- Transat 6.50
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La Transat 6.50 (anciennement appelée Mini-Transat) est une course transatlantique en solitaire et sans assistance à bord de voiliers de 6,50 m, créée en 1977 par Bob Salmon et organisée chaque année impaire depuis. La traversée s'effectue en deux étapes, au départ de la France, avec une escale d'une dizaine de jours aux îles Canaries ou à Madère, avant de rejoindre Salvador de Bahia au Brésil (jusqu'à l'édition 1999, le parcours emmenait la flotte jusqu'aux Antilles). Cette régate constitue l'apogée du parcours de la Classe Mini.
Sommaire
Esprit de la Transat 6.50
Jean-Luc Van Den Heede, deuxième de la Transat 1979 en parlait ainsi :
« En dehors des tours du monde, je ne connais pas une course aussi extraordinaire. Il y a autant de vainqueurs possibles que de concurrents au départ »
La Mini Transat a été créée pour réagir au gigantisme des courses transatlantiques qui sont organisées depuis les années 70. Dans l'esprit de Bob Salmon, il s'agissait de renouer avec l'esprit aventureux des premières transatlantiques, telles qu'elles étaient vécues par Éric Tabarly par exemple[1]. Ainsi, les concurrents de la Mini Transat ne disposent que du minimum technique indispensable pour traverser l'Atlantique. Depuis quelques années, GPS et VHF sont autorisés (jusqu'alors, le sextant était encore le seul moyen de navigation autorisé) mais les concurrents ne disposent pas de routage météo par satellite, contrairement à la plupart des autres courses transatlantiques. Les marins n'ont aucun contact avec la terre, ils n'ont pas le droit de demander une assistance au risque d'être disqualifiés. Chaque Mini possède une balise satellite de positionnement et d'appel de détresse en dernier recours. Aussi, les voiliers se doivent d'être insubmersibles. Pour assurer leur sécurité en haute mer, des voiliers appelés « bateaux accompagnateurs » veillent au milieu de la flotte tout au long du parcours. Le règlement en exige 1 pour 12 Minis[2].
Les bateaux utilisés sont allégés au maximum. Deux catégories de bateaux courent en même temps mais sur des classements séparés. D'une part, des prototypes, véritables laboratoires de technique nautique (c'est sur les Minis qu'ont été notamment testées les premières quilles pendulaires), d'autre part les bateaux de série, qui sont des anciens prototypes ayant fait leurs preuves et qui sont alors construits en série (plus de 10 unités). Les marins courant en Classe Mini, surtout en prototype, sont généralement des « as de la bidouille » qui ont conçu, préparé et amélioré tout seul leur bateau.
Importance et renommée
La Classe Mini, très décriée à ses débuts en raison de la prise de risque énorme induite par la si petite taille des bateaux, s'est peu à peu imposée comme un passage quasi obligatoire pour les futurs grands skippers. C'est une véritable école de la course au large et en solitaire, où le skipper doit être polyvalent et autonome pour faire avancer son bateau malgré l'exigence de cette transaltlantique. De nombreux grands noms de la voile contemporaine sont passés par la Classe Mini : Loïck Peyron et son frère Bruno Peyron, Jean-Luc Van Den Heede, Marc Thiercelin, Yves Parlier, Laurent Bourgnon et son frère Yvan Bourgnon, Isabelle Autissier, Michel Desjoyeaux, Ellen MacArthur, Roland Jourdain, Lionel Péan, Marc Guillemot, Thomas Coville, Catherine Chabaud, Lionel Lemonchois, Jacques Caraës, Patrice Carpentier, Thierry Dubois, Halvard Mabire, Didier Munduteguy, et bien d'autres, ont participé à la Mini Transat.
« C'est la Mini Transat qui m'a donné le goût du large. Je ne l'oublierai jamais » disait Ellen MacArthur.
La Transat reste principalement une course française, avec de rares concurrents non-français. Pour de potentiels concurrents Nord-Américains, la difficulté pour rejoindre le départ de la Transat en France est notamment un important obstacle.
Qui sont ces marins ?
La particularité de cette Transat est l'extrême variété des concurrents. Certains sont de futurs grands noms de la voile, d'autres viennent réaliser le rêve de leur vie. La modicité des budgets nécessaires à la Transat permet à tous de traverser l'Atlantique. On y trouve tous les types d'amateurs de la mer. Cependant, l'inflation des qualifications nécessaires pour pouvoir participer à la Mini Transat tend à en écarter depuis quelques années les marins qui ont une vie professionnelle à côté et à privilégier les skippers financés par de gros sponsors. De même, une visibilité médiatique en forte progression, notamment lors de la Transat 2005 (Corentin Douguet, vainqueur en prototype, a bénéficié notamment d'une page entière dans Le Monde), attire les sponsors et pourrait d'un certain côté nuire à l'esprit de camaraderie et de « bidouille » de cette Transat.
