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Test de Rorschach
Le test de Rorschach ou psychodiagnostik est un outil d'évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches sur lesquelles sont dessinées des taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Les réponses fournies serviront à évaluer sa personnalité. La validité et l'utilité clinique du test sont fortement contestées.
Sommaire
Description
Les planches sont au nombre de dix, sept sont monochromatiques et dites « noires » tandis que trois sont polychromatique dites « de couleur ». Cependant, dans les planches noires, il y a deux planches utilisant le rouge. Toutes les planches comportent des nuances, du gris clair au noir, de la couleur vive à la couleur pastel.
Histoire et conception
Origine et contexte scientifique
L'idée d'utiliser l'interprétation que donne un individu à des dessins ambigus pour en déduire des traits de sa personnalité est très ancienne. On la retrouve ainsi dans des textes de peintres comme Leonard de Vinci ou Botticelli[1]. Et au XIXe siècle, de nombreuses illusions d'optique basées sur des images ambiguës telles celle du canard-lapin circulent.
L'utilisation de telles images dans un cadre psychologique donnera naissances à la méthode projective. En France, dès 1895, Alfred Binet suggère que la méthode des taches d'encre peut être utilisée pour l'étude de divers traits psychologiques, et en particulier l'imagination visuelle[2]. Mais ne parvenant à en faire une méthode quantitative susceptible d'être intégrée à une batterie de tests d'intelligence, il renonce à cette idée. Pendant les deux premières décennies du XXe siècle, de nombreux autres travaux utilisant cette méthode seront publiés en Europe mais aussi aux Etats Unis et en Russie[3].
L'intérêt de Rorschach pour les taches d'encre
En Suisse, à la même époque, un jeu d'enfant dit klecksographie consistait à déposer une goutte d'encre sur une feuille de papier que l'on pliait de façon à obtenir diverses formes d'oiseaux ou de papillons. En 1911, Rorschach recueille avec Konrad Gehring, un ami d'enfance devenu instituteur, les réponses d'enfants et d'adultes face à une série de taches d'encre obtenues de la sorte. Rorschach note alors que certains malades mentaux semblent répondre de façon caractéristique à ce test, et en particulier ceux souffrant de schizophrènie, une maladie récemment identifiée par Eugen Bleuler qui fut aussi le directeur de thèse de Rorschach. Mais devant le peu d'écho de cette découverte, Rorschach abandonne rapidement ce projet.
Quelques années plus tard, un psychiatre d'origine polonaise Szymon Hens, dans sa thèse de doctorat également sous la direction de Bleuler à Zurich, collecte de façon systématique les réponses que donnèrent des centaines de sujets face à des tâches d'encres[4],[3]. La présentation de ces résultats incite Rorschach à reprendre ses travaux avec les taches d'encre. Son objectif est alors non pas de s'intéresser au contenu des réponses (comme le firent Hens et ses prédécesseurs) mais aux caractéristiques de ces réponses. Pour cela, il développe un système de codage des réponses inspiré du mouvement de la psychologie de la forme (ou Gestalt).
Dans sa volonté de raffiner son matériel, Rorschach élabore une méthode pour créer ces taches d'encre. Dans ses écrits, il reste vague sur le choix de telle ou telle planche. Mais finalement, il aboutit à une série d'une dizaine de planches qu'il exploitera dans ses travaux cliniques. En effet, après quelques années de recherche, ses premiers résultats indiquent que sur la base des réponses à ces taches d'encre, il est possible de distinguer les malades schizophrènes des autres déments.
Encouragé par ses collègues dont Bleuler, Rorschach met alors par écrit sa méthode et cherche un éditeur qui puisse publier son manuscrit accompagné de ses planches. Or, à l'époque, la reproduction d'images en couleur dans un ouvrage imprimé est un procédé très coûteux. Rorschach essuiera plusieurs refus. Grâce à l'intervention de son collègue et ami Walter Morgenthaler, l'éditeur médical Ernst Bircher accepte à condition de limiter le nombre de planche à 10 et de réduire leur taille. Le titre initialement proposé par Rorschach était Method and Results of a Perceptual-Diagnostic Experiment: Interpretation of Arbitrary Forms mais il finira par opter pour la suggestion de Morgenthaler : Psychodiagnostik. Finalement, malgré quelques défauts dans la reproduction des planches, la première édition de l'ouvrage paraît en septembre 1921. L'année suivante Rorschach décède brutalement, à l'âge de 37 ans.
