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Thulé (mythologie)
Pour les articles homonymes, voir Thulé.Thulé (en grec ancien Θούλη / Thoùle) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec de Marseille Pythéas - le premier à la mentionner - qu'il présente comme la dernière de l'archipel britannique. Les rares éléments écrits de Pythéas parvenus jusqu'à nous ne nous permettent pas aujourd'hui d'identifier Thulé avec certitude. Certains auteurs ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait des îles Féroé, des Lofoten et même du Groenland mais compte tenu des indications de Pythéas, il s'agit plus vraisemblablement de l'Islande voire de la Norvège qui pouvait à l'époque être considérée comme une île.
Pythéas n'indique pas avoir atteint Thulé [1]. Il révèle simplement qu'elle est située à six jours de navigation depuis la Grande-Bretagne à des latitudes proches du cercle polaire. Certains auteurs ont imaginé que les indications de Pythéas concernant des populations pratiquant la culture du blé et l'élevage des abeilles se rapportaient à Thulé et à ses habitants. S'il s'agit vraisemblablement de peuples rencontrés au cours de son voyage dans le nord de l'Europe, rien n'indique qu'ils étaient les habitants de Thulé.
A une journée de navigation de Thulé, Pythéas dit avoir atteint une zone où la navigation n'était plus possible : le "Poumon marin" que certains ont interprété comme étant la banquise.
Au IIe siècle av. J.-C., Antoine Diogène écrit Les Merveilles d'au-delà de Thulé (Tα υπερ Θoυλην απιστα), un ouvrage relatant ses voyages à Thulé et ailleurs.
Pline l'Ancien[2] précise que des navires partent des îles de Nérigon et de Scandie pour Thulé.
Le terme de Thule figure également dans les Géorgiques[3] du poète romain Virgile. Chez les Romains, Extrema Thule désigne la limite septentrionale du monde connu. Ptolémée le situe au 63° N de latitude dans son ouvrage Géographie.
Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.
Au XXe siècle, les mouvements pangermanistes (Société de Thulé) et l'extrême droite (dont l'écrivain français Jean Mabire) associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considérent comme le « berceau » de la race aryenne.
Notes
- ↑ d'après Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 4.
- ↑ Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 30.
- ↑ Virgile, Géorgiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22-56.
Bibliographie
OUVRAGES DE REFERENCE
- Monique Mund-Dopchie, Ultima Thulé, histoire d'un lieu et genèse d'un mythe, Droz, 2009.
- Barry Cunliffe, Marie-Geneviève l'Her, Pythéas le grec découvre l'Europe du Nord, éditions Autrement, 2003 (ISBN 2746703610).
- Hugues Journès, Yvon Georgelin et Jean-Marie Gassend, Pythéas, explorateur et astronome, éditions de la Nerthe, 2000 (ISBN 2913483100).
- François Herbaux, "Puisque la Terre est ronde, enquête sur l'incroyable aventure de Pythéas le Marseillais", Vuibert 2008 (ISBN 9782711724864).
ROMANS ET AUTES ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
- Thibaud Guyon, Jeanine Rey et Philippe Brochard, Pythéas l'explorateur : De Massalia au cercle polaire, éd. École des loisirs, 2001 (ISBN 2211062512).
- Ferdinand Lallemand, Journal de bord de Pythéas, éditions de Paris, 1956.
- Jean Mabire, Thulé, le Soleil retrouvé des hyperboréens, Robert Laffont, 1975. IRMINSUL, 1999 (rééd. Pardès, 2002) (ISBN 2867142873).
- Samivel, L'or de l'Islande, Arthaud, 1963, Paris.
Voir aussi
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