- Pierre Germain (orfèvre)
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Pierre Germain, né à Paris vers 1645, mort au Louvre le 23 septembre 1684, est un orfèvre français.
Les Germain occupent une si grande place dans l’histoire de l’orfèvrerie française que Pierre Germain n’est pas le premier orfèvre de sa maison ; il est seulement le premier qui ait fait parler de lui, car il était lui-même fils d’un orfèvre, François Germain, dont l’histoire ne se souvient pas, mais qui, d’après les recherches de Jal, mourut le 7 janvier 1676.
Dès cette époque, Pierre était marié et il eut plusieurs enfants parmi lesquels un fils qui devait devenir la véritable illustration de la famille. De bonne heure, Pierre Germain paraît avoir été connu et protégé par Colbert. C’est grâce à lui qu’il travailla pour Louis XIV.
Dans les comptes des Bâtiments du roi, Germain apparait d’abord occupé à faire des matrices pour des médailles. Le 8 juillet 1678, il reçoit un acompte sur le prix des « poinçons qu’il grave ». Ce n’était là que le commencement d’un long travail : le 23 mai 1679, il touche 853 livres 2 sols comme parfait payement de la somme qui lui est due pour les « poinçons, carrez et médailles qu’il fait pour l’histoire du Roy ».
Au début, Germain était donc essentiellement graveur sur métaux. À cette époque, Claude Ballin venait de mourir et sa place était à prendre : il ne semble pas que Pierre Germain s’en soit emparé. Les anciens textes mentionnent cependant une œuvre d’orfèvrerie qui rendit son nom fameux. Les conquêtes de Louis XIV devaient être racontées dans un livre splendide. chargé d’en faire la couverture, Germain cisela dans l’or de petits bas-reliefs représentant des batailles et des allégories montrant, dans le motif principal, le roi appuyant la main droite sur un bouclier et posant la main gauche sur une massue : au fond, des génies ou des amours attachaient aux branches de deux palmiers des guirlandes de fleurs et des trophées d’armes.
De pareils travaux impliquaient un réel talent pour la ciselure, et tel était le mérite particulier de Pierre Germain qui, en gravant des coins de médailles, avait acquis autant de fermeté que de souplesse dans le maniement de l’outil. D’après l’Histoire littéraire de Louis XIV publiée en 1751, par l’abbé Lambert, Germain reçut en 1680, l’ordre de « travailler à plusieurs riches morceaux destinés à orner la grande galerie de Versailles ». L’historien ne dit pas quels ouvrages l’artiste fit pour le roi, et aucune preuve n’est venue confirmer son assertion.
Pour récompenser le zèle d’un artiste aussi laborieux, Louis XIV lui avait donné un logement aux galeries du Louvre. Mort à environ trente-neuf ans, une vie plus longue aurait permis d’achever des œuvres plus nombreuses et de montrer dans de grandes pièces d’orfèvrerie, la richesse de son imagination et la sûreté de sa pratique. Pierre Germain, disparu trop tôt, n’a fait qu’ébaucher, au bénéfice de sa famille, une gloire à laquelle l’un de ses fils Thomas Germain, qui fut une des illustrations du XVIIIe siècle, devait consacrer.
Bibliographie
- Germain Bapst, Études sur l’orfèvrerie française au XVIIIe siècle ; les Germain, orfèvres-sculpteurs du roy, Paris, J. Rouam et cie. 1887 ; 1889.
Sources
- Eugène-Oscar Lami, Dictionnaire encyclopédique et biographique de l’industrie et des arts, t. 5, Paris, Librairie des dictionnaires, 1885, p. 465.
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