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Travail collaboratif
Le travail est souvent naturellement collectif et collaboratif, c'est-à-dire qu'il fait interagir plusieurs acteurs pour la réalisation de tâches qui visent à atteindre un but commun. Mais la notion de travail collaboratif désigne aujourd'hui plus spécifiquement un nouveau mode de travail (éventuellement intégré dans un modèle économique de production) où se joignent de nombreuses personnes (qui ne se connaissent éventuellement pas, ou qui peuvent ne jamais se rencontrer physiquement) au moyen des technologies de l'information et de la communication (et notamment Internet et des « outils collaboratifs » ou des « plate-forme collaboratives ») en vue de maximiser la créativité et l'efficience d'un groupe associé à des projets d’envergure (comme une encyclopédie libre et multilingue dans le cas de Wikipédia), avec ceci qu'elle n’est plus fondée sur l'organisation hiérarchisée traditionnelle.
Il ne faut pas confondre « travail collaboratif » et « travail coopératif » :
- le travail coopératif est une coopération entre plusieurs personnes qui interagissent dans un but commun mais se partagent les tâches,
- le travail collaboratif se fait en collaboration du début à la fin sans division fixe des tâches. Il associe trois modalités d'organisation :
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- il propose à tous et chacun, dans le projet, de s'inscrire dans un principe d'amélioration continue de chaque tâche et de l'ensemble du projet,
- il organise le travail en séquences de tâches parallèles,
- il fournit aux acteurs de chacune des tâches une information utile et facilement exploitable sur les autres tâches parallèles et sur l'environnement de la réalisation.
Le travail collaboratif, comme le travail collectif (dont il est une des variantes) n'est pas nécessairement synonyme d'efficacité, d'efficience, ni de rapidité. Son résultat dépend de la motivation de ses acteurs à collaborer, du nombre de ces acteurs, du temps qu'ils peuvent consacrer à ce travail et de leurs compétences. Il présente l'intérêt majeur d'associer les capacités de création et de potentiellement obtenir ce qu'il y a de mieux avec les ressources disponibles dans un groupe, si les éléments de ce groupe sont motivés.
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Ce travail peut être totalement ouvert (ex : wikipédia, wikimedia commons) ou semi-ouvert (ex : wiki de projet d'entreprise limité à un intranet et uniquement accessible avec mot de passe)Sommaire
Origine
Le travail collaboratif n'est pas nouveau en soi. Il est commun dans toutes les sociétés dites "primitives". Les sociétés savantes l'ont abondamment pratiqué depuis le siècle des Lumières, mais il a pris une dimension nouvelle avec les possibilités ouvertes par l'informatique puis par l'Internet.
L'expression « travail collaboratif » aurait été introduite par Yochai Benkler, professeur de loi à l’Université Yale, dans un essai intitulé Coase's Penguin[1] écrit pour "ceux qui étudient les organisations et font la politique de la propriété intellectuelle" afin de mettre en lumière la propriété intellectuelle avec ce nouveau modèle de production.
Périmètre
Outre qu'il est une source de créativité et un outil d'amélioration continue permettant maintenant de s'affranchir de la distance géographique qui sépare les acteurs coopérant entre eux, dans le monde économique, le travail collaboratif, selon les objectifs recherchés, émerge principalement dans cinq grands domaines :
- Les environnements bureautiques afin de mieux partager l’information créée et stockée sur les postes de travail ;
- La gestion documentaire qui vise à harmoniser la gestion des différentes versions de documents (classification, indexation, etc.) ;
- La gestion de projet, le plus souvent liée à un événement ayant un début et une fin, et permettant de conduire au mieux celui-ci ;
- La gestion des connaissances pour capitaliser sur les savoirs, notamment dans les organisations pour lesquelles l’innovation est clé ;
- La gestion des relations sociales pour valoriser les relations entre collaborateurs mais aussi avec l’externe et l’écosystème des entreprises.
