- Théorie du poids de l'âme
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Poids de l'âme
La théorie de la masse de l'âme, ou théorie des 21 grammes, est une théorie émise par le médecin américain Duncan MacDougall en mars 1907. Sur la base d'expériences considérées non scientifiques, la théorie prétend que le corps humain a une âme et que cette âme a une masse, estimée à 21 grammes (trois quarts d'once). À la mort, l'âme s'échapperait du corps humain, qui se retrouverait allégé de ce poids.
Sommaire
La théorie
En 1907, MacDougall prit la masse de six patients moribonds avant et après leur mort. Constatant dans l'écart des mesures une portion non nulle non justifiable biologiquement, il en déduisit qu'il pouvait s'agir de la masse de l'âme s'échappant du corps humain, ce qui en constituerait une preuve inédite. Il reproduisit l'expérience sur quinze chiens — drogués, et sans doute aussi empoisonnés[1] — et ne constata aucune variation. MacDougall extrapola en imaginant que seul l'Homme possède une âme. En mars 1907, un compte-rendu de ces expériences fut publié par le New York Times et le journal médical American Medicine.
MacDougall n'est pas le premier homme à postuler l'existence de l'âme, ni à prétendre qu'elle a une masse. Mais il est le premier scientifique connu pour avoir tenté de le démontrer par l'expérience. Ses résultats sont toutefois loin d'être scientifiques :
- L'échantillon choisi de six patients est beaucoup trop faible pour être représentatif de l'espèce humaine. Par ailleurs, un écart de mesure apparaît déjà entre les patients mais MacDougall ignore cette inconsistance en excluant les résultats qui ne vont pas dans le sens de sa conclusion [2]
- La précision des mesures annoncée par MacDougall est faible. De plus, il n'explique pas clairement comment il attribue la part biologiquement explicable de la masse perdue à la mort (relâchement musculaire, évaporation de la sueur et de l'urine, etc.). Il semble au contraire que ces mesures ont été approximées.
- Par la force de ses hypothèses, le raisonnement de MacDougall est orienté de sorte à aboutir à une seule conclusion possible. Le raisonnement s'assimile à : « Par hypothèse, il existe une âme. À la mort, le corps humain perd du poids. Cette perte n'est pas explicable biologiquement, c'est donc la masse de l'âme. »
La publication de MacDougall contredit ainsi la théorie parfois admise de l'âme immatérielle.
Dans la littérature
André Maurois s'est inspiré de cette expérience pour écrire son roman Le peseur d'âmes, qui fut publié simultanément dans la collection Le Livre de poche avec un autre de ses écrits, Voyage au pays des Articoles.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (fr) Jean-Pierre Le Goff présente une chronologie de ses recherches sur le poids de l'âme
- (en) Publication de Duncan MacDougall sur ses expériences [1]
- (en) Article Snopes sur les recherches du poids de l'âme
- (en) [pdf] Article scientifique sur la variation du poids du mouton au moment de la mort
- (fr) 21 grammes, le poids d'une âme... Dossier de l'Observatoire zététique
Bibliographie
- (fr) 1931 : Le Peseur d'Ames, André Maurois, Éd. Paris, Roche, 117 p., illustrations de Francis Picabia, roman
- Le Peseur d'âmes, aussi présent in Nouvelles extra-terrestres et imaginaires, 1996, Éd Hermann, (ISBN 2-70566-313-4)
Notes et références
- ↑ Citation de MacDougall: « The ideal tests on dogs would be obtained in those dying from some disease that rendered them much exhausted and incapable of struggle. It was not my fortune to get dogs dying from such sickness. » : les conditions idéales sur les chiens s'obtiendraient sur ceux mourant d'une maladie qui les harasserait davantage et les rendrait incapable de se débattre. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des chiens mourant de telle maladie. [1]
- ↑ Citation : « I regard this test as of no value » : J'estime que ce test n'a pas de valeur ; « My sixth and last case was not a fair test » : mon sixième et dernier cas n'était pas un bon essai [1]
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