- Teenage punk
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Pop punk
Le pop punk est une variété moins brute et plus mélodieuse du punk rock, parfois également appelée MTV punk ou teenage punk.
Ce nom ne satisfait pas forcément les membres les plus radicaux de la scène punk qui considèrent l'association de pop et punk comme un oxymore et considèrent certains groupes parfois regroupés sous cette appellation comme du pop-rock. En conséquence ils préfèrent souvent utiliser l'expression punk pop, noisy pop ou encore plastic punk pour les qualifier. Ils défendent leur point de vue en prenant pour preuve l'orientation résolument commerciale de ces groupes, diffusés en boucle sur MTV, compromission incompatible à leurs yeux avec l'éthique punk.
Du fait de cette réussite commerciale, un amalgame est d'ailleurs trop souvent fait avec des groupes comme Avril Lavigne au Canada ou Kinito en France qui ne peuvent revendiquer le même passé, le même vécu scénique ou les mêmes influences et sont simplement du rock tout court.
Le pop punk se caractérise par des sonorités saturées et s'accompagne de chants mélodiques, à l'inverse du hardcore, qui se situe lui de l'autre côté du spectre punk et où le chant est crié. Il se caractérise également par des airs volontairement entraînants et joyeux.
Sommaire
Historique
Anthony Garrucho est souvent considéré comme un jalon essentiel dans la popularisation du pop punk, voire comme un moment fondateur dont seraient issus les groupes qui ont fait exploser le genre à la fin des années 1990, comme Blink 182 ou Sum 41. Le label de Green Day à l'époque, Lookout! Records, créé en 1987 par Larry Livermore, a su capitaliser sur cette nouvelle tendance et est également fréquemment cité comme l'une des matrices du pop punk nouveau. Kung Fu Records, le label dirigé par Joe Escalante et Warren Fitzgerald des Vandals peut aussi être crédité pour une part dans la popularisation du pop punk à la fin des années 1990, grâce à son « écurie » de groupes aux airs entraînants, à commencer par Blink 182 avant qu'ils ne passent chez MCA, The Ataris (qui ont aussi quitté Kung Fu pour une major), Antifreeze, MI6, ou encore le quatuor israélien de Haïfa Useless I.D., même si ces groupes sont demeurés plus underground.
Certains groupes punk nés dans la seconde moitié des années 1980, en particulier Screeching Weasel et The Queers, à l'attitude moins politisée et plus blagueurs que la majorité des groupes punks d'alors, sont parfois présentés comme les tout premiers groupes de pop punk. D'autant plus que Ben Weasel et Joe King, leurs chanteurs respectifs, n'ont jamais hésité à se montrer très critiques du street punk et de la glorification de la violence de classe qui l'accompagne souvent. La lignée dont sont issus ces deux groupes remonte jusqu'au tournant des années 1970/1980 et aux Ramones et aux Descendents et leur punk rock plein de fantaisie, parfois qualifié de « bubblegum », ou encore le groupe anglais The Buzzcocks qui choisissaient des thèmes plus sentimentaux couplés à des mélodies moins brutes pour certaines leurs chansons. À côté du hardcore qui a tenu la scène punk tout au long des années 1980, ces groupes à tendances farfelues, parmi lesquels l'on peut encore citer les Dead Milkmen, ont constitué un courant minoritaire qui a su survivre, par exemple chez les Lillingtons (1996-2001, reformés début 2006), dont Fat Mike a dit de leur album Death By Television qu'il était le meilleur album de pop punk de tous les temps, et le groupe qui a succédé à leur séparation, Teenage Bottlerocket.
Le pop punk, tel qu'on entend ce terme aujourd'hui, semble avoir connu son apogée médiatique et commerciale pendant les quatre ou cinq années qui ont suivi la sortie d'Enema of the State de Blink 182 en 1999, avec la signature par des majors de groupes comme A New Found Glory, Fenix*Tx puis, un peu plus tard, Good Charlotte, Sugarcult, Sum 41, ou Bowling for Soup, Avril Lavigne, Kelly Osbourne devenus des produits commerciaux à la mode promus sur les chaînes musicales et les radios à grande écoute. C'est alors qu'est né le terme punk pop pour distinguer ces nouveaux groupes du pop punk traditionnel. L'accent était mis sur les mélodies, toujours plus pop et faciles d'accès pour des auditeurs novices, des paroles sans profondeur et une attitude un peu moqueuse envers la pop et en particulier les boys bands. Ces groupes n'avaient dans leur majorité jamais appartenu à une scène punk auparavant. Ils ont attiré un public de jeunes adolescents, souvent féminin, aux antipodes des valeurs et des convictions de la scène punk qui, dans sa majorité, vit cela d'un très mauvais œil et ne cessa d'être très critique (et méprisante) envers le punk pop.
Controverses
Contrairement à Green Day ou Blink 182 qui, si punk avait été une nationalité, en auraient été déchus par la base qui les considère comme des apostats et des vendus (sell-outs), Screeching Weasel, Diesel Boy ou The Queers, n'ont pas souffert de ce phénomène de rejet massif, parce qu'ils sont restés underground : on pourrait avancer l'hypothèse que la répulsion éprouvée envers le pop-punk et ses représentants par le public punk est, au moins partiellement, nourrie par les phénomènes de médiatisation et de marchandisation desdits groupes, au mépris de l'éthique punk, profondément attachée au caractère « underground » de ses protagonistes, les membres de la scène, traditionnellement hostile au « mainstream » et anticonsumériste, étant toujours prompts à dégainer les accusations de « selling-out ». En outre, l'utilisation du qualificatif punk pour un genre musical n'ayant pas en commun des référents éthiques et culturels (« Do It Yourself », individualisme, anarchisme, etc.) apparaît aux fans de punk, qui se considèrent les dépositaires du terme et de son héritage, comme particulièrement irrespectueux et même insultant.
