- Tragédie de Saint-Gingolph
-
La tragédie de Saint-Gingolph est le nom donné aux évènements des 22 et 23 juillet 1944 liés à la Seconde Guerre mondiale, qui se sont déroulés à Saint-Gingolph. Une opération de la Résistance contre les forces allemandes du village fut suivie d'une violente répression contre les habitants de la part de SS venus en renfort[1] .
Sommaire
Contexte
- En 1940, l'armée italienne prend position à la frontière franco-suisse de Saint-Gingolph.
- Un réseau de résistance se met en place à Abondance. André Zénoni est le responsable de la section de Saint-Gingolph.
Déroulement
22 juillet 1944, dans la journée
- La section FTP de Thonon donne l'ordre de passer à l'insurrection générale et d'attaquer tous les postes allemands de la rive du lac.
- Les FTP d'Abondance sont désignés pour le poste de Saint-Gingolph. L'attaque est fixée au 14 juillet 1944, mais, après s'être fait repérer par des patrouilles allemandes à Vinzier, l'attaque est finalement repoussée au 22 juillet 1944 à 12h00. Il faudra jouer sur l'effet de surprise, car les Allemands seront en train de prendre leur repas à l'Hôtel de France, sur le quai français.
- Le jour dit, à 7h00 environ, les maquisards prennent la route de Saint-Gingolph. À 11h00, un premier groupe descend par l'ancienne route de Novel, l'autre arrive par la route d'Évian.
- Le premier groupe tombe sur une patrouille de deux soldats allemands qui discutent avec une femme, Mme Béchet. Les hommes du maquis tentent un encerclement, mais, perdant son sang-froid, un jeune prend son fusil-mitrailleur et tire. Un soldat et la femme sont tués, le deuxième soldat est blessé. Il réussit néanmoins à se retirer vers le vallon de la Morge, où il restera caché. Les coups de feu donnent l'alarme. Les soldats en repos s'arment et partent au combat.
- La rue Nationale est le théâtre d'un violent combat. Deux civils sont tués pendant la fusillade. Côté allemand, on compte une dizaine de morts. Mais après plusieurs blessés graves qui seront évacués vers l'hôpital de Monthey, les résistants battent en retraite.
22 juillet 1944, en soirée
- André Chaperon, avocat-notaire et président (maire) de la partie suisse de Saint-Gingolph s'attend à des représailles des Allemands. Il se rend sur le territoire français pour tenter de parlementer. Le capitaine Hartmann, chef de la patrouille allemande, lui affirme qu'il a reçu l'ordre de raser tout le village.
- L'église de Saint-Gingolph étant un bien commun des deux communes, André Chaperon obtient sa sauvegarde, ainsi que celle des bâtiments se trouvant en dessous de la voie ferrée.
- Pendant ce temps, prise de panique, la population passe la frontière et est accueillie en Suisse. Des trains sont organisés pour évacuer la population sur Vevey.
23 juillet 1944
- Vers 11h00, des renforts SS venus d'Annemasse et équipés de lances-flammes arrivent à Saint-Gingolph.
- Huit personnes qui n'étaient pas passées en Suisse sont prises en otage[2] : Arlette Boch, 30 ans, commerçante ; René Boch, commerçant ; Henri Rinolfi, 70 ans, handicapé ; Louis Veillant, employé d'hôtel ; Élie Derivaz, fonctionnaire ; Louis Rossillon, abbé de la paroisse ; M. Roux, receveur des postes, et sa fille de 13 ans. Les deux derniers seront libérés. Les autres sont fusillés au centre du village.
- À 15h00, les lance-flammes entrent en action et embrasent les premières maisons, pour la plupart des granges en bois.
- Au bout de quelques heures, l'église se trouve menacée, malgré la promesse du capitaine Hartmann de la protéger. Il autorise alors les pompiers suisses à se rendre en France pour éteindre l'incendie à proximité de l'édifice.
Bilan
Bibliographie
- André Zénoni, Saint-Gingolph et sa région frontière dans la résistance 1940-1945, Saint-Gingolph, Édition personnelle, décembre 1994, 248 p.
Notes et références
- (fr)L'incendie de Saint-Gingolph, 1944 ( Avec l'autorisation de l'éditeur Cabédita voici le chapitre concernant le tragique incendie de Saint-Gingolph. ) sur www.livresdeguerre.net. Consulté le 3 décembre 2010.
- (fr)La vérité sur l'incendie de Saint-Gingol sur archives.24heures.ch. Consulté le 3 décembre 2010.
Voir aussi
- Massacres perpétrés par les forces allemandes en France durant la Seconde Guerre mondiale
- Saint-Gingolph
- Saint-Eustache, village martyr
- Maquis des Glières
Catégories :- Histoire de Savoie
- Histoire de la Haute-Savoie
- Bataille ou opération de la Seconde Guerre mondiale
Wikimedia Foundation. 2010.