- Tatars de crimée
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Tatars de Crimée
Cet article concerne le peuple tatar de Crimée. Pour la langue tatare de Crimée, voir Tatar de Crimée.Les Tatars de Crimée sont une population turque vivant dans la région de Crimée d'Ukraine, également dispersée parmi les républiques de l'ancienne Union soviétique, les Balkans et la Turquie. Entre les XVe et XVIIIe siècles, ils constituaient le khanat de Crimée, allié aux Ottomans, qui prospéra jusqu'à tomber sous le pouvoir de la Russie.
Sommaire
Ethnogenèse
Les Tatars de Crimée sont issus de différents peuples de la steppe, dont le plus important en nombre fut celui des Coumans descendus d'Asie centrale vers la Volga aux XI et XIIe siècles. Ils progressèrent ensuite vers la mer d'Azov et la mer Noire. Installés dans les montagnes de l'actuelle Crimée pour fuir les incursions mongoles, ils embrassent l'islam sunnite au moment de la formation du khanat de Crimée à partir de 1441 et qui survécut jusqu'en 1783. Les autres peuples installés en Crimée correspondent aux différents apports historiques de population : il s'agit des descendants de peuples disparus en tant que peuples unis, tels que les Scythes, les Sarmates ou les Alains et les Grecs pontiques. Ces peuples se mélangèrent au moment de l'Empire romain et plus tard de l'Empire romain d'Orient (ou Empire byzantin), ainsi qu'au moment de la domination gênoise. Au contraire, la minorité tatare dès lors qu'elle embrassa le sunnisme tout en bénéficiant d'apports turcs d'Asie Mineure et d'éléments tchérkesses, apparut en tant que nouvelle entité séparée des autres.
Histoire
Les Tatars de Crimée étaient connus pour leurs incursions fréquentes et dévastatrices en Ukraine et en Russie. En 1571, les Tatars de Crimée prirent et brûlèrent Moscou. Ils pratiquèrent jusqu'au XVIIIe siècle le commerce d'esclaves avec l'Empire ottoman et le Proche-Orient. Le port de Kefe Caffa était un des marchés d'esclaves le plus important. Les anciennes affirmations [1] faisant état de plus de trois millions de personnes, principalement des Ukrainiens, Russes, Biélorusses et Polonais, capturées et asservies à la suite des incursions des Tatars de Crimée, sont exagérées. A l'inverse celle de l'historien polonais Dziubinski, estimant qu'au XVIe siècle le nombre de Slaves vendus par les Tatars aux Ottomans atteignait en moyenne autour d'un millier par an, sont minorées. L'historien anglais Alan Fischer estime quant à lui qu'entre 1475 et la fin du XVIIe siècle plus d'un million d'esclaves furent pris en Ukraine et en Pologne et vendus en Crimée. A ces ventes effectives sur les marchés, il faut ajouter les massacres commis pour les captures et les morts au cours du transport.
La Guerre de Crimée de 1853 et la loi de 1860-63 et 1874, provoquèrent un exode des Tatars de Crimée. Beaucoup émigrèrent à l'ouest dans des territoires anciennement ottomans – aujourd'hui la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie. Ceux de la côte Sud, qui s'étaient relativement mélangés autrefois avec les Grecs pontins et les Italiens descendants des Génois, étaient très connus pour leurs connaissances en jardinage, leur honnêteté et leurs habitudes laborieuses. Les Tatars de montagne ressemblent beaucoup à ceux du Caucase, alors que ceux de la steppe (les Nogaïs) sont certainement d'origine mélangée entre des Turcs et des Mongols.
Durant les Grandes purges (dans les années 1930), une génération entière d'hommes politiques et d'intellectuels, comme Veli İbraimov et Bekir Çoban-zade, fut décimée sous de fausses accusations.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute la population tatare de Crimée fut victime de la répression stalinienne. Ils furent accusés d'être des collaborateurs nazis et déportés en masse, comme une forme de punition collective, le 18 mai 1944 en Asie centrale et dans les régions lointaines de l'Union soviétique. Les Grecs, les Allemands et les Arméniens de Crimée subirent le même sort quelques mois plus tard. Beaucoup moururent de maladie et de malnutrition. Bien qu'en 1967 un décret soviétique ait supprimé les accusations contre les Tatars de Crimée, le gouvernement soviétique ne fit rien pour faciliter leur réinstallation en Crimée et pour réparer les pertes humaines et les confiscations de propriété.
Aujourd'hui, plus de 250 000 Tatars sont retournés en Crimée, luttant pour rétablir leurs vies et réclamer leur nationalité et droits culturels malgré beaucoup d'obstacles sociaux et économiques.
Les Tatars de Crimée ont soutenu Viktor Iouchtchenko dans les élections ukrainiennes de 2004 [réf. nécessaire].
Sources
Liens externes
- Mejlis of the Crimean Tatar People
- International Committee for Crimea
- Tatar.Net
- Conseil de l'Europe Assemblée parlementaire: Rapatriement et intégration des Tatars de Crimée
- Portail de l’Ukraine
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