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Ti-punch
Le ti-punch est une boisson alcoolisée que l'on retrouve souvent lors des apéritifs antillais, guyanais ou réunionnais.
La recette : un fond de sucre de canne ou de sirop batterie, 2 doigts de rhum blanc et un zeste de citron vert. En Guadeloupe, on utilise volontiers des petits citrons presque jaunes, moins amers.
Aux Antilles, le ti-punch est plus qu'une boisson traditionnelle : c'est tout un cérémonial. En général, le buveur regarde longtemps son verre avant de le porter à sa bouche : il fait tourner le liquide avant de le boire d'un coup sec du poignet.
Certains gaillards aux Antilles, boivent "un sec" c'est-à-dire un petit verre de rhum blanc sans rien ajouter d'autre et en général c'est à ce moment-là qu'il est bu d'une traite. Le terme "sec" a deux significations. La première est que le rhum est bu sans rien n'y ajouter (en créole antillais, "sec" veut dire "sans rien d'autre") et la seconde signifie que le rhum est bu d'un coup, tel un "cul-sec". Le sec ne se boit pas à la table de celui qui vous invite. Il n'est bu que dans les bars du coin ou encore certaines personnes l'offrent aux gaillards qui ont travaillé dur ou rendu un service en guise de remerciement. On ne demande pas un sec quand on est invité, on pourrait paraître mal éduqué.
Boire du rhum le matin aux Antilles se dit "prendre un décollage", c'est un peu comme subir les effets du rhum ce qui en fait décoller plus d'un.
Il est bon de savoir, qu'il est préférable de consommer plusieurs "petits" punchs, qu'un seul "grand". Dans les hôtels aux Antilles ils servent, d'une manière générale, mal le punch : il en donnent trop et il est préparé à la "va-vite". Un punch se prépare lentement car le secret est qu'il faut bien mélanger le citron et le sucre, avant d'y ajouter le fameux rhum. Certains puristes y ajoutent, à ce moment très spécial, une goutte d'eau, juste de quoi mouiller le sucre pour qu'il puisse recueillir tout l'arôme du citron vert.
Le citron est aussi un citron très spécial et provient d'un citronnier spécifique que chaque Antillais qui se respecte possède dans son jardin (en général c'est l'arbre le plus bichonné du jardin). En effet, ce citron est consommé presque jaune, nous dirons vert clair, ce fameux citron est appelé "petit citron" et a la particularité de fournir peu de jus mais beaucoup d'arôme, bien plus qu'un citron ordinaire. Le citron est tout aussi important que le reste (sucre et rhum).
En Guadeloupe, il se boit sans glaçon, tandis qu'à la Martinique le glaçon est de coutume. Il est bon de savoir qu'il ne faut pas mettre un glaçon dans un punch servi chez un Guadeloupéen, il pourrait vous considérer comme un mal-élevé. Disons que demander un glaçon dans son punch au bar du coin en Guadeloupe, ne se fait pas, c'est tout.
Le punch antillais se boit avec du sucre de canne roux (non-raffiné) et doit provenir de la région d'origine du rhum.
Aux Antilles françaises, le rhum est agricole, c'est-à-dire qu'il est créé a partir du pur jus de canne, contrairement aux autres rhums dans le monde qui sont créés à partir de la mélasse. Toute la différence est là.
Il existe des variantes au ti-punch, comme le punch vieux (citron, sucre et rhum vieux) ou encore le planteur (boisson à base de mélange de jus locaux et de rhum) en général on ne perçoit pas l'alcool du rhum dans le planteur si il est bien fait, ce qui fait des ravages chez les touristes.
En Guyane, le punch est consommé avec du sirop de canne d'aspect jaune clair.
L'expression créole ti punch signifie petit punch, ainsi l'appellation ti-punch désigne simplement un punch ordinaire et non pas une version spéciale du punch antillais (demander un ti punch est comparable à commander un petit jaune dans un bar en France pour obtenir un pastis ordinaire).
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