Différentes éditions
2009
32 ans après la première édition, la 17e édition est partie de Charente-Maritime, le dimanche 13 septembre 2009, à 14 heures 17 minutes, au large de Fort Boyard, avec 85 concurrents dont 6 femmes sur la ligne de départ. 36 prototypes et 49 bateaux de série effectuent 4 200 milles soit 7 800 kilomètres avec une étape à Funchal sur l'île portugaise de Madère et une arrivée à Salvador de Bahia au Brésil.
2011
Le départ de la 18e édition est prévu le dimanche 25 septembre 2011 à Fort Boyard au large de La Rochelle à destination de Salvador de Bahia où 72 participants sont attendus[3].
Palmarès
Année Nom du vainqueur Nom du bateau Temps cumulé Parcours 1977 Daniel Gilard Serpentaire "Petit dauphin" 38 j 11 h 10' Penzance / Ténérife / Antigua 1979 Norton Smith proto "American Express" 32 j 08 h 10' Penzance / Ténérife / Antigua 1981 Jacques Peignon proto Berret "Iles du Ponant" 32 j 20 h 22' Penzance / Ténérife / Antigua 1983 Stéphane Poughon proto Lucas "Voiles Cudennec" 31 j 14 h 45' Penzance / Ténérife / Antigua 1985 Yves Parlier proto Berret "Aquitaine" 31 j 14 h 45' Brest / Ténérife / Pointe-à-Pitre 1987 Gilles Chiorri proto Berret "Exa" 30 j 06 h 41' Concarneau / Ténérife / Fort-de-France 1989 Philippe Vicariot proto Finot "Thom Pouss" 28 j 07 h 33' Concarneau / Ténérife / Fort-de-France 1991 Damien Grimont proto Finot "GTM Entrepose" 29 j 04 h 37' Douarnenez / Ténérife / Fort-de-France 1993 Thierry Dubois proto Rolland "Amnesty International" nc Brest / Funchal (Madère) / Saint-Martin (Antilles) 1995 Yvan Bourgnon proto Finot "Omapi-St Brévin" 27 j 07 h 21' Brest / Funchal (Madère) / Fort-de-France 1997 Sébastien Magnen proto Magnen "Karen Liquid" 38 j 11 h Brest / Ténérife / Saint-Martin (Antilles) 1999 Sébastien Magnen proto Magnen "Karen Liquid" 24 j 15 h Concarneau / Puerto Calero (îles Canaries) / Rivière Sens (Guadeloupe) 2001 Yannick Bestaven proto Magnen "Aquarelle.com" 30 j Fort Boyard / Puerto Calero (îles Canaries) / Salvador de Bahia 2003 Armel Tripon proto Finot "Moulin Roty" 24 j 15 h Fort Boyard / Puerto Calero (îles Canaries) / Salvador de Bahia 2005 Corentin Douguet proto Manuard "Leclerc/Bouygues" 24 j 21 h 36' Fort Boyard / Puerto Calero (îles Canaries) / Salvador de Bahia 2007 Yves Le Blevec proto Lombard "Actual" 23 j 3 h 51' Fort Boyard / Funchal (Madère) / Salvador de Bahia 2009 Thomas Ruyant proto Finot Conq "Faber France" 24 j 23 h 38' Fort Boyard / Funchal (Madère) / Salvador de Bahia 2011 David Raison[4] Teamwork Evolution 26 j 3 h 28' 40''[5] Fort Boyard / Funchal (Madère) / Salvador de Bahia Notes et références
- (en) Counting the cost Mini Transat sur www.minitransat650.com, article de Yacht & Boat Owner de mai 1978. Consulté le 10 septembre 2009
- La Charente-Maritime / Bahia Transat 6,50 2009 sur www.classemini.com, 1er septembre 2009. Consulté le 10 septembre 2009
- « Transat 6,50 : départ le 25 septembre depuis Boyard » sur le site pharedere.com
- David Raison remporte la Transat 6,50 sur TeamWork Evolution site TeamWork Voile et Montagne
- TRANSAT 650 : Classement général provisoire des prototypes site SeaSailSurf.fr
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