Diffusion du test
Alors qu'à sa publication le livre de Rorschach fut d'abord mal reçu par la profession, le test de Rorschach connut par la suite une célébrité croissante jusque dans les années 1960. Les praticiens du test opéraient alors suivant des méthodologies variables, rarement codifiées et encore plus rarement validées. La renommée du test de Rorschach fut en grande partie soutenue par les démonstrations qu'en faisaient ses praticiens auprès de leurs collègues. Ainsi, au cours de séances dites d'« analyses en aveugle », le psychologue semblait deviner les traits de personnalité des individus dont on lui soumettait les réponses au test de Rorschach, parfois même sans ne les avoir jamais vus.
Toutefois dès les années 1940, des recherches critiques vinrent jeter le doute sur la validité du test[5] et sur ces performances qui n'étaient pas sans rappeler la chiromancie, plus tard les tentatives de reproduire ces performances dans des conditions contrôlés mirent en échec ces mêmes praticiens et le test s'avère peu fiable dans le diagnostic psychiatrique[4]. Et en lors du XIIe congrès de l'Association internationale de psychologie appliquée, à Londres, en 1955, la profession fit un constat d'échec devant la validité des tests projectifs dont le Rorschach[6]. Rétrospectivement, les prétendues performances des praticiens du test de Rorschach s'expliquent par de la lecture froide[7], les critiques les plus sceptiques qualifiant cet usage de pseudo-science[8].
Utilisation en psychologie clinique
Le test de Rorschach, par sa nature même, fait appel à la fois à la sensorialité du sujet, et à son inconscient (à travers l'interprétation libre des taches).
Le discours du sujet, ses interprétations, sont ainsi analysées par le clinicien afin de dégager des éléments pertinents quant à l'évaluation du psychisme du sujet : structure psychopathologique (névrose, psychose, état limite), mécanismes de défense privilégiés, thèmes récurrents...
Le Rorschach est ainsi le plus souvent utilisé comme outil diagnostic avec le TAT (Thematic Apperception Test) dans une démarche intitulée examen psychologique qui se conclut par un rapport d'analyses avec conclusion. L'examen psychologique sert au diagnostic, à l'indication d'un traitement : psychothérapie psychanalytique en particulier, ou encore à étayer le travail d'expertises (justice, assurances, etc). L'examiné doit être dûment informé du contexte et de ce à quoi l'examen servira. Utiliser les méthodes projectives dans des contextes imprécis ou pour satisfaire la curiosité des uns ou des autres n'est pas déontologique.
Le passage du test
Le psychologue clinicien présente au sujet les dix planches du test, à l'endroit et dans un ordre déterminé (d'abord, une noire, puis 2 bicolores (rouge/noire), 4 noires et enfin les 3 polychromes). Les avis divergent en ce qui concerne la consigne à passer au sujet : l'éventail va du « ne rien dire », à une consigne plus détaillée pour rassurer le patient. Le patient peut appréhender le matériel comme il le souhaite : retourner les planches, les regarder dans la transparence...
Le sujet doit ainsi dire ce qu'il voit dans les taches, sans aucune restriction. Le clinicien note scrupuleusement les dires du sujet, aussi bien ceux qui concernent les taches proprement dites que les dires en marge, qui constituent une libre association à partir du matériel présenté.
L'enquête
Une fois interprétées toutes les taches, le clinicien représente les planches une par une, afin de déterminer les endroits précis où le sujet a vu les formes qu'il a annoncées lors de la passation. Les localisations sont en effet très importantes pour la cotation du protocole.
C'est en général au moment de l'enquête que le sujet se relâche, apportant alors du matériel supplémentaire, brodant souvent sur ses propres interprétations.
La cotation du protocole
On appelle protocole l'ensemble des interprétations du sujet, analysées par le clinicien. Celui-ci a, à partir des éléments de l'enquête, la charge de noter en regard de chaque interprétation sa localisation, la teneur de l'interprétation (un chat en planche VII par exemple), les retournements, le temps passé sur chaque planche. On note aussi les temps de latence entre la présentation de la planche et la première réponse, ce qui permet de déceler les chocs émotionnels éventuellement induits par la tache.
La cotation s'effectue en dehors de la présence du sujet, une fois le test terminé.
Tous les éléments sont importants.
- Les localisations des réponses : des formes peuvent être vues dans des détails des planches, ou l'ensemble de la planche peut être interprétée par le sujet. Il existe des statistiques sur l'utilisation des localisations, qui représente la moyenne des passations : une prédilection pour les petits détails, ou pour les détails originaux, que peu de personnes voient, se prêtera à l'analyse car ne correspondant pas à la moyenne.
On appelle mode d'appréhension le résultat de la moyenne des localisations. Un mode d'appréhension en détails peut suggérer une isolation de type obsessionnelle ou un morcellement psychotique.