Dans l'entreprise
Dans l'entreprise, le travail collaboratif s'appuie sur des solutions "synchrones" (les réunions audio ou visio à distance, les web conférences, le chat électronique ...) ou "asynchrones" (le partage de documents ou la rédaction collaborative de documents).
Le travail collaboratif prend souvent appui sur un DISTIC. Une étude de Markess International note en effet que la mise à disposition d’outils appropriés, reposant notamment sur les technologies de l’information combinées à de nouvelles formes d’accès en ligne à la demande et d’usages en provenance du grand public, accélère et modifie sans conteste les modes de collaboration tant interne à une organisation qu’externe à celle-ci.
Exemples
Parmi les produits ayant été créés collaborativement on peut citer :
- Lotus Notes
- GNU / Linux, un système d'exploitation pour ordinateur ;
- Slashdot, un site d'actualité sur l'informatique ;
- Wikipédia, l'encyclopédie libre que chacun peut améliorer, avec sa base ressources média Wikimedia Commons ;
- des systèmes de formation par e learning [2]
- Tela Botanica réseau collaboratif de la botanique francophone
De nombreux exemples montrent :
- qu'on peut collaborativement créer et améliorer des logiciels très efficaces, tout aussi bien que les équivalents propriétaires (L'Encyclopædia Britannica et Microsoft Windows, pour le système d'expoitation).[3]
- que dans le monde scientifique, la collaboration passe aussi par le partage et l'amélioration collective, éventuellement pluridisciplinaire des données et des articles. Par exemple Scientificcommons met déjà plusieurs millions d'articles scientifiques à disposition de tous (18 millions d'articles rédigés par plus de 7 millions d'auteurs début 2008). Les archives nationales allemandes ont versé plus de 100 000 images à ce fonds, bénéficiant en échange de légendes traduites ou améliorées par la communauté des utilisateurs.
- que dans le monde de la sécurité technique la collaboration est un facteur de progrès. Par exemple, dans le domaine du nucléaire, un programme multinational (10 pays en 2009) évalue les conceptions (Multinational Design Evaluation Programme – MDEP) des réacteurs, normes et matériels de centrales nucléaires [4].
- qu'un grand nombre de personnes ne se connaissant pas et ne parlant pas les mêmes langues peuvent se mobiliser autour d'un projet commun (ex : wikipédia, en 130 langues) dans une dynamique efficace d'amélioration continue.
Voir aussi
Articles connexes
- Plate-forme collaborative, veille collaborative, Wikipédia (comme exemple de travail collaboratif)
- Groupware
- Communications unifiées
- Crowdsourcing
- Fertilisation croisée
- Tela-botanica
Bibliographie
- Jean-Michel CORNU. « La coopération, nouvelles approches », avril 2001 (http://www.cornu.eu.org/cooperation/ Voir)
- Pierre LEVY. « L’intelligence collective » La Découverte, 1994
- Jean-Louis LE MOIGNE « La théorie du système général. Théorie de la modélisation », Puf, 1990
- Jean Pierre MEINADIER « Ingénierie et intégration des systèmes », Hermès, 1998
Liens externes
- Résultats clés de l’étude sur les solutions collaboratives en mode ASP/SaaS de MARKESS International, 2008
- Michel AUTHIER, Pierre LEVY. « Les arbres de connaissances », La Découverte, 1993
- Liste de logiciels ou outils collaboratifs (libres ou payant, en anglais pour la plupart)
Articles connexes
Notes et références
- ↑ "Coase's Penguin" (au format Adobe pdf )
- ↑ exemple d'elearningPlateforme collaborative de formation crée en 1996 par Denis-Yves Lesault
- ↑ Is free software “communist”? Maybe yes... By Terry Hancock
- ↑ communiqué NEA (Agence pour l'énergie nucléaire), Paris, 7 mars 2008 intitulé Une initiative pour la sûreté nucléaire aborde une nouvelle phase
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