malgré cela[4]. Il n'y aurait donc pas une dépendance au travail mais plutôt une contrainte liée au travail : les conditions de travail se dégraderaient pour cause de contraintes trop importantes liées au rendement dans certaines entreprises. De nouveaux cas de suicides liés au surtravail contraint apparaissent actuellement. En parallèle, d'autres formes de dépendances semblent de plus en plus répandus : la dépendance au jeu vidéo ou la dépendance à l'internet.
Au Japon
Au Japon, le workaholism (mot-dérivé anglais) est un phénomène particulièrement répandu, où il existe 350 centres d'aide spécialement dédiés à cette pathologie. Malgré cela, de nombreux travailleurs Japonais décèdent chaque année à cause de leur dépendance au travail. Le terme japonais pour désigner cette mort par surtravail est Karoshi. Reconnue comme une maladie professionnelle au Japon, la famille de la victime peut demander un dédommagement de l'employeur, pour manque d'assistance à son employé, dont le comportement était autodestructeur.
Témoignages
- Michel Berger aurait été un bourreau de travail et serait à l'origine, mort par surtravail, selon le témoignage d'une attachée de presse[5].
- Laurent Ruquier revendique être hyperactif et « fou de travail ». Il dort rarement plus de cinq heures par nuit[6].
- Raymond Klibansky a codirigé à 90 ans un collectif sur les recherches philosophiques.
Voir aussi
Articles connexes
- Addiction
- Syndrome d'épuisement professionnel
- Dépendance
- Dépendance à Internet
- Dépendance au jeu vidéo
- Exclusion sociale
- Karoshi
Liens externes
- (fr) Décrocher pour vivre ou «Les confessions d'un workaholic»
- (fr) Etes vous dépendant au travail ? du portail de médecine Doctissimo
- (en) Workaholics Anonymes
Notes et références
- ↑ workaholic: Definition and Much More from Answers.com
- ↑ Confessions of a Workaholic: Contents
- ↑ The National Self-Help Clearinghouse
- ↑ http://jokertothethief.blogspot.com/2007/05/nation-of-workaholics.html French workers remain among the most productive in the world, ahead of Britain, Germany, the United States and Japan, according to the European statistics agency Eurostat (Forbes)
- ↑ « J'ai de lui l'image d'un drogué du travail, d'un workoholic, et c'est surtout là qu'il faut chercher la cause de cette mort subite, à 44 ans », Francine Chaloult - Article du journal Le Soleil, 1992-08-04.
- ↑ Laurent Ruquier - EVENE
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Catégorie : Dépendance comportementale
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