- Les déterminants : c'est ce qui a déterminé la réponse du sujet. Les déterminants utilisés sont la forme, la couleur, l'estompement (les nuances qui peuvent faire penser à des nuages ou des vagues par exemple), et les kinesthésies. Le terme de kinesthésie recouvre les réponses où le sujet a vu un mouvement, qui peut être sous-tendu par une forme (« ici je vois un bonhomme qui danse »), ou bien perçu vaguement et de manière abstraite (« ça tourbillonne »). On distingue les kinesthésies humaines (où le mouvement appartient à un sujet humain ou parahumain) et les kinesthésies mineures (animales ou abstraites).
Le quotient des déterminants est important pour l'établissement du psychogramme : l'utilisation privilégiée de certains déterminants peut fournir certaines informations. Ainsi, les déterminants de couleur, sont traditionnellement associés à la pulsion.
On distingue les déterminants en fonction de leur pertinence : une forme ou une couleur peut être cotée + ou - selon qu'elle s'appuie ou non sur le réel ("ici, je vois une araignée parce que c'est bleu", en planche X).
- Les contenus : les taches des planches font l'objet d'un certain consensus au sujet de leur capacité à faire appel à des contenus inconscients. Ainsi, la planche IV est dite planche phallique : sa conformation fait appel à la problématique du phallus et de la castration, à l'image du père. La planche V fait appel à l'image de soi et à l'image du corps. On note donc les contenus amenés par le sujet, ses réponses, et on les met en relation avec le matériel lui-même : une absence totale de réponses à la planche V suggère des difficultés identificatoires, voire une problématique psychotique.
On tente de repérer également les contenus récurrents, et on cote certains contenus particuliers faisant appel à l'anatomie, au sang, au sexe.
On note également le nombre de banalités : à certaines planches correspondent des réponses très souvent vues par les sujets (par exemple : chauve-souris à la planche V). L'absence de banalités est à considérer.
- On note enfin les différents temps, temps de latence et temps total, temps moyen de réponse, ainsi que le nombre de réponses. Un temps de latence long peut indiquer un choc : le sujet réagit à la tache par une sidération, un arrêt du processus de pensée, dû à l'émergence de motions pulsionnelles intenses. Un nombre restreint de réponses peut suggérer un ralentissement de la pensée, un blocage de la capacité fantasmatique, une défense intense. Un nombre très élevé de réponses suggère une fuite des idées, une défaillance du processus secondaire,...
Les éléments cotés sont à considérer en interaction, aucun ne s'analyse seul ni ne suffit à porter un diagnostic.
Le psychogramme
On note sur la feuille de psychogramme les différents chiffres pour les modes d'appréhension, les déterminants et les contenus. On effectue aussi leur moyenne pondérée et on indique leur pourcentage par rapport au total des réponses.
Sur le psychogramme peuvent aussi apparaître :- Le type de résonance intime (rapport des déterminants couleur et kinesthésie),
- L'indice d'angoisse, obtenu en faisant la moyenne sur cent des contenus sang, anatomie, sexe et détail humain (bras, jambe, nez... vu seul).
Controverse autour de la validité psychométrique du test
En dépit de son utilisation très répandue, aussi bien en psychologie clinique que le cadre de l'expertise psychologique médico-légale, le test de Rorschach (tout comme la plupart des autres tests projectifs) fait l'objet de nombreuses critiques et controverses. Ces critiques portent notamment sur le fait que les recherches psychométriques ont généralement échoué à démontrer la validité du test, c'est-à-dire sa capacité à fournir une mesure correcte de ce qu'il prétend mesurer, en l'occurrence la personnalité[9]. Ce débat se superpose dans une certaine mesure à la controverse autour de l'évaluation des psychothérapies, débat dans lequel la « validité informelle » de telle ou telle approche est mise en avant face à la validité formelle exigée par les tenants de l'objectivité fondée sur la preuve[10].
Critique de la validité interne
Plusieurs problèmes intrinsèques au test de Rorschach ont été identifiés au cours des années. Dès les années 1950, des critiques se sont élevées contre l'usage de ce test déplorant notamment l'absence de données normatives dans l'ouvrage princeps de Rorschach. De plus, par construction, les déterminants isolés par Rorschach présentent un certain nombre de défauts. Par exemple, la valeur du score R (autrement dit, le nombre de réponses à une planche) influence la variance des autres scores du tests ; le problème est que plus le sujet donne de réponses, plus il a des chances qu'une de ses réponses soit assignée à l'un des « grandes catégories » diagnostiques du test (comme la catégorie psychotique) (Holtzmann et al, 1961).