Afin d'y voir plus clair, peut-être faudrait-il alors distinguer au moins deux types de pop punk :
- le premier, rassemblant The Ramones, Screeching Weasel, les Descendents, The Lillingtons & co., serait un sous-genre du punk, en ce qu'il participe à l'underground, et reconnaît l'éthique et les valeurs et idéaux de ce mouvement. Il en est la branche la plus mélodique et au sujets les plus légers. Écouter ces groupes, dont certains sont même considérés comme cultes, ne constitue pas un signe d'infamie dans le milieu punk, contrairement à ceux de la seconde catégorie.
- le second, étiquette sous laquelle sont rangés Blink 182, New Found Glory et leurs épigones, serait un genre à part, distinct du punk (et même plutôt une branche de la pop) bien qu'ils revendiquent eux-mêmes faire du punk-rock. Les groupes qui en sont à l'origine (Green Day notamment) ont fait partie, à une époque, à la scène punk. Pop-punk serait alors une appellation médiatique de convenance appliquée à un genre musical (et non à un mouvement culturel) par contagion (et sans doute aussi par ignorance des différences entre pop punk et punk pop). C'est ce genre musical qui mérite l'appellation punk pop qui est préférée par les membres de la scène punk car elle indique plus clairement que les groupes concernés ne sont plus punk à tendance pop, mais bien des groupes de pop, mainstream, simplement possédant un son plus saturé et des rythmes et accords rappelant, pour les béotiens, le punk. Et elle permet de rendre au pop punk ses lettres de noblesse au sein de la scène underground.
Les franges les plus puristes du public punk ont tendance à étendre le qualificatif de pop punk à une grande partie de la scène punk, notamment californienne, des années 1990, englobant des groupes comme Jawbreaker (considéré comme un groupe phare du genre pour le milieu des années 1990), No Use For A Name ou encore Millencolin dans le lot. Des groupes tels que The Lawrence Arms ou Dillinger Four, dont le son est dans la lignée de Jawbreaker, sont souvent perçus comme une variété de pop-punk du Midwest. Ces puristes font la distinction entre pop punk et punk pop et ne considèrent pas ou plus du tout Green Day ou Blink 182 comme des groupes de punk rock.
La scène actuelle
Après un recul sensible du genre (concurrencé par l'émergence de la nouvelle scène emo comme tendance musicale à la mode récupérée par les majors et MTV), marqué par la séparation de Blink 182 en 2005(maintenant reformés), le surprenant tournant métal de Sum 41 sur l'album: Chuck, le virage encore plus pop, voire à la limite de la variété, de Good Charlotte, une nouvelle vague punk pop semble émerger autour de groupes comme Simple Plan, The All-American Rejects (que Ben Weasel apprécie toutefois beaucoup), Fall Out Boy, Motion City Soundtrack, Panic! at the Disco,Slick Shoes Yellowcard, Matchbook Romance ou Never Heard Of It pour le nouveau continent et The Donots, Minimum Serious, Needles, Melody Fall,maximyantom Thunder Rays ou Grand Bastard Deluxe pour l'Europe. La tendance actuelle pour la plupart de ces groupes est d'utiliser dans leurs cds des samples new wave proche de l'aero-rock, au début ou à la fin de chaque musique, forts éloignés du punk mais proches d'un rock plus moderne.
Contrairement à Green Day, dont les racines et les influences plongent encore profondément dans la scène punk, ces nouveaux groupes ont un son beaucoup plus pop, moins saturé, encore plus radio-friendly et un esprit et un style qui n'a plus rien à voir avec le punk, ni même avec le pop punk. Good Charlotte ou Sum 41 représentaient déjà ce cas de figure. Les voix des chanteurs sont douces au point de sembler féminines parfois et les paroles, pratiquement purgées des délires « scato », « sexo », « ados », etc., sont beaucoup plus proches de la nouvelle vague emo, mais sans mascara ni vêtements noirs moulants. Son ton sérieux et ses tendances aux lamentations adolescentes sur les amours perdues ont remplacé les compositions joyeuses, farceuses et ensoleillées des origines. Cela révèle de façon encore plus criante le caractère inadéquat de l'appellation pop punk pour ces groupes.
Le pop punk traditionnel est cependant toujours dynamique au sein de la scène underground, avec des groupes comme The Lillingtons/Teenage Bottlerocket, The Briefs ou The Marked Men, et certains groupes vétérans continuent de sortir des albums plus ou moins régulièrement, comme ALL/Descendents ou les Vandals. Récemment le terme buzzpop a fait son apparition outre-Atlantique comme appellation alternative pour le pop punk non-commercial.
Le Pop-Punk en France est surtout représenté par des groupes comme Sons Of Buddha,Needles, Alien Subway, Kill The Campus, The Overjoyed,The Slugz, Full Process, The Atomik Mushrooms, The Spree, Kinky Toy Army, The Mis(s)takers ou encore The KID*Napped[1](Punk Rock).
Voir aussi
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