Le système de cotation mis au point par John Exner et publié au cours des années 1980 et 1990, le Comprehensive System (CS) s'est voulu une réponse à ces critiques en offrant une méthodologie plus précise pour la passation, le recueil, l'interprétation et la cotation des réponses. Le système CS présentait ainsi l'avantage d'offrir une meilleure concordance inter-juges que les méthodologies antérieures. De plus, avec ce nouveau système, un grand nombre de données ont pu être collectées de façon à établir des normes. Mais cette entreprise a elle-même été confrontée à des difficultés : publications de données erronées, changement des méthodes de cotation au fil des ans.
Les protocoles de cotation, même standardisés comme le CS, sont également critiqué pour leur manque de validité inter-culturelle : les résultats obtenus dépendent de la culture d'origine des individus testés. Ainsi, au moins deux études ont démontré que des populations telles que les indiens d'Alaska ou les noirs urbains d'Amérique présentaient des caractéristiques très déviantes de la norme du protocole (Krall et al, 1983; Glass et al, 1996).
Critique de la validité externe
La conception du test se fit relativement rapidement (entre 1917 et 1921) et Rorschach est décédé en avril 1922, moins d'un an après la première publication du Psychodiagnostik. Malgré la brièveté de son développement, Rorschach voyait dans son test un outil promis à un riche avenir dans le diagnostic des pathologies mentales.
Or malgré un usage intensif par les psychologues cliniciens, le test de Rorschach, même analysé selon la méthode CS, n'a pas fait l'objet d'évaluations systématique permettant de le comparer à d'autres outils diagnostiques validés par ailleurs[11]. Cette lacune rend difficile l'interprétation qu'il est possible des différents scores obtenus.
La norme CS a aussi été critiquée pour son manque de spécificité : elle donne lieu à un grand nombre de faux-positifs en diagnostiquant des individus sains comme déviants (Lilienfeld et al, 2000 ; Shaffer et al, 1999).
Malgré près de 70 ans de tentatives, et de nombreuses versions du protocole d'interprétation du test de Rorschach, il apparaît très clairement que ni la validité, ni la cohérence des mesures du test n'ont été prouvées par des procédures psychométriques acceptées (Wood et al, 1999, 2000; Eysenck, 1959). Une seule tentative a été couronnée d'un modeste succès dans les années 1970, par Holley (1973) et à titre exploratoire seulement, grâce a une étude utilisant une analyse de type Q (qui se focalise sur la cohérence des cas, plutôt que sur celle des questions).
Le test de Rorschach continue d'être défendu par de nombreux praticiens, certains y voyant un moyen unique de recueillir des informations riches et diverses qui font appel à la subjectivité du clinicien (Kline, 1983; 2000), d'autres y voyant au moins un moyen efficace de briser la glace lors d'un test clinique.
Publication des planches
Selon les praticiens, il est nécessaire que les patients n'aient jamais vu les planches du test avant d'y être soumis ; pour cette raison, les éditeurs du test et les praticiens ont longtemps tenté de garder ces planches confidentielles. Les planches étant dans le domaine public[12], elles ont néanmoins été diffusées publiquement. En particulier, la publication sur la version anglophone de l'encyclopédie Wikipédia en juin 2009 des dix planches originales, accompagnées de certains commentaires d'interprétation, a provoqué une controverse sur la validité future du test dans l'éventualité où un individu aurait pu s'y préparer en consultant la page wikipédia[13],[14].
Annexes
Bibliographie
En français
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- Frieda Rossel, Odile Husain, Colette Merceron, Phénomènes particuliers au Rorschach : Volume 1, Une relecture pointilliste, Payot Lausanne, 2005, ISBN 2601033487
- Frieda Rossel, Odile Husain, Colette Merceron, Psychopathologie et polysémie, Payot-Lausanne, 2001, ISBN 2601032057
- Didier Anzieu, Catherine Chabert, Les méthodes projectives, PUF-Quadridge, 2004, ISBN 2130535364
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En anglais
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Article connexe
Liens externes
- (en) Histoire du test et liens
- (fr) Société du Rorschach et des méthodes projectives
- (fr) Site de la Société québécoise des méthodes projectives
Notes et références
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- ↑ "Clinical Assessment". James M. Wood, Howard N. Garb, Scott O. Lilienfeld, M. Teresa Nezworski. (2002) Annual review of psychology, vol. 53, pp. 519–43 pdf
- ↑ Soixante-dix ans après le décès de leur auteur, d'après le droit suisse).
- ↑ Has Wikipedia Created a Rorschach Cheat Sheet? , Noam Cohen, New York Times, 28 juillet 2009]
- ↑ La page Wikipédia en anglais concernée se trouve à l'adresse http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Rorschach_test&oldid=305113214 (version du 30 juillet 2009, 17:36 UTC)
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